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Terrorisme

L'est d'al-Sharqat appelle les forces irakiennes à entamer une libération longtemps attendue

Par Khalid al-Taie

Des responsables de la province de Salaheddine passent en revue les préparatifs de défense destinés à protéger la partie occidentale d'al-Sharqat de « l'État islamique ». Les habitants de l'est de la ville vivent encore sous le joug de Daech. [Photo extraite de la page Facebook de la police d'al-Sharqat]

Des responsables de la province de Salaheddine passent en revue les préparatifs de défense destinés à protéger la partie occidentale d'al-Sharqat de « l'État islamique ». Les habitants de l'est de la ville vivent encore sous le joug de Daech. [Photo extraite de la page Facebook de la police d'al-Sharqat]

Un an après que les forces irakiennes eurent libéré la partie ouest d'al-Sharqat, une ville de la province de Salaheddine, de « l'État islamique » (Daech), des milliers de civils sont toujours pris au piège dans la partie est de la ville.

Le siège imposé par le groupe à la partie orientale de la ville, sur la rive est du Tigre, a entraîné une pénurie alimentaire et une flambée des prix pour les quelque 25 000 habitants qui y sont pris au piège, ont expliqué des responsables locaux à Diyaruna.

Chaque jour de retard dans l'offensive de libération entraîne de nouvelles souffrances pour les civils, ont-ils ajouté, car en plus de devoir affronter un risque de famine, les habitants rencontrent une escalade de la violence de la part des éléments de Daech dans cette zone.

« Après la libération des quartiers ouest il y a environ un an, nous nous attendions à ce que les unités militaires entrent dans l'est, mais rien ne s'est produit », a expliqué le maire d'al-Sharqat Ali Daoudah à Diyaruna.

La partie est de la ville, qui regroupe 30 quartiers et villages, reste sous le contrôle de Daech, a-t-il poursuivi.

« Le siège imposé à la population par les terroristes a fait que la plupart des produits alimentaires ont quasiment disparu des marchés », a poursuivi Daoudah, ceux encore disponibles se vendant à des prix exorbitants.

Des snipers de Daech ont pris pour cible des civils dans les quartiers est, a-t-il ajouté, et ont tiré sans discrimination des roquettes dans ces parties de la ville.

Daoudah a encore expliqué que Daech utilise la partie est d'al-Sharqat comme un couloir de sécurité pour atteindre al-Hawija, soulignant que le 5 juillet Daech a attaqué le village d'Imam Gharbi, qui se situe entre al-Sharqat et le district d'al-Qayyarah dans la province de Ninive, au sud de Mossoul.

« Des terroristes ont déplacé des dizaines de villageois, pour la plupart des femmes, vers l'est d'al-Sharqat, d'où ils ont été transportés vers al-Hawija, où les femmes ont été vendues comme esclaves », a-t-il précisé.

Les 17 et 18 juillet, les forces irakiennes et de la coalition ont abattu au moins 40 éléments de Daech qui s'étaient retranchés dans ce village, qui fut ensuite entièrement libéré le 20 juillet.

Les combattants de Daech « ont transféré les corps de leurs morts dans l'est d'al-Sharqat pour les y enterrer », a poursuivi Daoudah.

Les habitants de la ville attendent leur libération

Daech a mis à profit ce retard dans l'offensive de libération pour mieux asseoir son influence dans la région, en particulier après la défaite de Mossoul, a indiqué Wasmi al-Sohn, président du district est d'al-Sharqat.

Lors de son attaque contre Imam Gharbi, Daech a enlevé près de 30 familles du village pour les conduire dans l'est d'al-Sharqat, a-t-il expliqué à Diyaruna.

« Les activistes ont exécuté trois des hommes enlevés, dont l'un était un officier de sécurité que nous avons pu identifier grâce à des photos et des enregistrements que les terroristes ont publiés en ligne, les deux autres étant vraisemblablement des civils », a-t-il expliqué.

Al-Sohn a poursuivi en expliquant que de tels incidents « montrent le caractère sérieux de la situation et les menaces grandissantes », ajoutant que Daech procède quasi quotidiennement à des arrestations et des exécutions.

« Les habitants sont également menacés de famine », a-t-il indiqué, ajoutant que de nombreuses personnes ne peuvent manger que ce qu'elles cultivent dans leur jardin.

« Tout est devenu cher », a-t-il expliqué, et les éléments de Daech ont affirmé que le peu de nourriture qui restait leur était réservé.

Adnan al-Faraji, membre de la commission de sécurité du conseil provincial de Salaheddine, a appelé le gouvernement irakien à agir rapidement pour chasser Daech d'al-Sharqat.

« La situation dans l'est d'al-Sharqat va de mal en pis », a-t-il déclaré à Diyaruna, et les habitants doivent faire face à des pénuries alimentaires, aux maladies et à l'oppression.

La zone est devenue un bastion de Daech, a-t-il conclu, soulignant que « leurs activités devraient prendre fin en imposant un contrôle intégral sur al-Sharqat ».

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