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Début de la reconstruction d'Anah quelques jours après sa libération en Irak

Par Alaa Hussain à Bagdad

Les forces de sécurité irakiennes occupent un point de contrôle à Anah, dans la province de l'Anbar, pour garantir la sécurité dans la ville. [Photo extraite de la page Facebook d'actualités du district d'Anah]

Les forces de sécurité irakiennes occupent un point de contrôle à Anah, dans la province de l'Anbar, pour garantir la sécurité dans la ville. [Photo extraite de la page Facebook d'actualités du district d'Anah]

Dès que les armes se sont tues et que les forces irakiennes ont repris Anah à « l'État islamique » (Daech), une intense activité de reconstruction s'est mise en place pour rétablir les services dans cette ville de la province de l'Anbar.

La libération d'Anah le 21 septembre, deux jours seulement après le lancement de l'offensive de libération, est intervenue alors que les forces irakiennes lançaient une opération militaire majeure destinée à chasser Daech de la partie la plus à l'ouest du pays.

La rapidité de cette libération n'a pas causé d'importantes destructions aux infrastructures de la ville, ont indiqué les responsables irakiens, tout en insistant sur les dommages causés par les années de règne de Daech.

Un plan de reconstruction en deux phases

Dès la libération d'Anah, les autorités locales ont lancé un plan de reconstruction comportant deux phases, a expliqué Taha Abdoul-Ghani, membre du conseil provincial de l'Anbar.

« La première phase consiste à débarrasser la ville des explosifs et des munitions [laissés par Daech] », a-t-il expliqué à Diyaruna.

Des unités du génie militaire ont déjà entamé les opérations de déminage, a-t-il précisé, soulignant que la rapide défaite du groupe avait empêché ce dernier de truffer toute la ville de pièges, à l'exception de certains bâtiments publics.

La seconde phase consiste à rétablir des services tels que l'eau, l'électricité, les transports et la production de pétrole, après avoir procédé à une évaluation des dommages, a-t-il poursuivi.

La province a mis en place une commission spéciale présidée par le vice-gouverneur de l'Anbar Ali Farhan, qui s'est rendu dans la ville quelques jours après sa libération, a expliqué Moushtaq Talib, président de la commission pour la sécurité du conseil provincial de l'Anbar.

Farhan, accompagné par les directeurs des organismes en charge de l'eau, du trafic, des égouts et des municipalités, a inspecté les dégâts occasionnés à la ville, a-t-il précisé.

Remise en état des télécommunications et des routes

De nombreux volontaires membres d'organisations de la société civile et du secteur privé se sont engagés à supporter cet effort de reconstruction dans la ville dès qu'elle sera libérée de Daech, a expliqué Talib.

Les habitants sont impatients de voir la vie reprendre son cours normal dans leur ville, a-t-il ajouté.

« La plupart des destructions ont été infligées aux agences gouvernementales, que Daech avait tenté de détruire durant son règne et lors de sa retraite de la ville », a-t-il précisé.

Mais les infrastructures et les écoles sont toutefois restées en bon état, par rapport à ce qu'ont connu d'autres villes irakiennes libérées, a-t-il indiqué.

« Les travaux seront lancés en fonction d'une liste de priorités, en tête desquelles se trouvent les services essentiels, notamment les télécommunications, afin que les habitants puissent entrer en contact avec d'autres personnes extérieures à la ville, après des années d'isolement », a déclaré Talib.

Ensuite, la route principale reliant Anah à Haditha sera restaurée, afin de faciliter la circulation des camions transportant de la nourriture et des médicaments, a-t-il poursuivi.

Des travaux sont en cours pour rétablir le service du réseau national, a-t-il précisé, car l'électricité est désormais fournie par des générateurs privés qui fonctionnent avec du carburant fourni par le gouvernement.

Renforcement de la sécurité

Le renforcement de la sécurité est également essentiel pour la reconstruction d'Anah, a poursuivi Talib.

Cela implique de renforcer les forces de police et de sécurité locales dans cette ville relativement importante, ce qui nécessite une force de police forte d'au moins 500 hommes.

Toute la ville est actuellement sécurisée grâce aux forces de libération, aux tribus et à la police locale, a expliqué Cheikh Qatari al-Samarmad, commandant des forces de la mobilisation tribale du district d'al-Baghdadi.

Ces forces supervisent la reconstruction de la ville, a-t-il indiqué à Diyaruna.

Elles ont aidé à maintenir la stabilité en imposant un couvre-feu à la population locale durant la bataille pour la libération de la ville, plutôt qu'en autorisant les habitants à quitter celle-ci, a-t-il ajouté.

Cela a permis de retrouver plus rapidement un rythme de vie normal, a-t-il conclu, car les fonctionnaires, qui sont essentiels pour la reprise des services, n'avaient pas fui la ville.

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