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Terrorisme

Les tribus de l'Anbar se mobilisent pour bloquer l'arrivée d'éléments de Daech

Par Khalid al-Taie

Des combattants tribaux de l'Anbar participent à un entraînement pour se préparer à combattre « l'État islamique ». [Photo tirée de la page Facebook de la Brigade de mobilisation tribale de Haditha]

Des combattants tribaux de l'Anbar participent à un entraînement pour se préparer à combattre « l'État islamique ». [Photo tirée de la page Facebook de la Brigade de mobilisation tribale de Haditha]

Les forces tribales de la province de l'Anbar se sont mobilisées pour répondre à toute menace potentielle suite à des informations indiquant que des éléments de « l'État islamique » (Daech) se dirigent vers leurs zones, ont indiqué des sources tribales à Diyaruna.

Selon des membres de tribu irakiens, des renforts de Daech ont commencé à arriver dans les zones contrôlées par le groupe dans la partie la plus occidentale de la province de l'Anbar.

Les éléments qui arrivent sont le « premier groupe » de combattants suivant l'accord conclu entre le Hezbollah libanais et Daech, ont-ils précisé.

Cet accord, qui a causé des réactions hostiles de la part de responsables irakiens, a permis l'évacuation d'un grand nombre de combattants de Daech et de leurs familles des zones autour d'Arsal, au Liban, vers le territoire syrien qui jouxte l'Irak.

« Nous disposons d'informations confirmées selon lesquelles ces terroristes ont déjà pénétré en territoire irakien », a fait savoir Naeem al-Koud, membre du conseil provincial de l'Anbar.

« Nous ne savons pas exactement combien ils sont », a-t-il ajouté.

Al-Koud a rapporté à Diyaruna avoir appris que des éléments de Daech voulaient entrer dans Husayba, siège du pouvoir du district d'al-Qaim, mais les activistes qui contrôlent la zone ont refusé de les laisser entrer pour des raisons inconnues.

« Ils se sont ensuite rendus dans les territoires voisins contrôlés par la branche irakienne de Daech, à Rawa, Anah et Akashat, et s'y sont installés », a-t-il fait savoir.

« Ces informations nous ont poussés, en tant que membres de tribus, à mobiliser nos forces et à nous préparer à répondre à toute activité terroriste potentielle qui pourrait menacer la sécurité de notre province », a expliqué al-Koud.

De plus, a-t-il déclaré, les forces du commandement des opérations d'al-Jazeera « sont suffisamment préparées pour protéger nos villes libérées ».

Al-Koud a indiqué qu'il n'était pas favorable à l'accord entre le Hezbollah et Daech.

« L'Irak a perdu beaucoup de ses fils pour éliminer la menace des terroristes et les empêcher de fuir vers des pays voisins ou le reste du monde », a-t-il expliqué.

« En revanche, l'accord assure le passage en toute sécurité des terroristes et les mène en dehors des frontières de notre pays, au lieu de les combattre et de les éliminer », a-t-il déploré.

État d'alerte constant

« Les forces tribales sont dans un état d'alerte constant », a indiqué Cheikh Ghazi Nafe al-Jughaifi, l'un des leaders de la tribu Jaghayfah, qui combat Daech dans la ville de Haditha.

« La situation sécuritaire dans la province est contrôlée d'une main de fer », a-t-il rapporté à Diyaruna. « Les forces des opérations Al-Jazeera, la 7e division de l'armée et les membres des tribus sont tous prêts à entrer en action ».

« Nous avons mené de nombreuses batailles contre les terroristes, et nous avons été victorieux dans de nombreuses campagnes contre eux », a-t-il affirmé.

Al-Jughaifi a déclaré que la situation pour les éléments de Daech dans les zones sous le contrôle du groupe dans l'extrême-ouest de l'Anbar est « très fragile ».

« À cause d'une série de défaites qu'ils ont subies, dont la plus récente était à Tal Afar, ils n'ont plus la force ou la capacité de mener des opérations offensives à grande échelle », a-t-il rapporté. « Ils ne prendront pas un pouce dans les villes libérées. »

Retombées de l'accord du Hezbollah

L'accord du Hezbollah « a facilité l'évacuation d'au moins 790 combattants de Daech et de membres de leurs familles » des régions montagneuses le long de la frontière libanaise, a indiqué à Diyaruna l'analyste de sécurité Jassem Hanoun.

Ces combattants ont quitté le Liban en trois groupes, a-t-il précisé.

« Le premier groupe comptait 300 activistes avec leurs familles voyageant dans un convoi terrestre qui a déjà atteint la frontière irakienne avec la Syrie, dans l'Anbar », a-t-il rapporté.

Les deux autres groupes ont essayé d'atteindre la même destination, mais des avions de la coalition les ont empêchés de l'atteindre, les forçant à changer de direction pour rejoindre d'autres zones contrôlées par Daech en Syrie, a-t-il relaté.

L'accord du Hezbollah « a été un choc, car il a constitué une menace directe pour la sécurité de notre pays et a rompu le mode opératoire habituel consistant à s'occuper des groupes terroristes comme Daech », a-t-il ajouté.

« Les Irakiens sont surpris que certains dialoguent avec les terroristes et passent des accords avec eux, tandis que [les Irakiens] assiègent et combattent les ennemis et rejettent la négociation », a déclaré Hanoun.

« Nous sommes inquiets quant à l'issue de cet accord, et les tribus et les forces de sécurité doivent maintenant mobiliser tous leurs efforts pour éliminer la menace », a-t-il conclu.

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