Depuis avril, le Conseil civil d'al-Raqqa (CCR) fournit une aide critique aux résidents des zones libérées des mains de « l'État islamique en Irak et en Syrie» (EIIS) et aux déplacés internes (DI) qui ont fui les zones de combat et de danger.

Le conseil a été créé le 18 avril par les Forces démocratiques syriennes (FDS) dans la ville d'Aïn Issa, à une cinquantaine de kilomètres au nord d'al-Raqqa.

Le conseil apporte une aide médicale et humanitaire, mais ses quatorze comités permanents ont du mal à poursuivre leur travail à cause de l'augmentation du nombre de personnes déplacées suite aux batailles pour libérer al-Raqqa.

Le CCR est coprésidé par un homme et une femme et compte trois vice-présidents, l'un d'eux devant être une femme. Les vice-présidents se succèdent aux postes de secrétaire, rapporteur et trésorier.

Aide alimentaire et médicale

Le bureau des organisations humanitaires du conseil « s'occupe de toutes les questions liées aux DI et aux résidents locaux dans les zones administrées par le conseil », a expliqué à Diyaruna Abdoulsalam Hamsourk, directeur du bureau.

Il leur fournit les besoins nécessaires en nourriture, en santé et autres, a-t-il indiqué, ajoutant qu'il monte également des camps pour les DI qui fuient les zones contrôlées par l'EIIS.

Il n'y a pas de chiffres précis concernant les bénéficiaires des services du bureau, sauf pour le camp d'Aïn Issa, qui est géré par le CCR et qui accueille actuellement 8 200 DI, a-t-il fait savoir.

La cuisine humanitaire, qui est affiliée au conseil, sert quotidiennement des repas au camp et distribue 3 200 paquets de pain gratuitement, a-t-il relaté.

Cependant, a-t-il ajouté, l'aide fournie par les organisations humanitaires pour les autres camps n'est pas suffisante.

La majeure partie de l'aide disponible vient d'organisations locales et internationales, la plupart répondant aux demandes du bureau des organisations humanitaires du CCR.

Ces organisations incluent al-Furat, al-Mawadda, Concern and International Relief and Development, ainsi que le HCR et l'UNICEF, Save the Children et Bihar Relief, parmi d'autres.

« Du côté médical, il existe une coopération entre le Croissant-Rouge kurde et les branches françaises et néerlandaises de Médecins sans frontière (MSF) », a rapporté Hamsourk.

Des bénévoles travaillent sans relâche

Le comité de santé du CCR est intégralement composé de bénévoles, a indiqué à Diyaruna Saddam al-Huwaidi, président du comité.

« Nous sommes tous des bénévoles travaillant sans relâche pour apporter les services les plus basiques aux habitants des zones libérées et de celles qui doivent encore l'être », a-t-il déclaré.

Le comité supervise les installations sanitaires des zones libérées de la partie rurale d'al-Raqqa et compte six membres dans plusieurs spécialités, dont des médecins, des pharmaciens et des administrateurs, a-t-il expliqué.

Le comité se coordonne avec des organisations médicales et non médicales pour servir les résidents d'al-Raqqa, a-t-il ajouté.

« Nous leur avons fourni une étude de terrain sur la situation dans la campagne d'al-Raqqa, y compris sur la possibilité de réparation des centres [médicaux] endommagés et des stations de soins d'urgence majeures », a-t-il précisé.

Nous avons examiné la faisabilité de formation de cadres médicaux comme des médecins, des infirmiers et des ambulanciers afin de faire fonctionner ces centres, a-t-il déclaré.

Malheureusement, le soutien des organisations internationales a été limité, a déploré al-Huwaidi.

À cause de cela, le comité et son équipe composée de médecins et d'infirmiers possédant une grande expérience ont ouvert la plupart des centres de soins médicaux et d'urgence bénévolement, pour répondre aux besoins urgents dans ces régions, a-t-il rapporté.

« Le 17 août, le comité a terminé une campagne de vaccination contre la poliomyélite menée en coopération avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'UNICEF, et au cours de laquelle près de 105 000 enfants ont été vaccinés », a fait savoir al-Huwaidi.

Il y a eu des épidémies de maladies, comme la Leishmaniose, la fièvre typhoïde et la varicelle, a-t-il raconté, ajoutant qu'il « tire la sonnette d'alarme et demande à ce que le monde prenne ses responsabilités envers notre peuple ».

« Le comité souffre également du manque de stations de soins d'urgence proches du centre de soins central et a urgemment besoin d'un hôpital de campagne », a-t-il déclaré.

Arrivée massive de civils déplacés

Ayed al-Issa, âgé de 50 ans, fermier dans la campagne d'al-Raqqa habitant actuellement dans le camp d'Aïn Issa, a indiqué que lorsque les combats s'étaient intensifiés il avait été contraint de fuit avec sa famille vers des zones sûres contrôlées par les FDS.

« Le Conseil civil d'al-Raqqa a coordonné notre arrivée et nous a installés dans un camp où nous avons reçu une tente dans laquelle vivre, des repas chauds quotidiens et de l'aide distribuée de temps en temps par certaines organisations » sous la supervision du conseil, a-t-il rapporté à Diyaruna.

« La pression résultant de l'augmentation du nombre de DI arrivant au camp cause parfois un ralentissement dans la livraison de l'aide », a indiqué al-Issa.

Certains DI ayant des proches dans la zone aident les familles dans le besoin en complétant les efforts du Conseil civil d'al-Raqqa, a-t-il conclu.