La semaine dernière, « l'État islamique » (Daech) a réaffirmé sa présence à Yarmouk, un camp de réfugiés palestiniens situé au sud de Damas, expliquent les habitants de ce camp à Diyaruna.
Daech a également annoncé avoir exécuté un combattant appartenant à l'alliance extrémiste rivale de Tahrir al-Sham, dont l'ancien Front al-Nosra (FAN) est la faction dominante, dans un contexte d'affrontements armés entre les deux groupes.
Depuis environ une semaine, depuis l'annonce de la libération de Mossoul dans l'Irak voisin, un renforcement de l'activité de Daech a pu être observé dans le camp de Yarmouk, a expliqué à Diyaruna Bahaa al-Sahli, habitant du camp et militant humanitaire.
« Les éléments du groupe ont incendié les maisons de nombreux habitants du camp, tant syriens que palestiniens, centrant leurs activités sur la section du camp adjacente aux zones contrôlées par le régime », a-t-il précisé.
Selon des habitants du camp, a poursuivi al-Sahli, ces actes incendiaires ont été commis en utilisant « des bombes et du matériel incendiaire fabriqués localement ».
Certaines des maisons visées étaient occupées par des personnes déplacées qui avaient fui la campagne de Damas et la région de Ghouta, a-t-il précisé.
Dimanche 16 juillet, Daech a exécuté Mouhammad Abou Omar, un élément de Tahrir al-Sham, l'accusant de recevoir de l'argent et de travailler contre Daech dans le camp.
Cette exécution intervient au lendemain d'affrontements meurtriers entre Daech et Tahrir al-Sham, qui ont fait rage toute la semaine et ont fait au moins six morts, a indiqué al-Sahli.
Les habitants de Yarmouk s'attendent au pire
La situation reste tendue dans Yarmouk, a indiqué al-Sahli, et les habitants du camp s'attendent au pire dans les jours qui viennent.
« Daech a fortifié ses positions avec des sacs de sable et de ciment, et a déployé de nouveaux combattants dans la rue Haifa, l'un des principaux points tenus par le groupe à l'intérieur du camp », a-t-il ajouté.
Les combattants de Daech ont assiégé une zone dans la partie ouest du camp, où vivent au moins 200 familles, y compris des femmes et des enfants, ainsi que des personnes âgées, des malades et des infirmes, a-t-il encore précisé.
Les civils ont souffert des exactions commises par le groupe, a-t-il ajouté, qui vont des insultes et des humiliations à des détentions arbitraires.
Le groupe a également tenté de contrôler toutes les marchandises et les matériaux qui entrent dans la zone, a-t-il expliqué, ajoutant que le camp est actuellement contrôlé par Daech et Tahrir al-Sham, certaines zones étant tenues par les forces du régime.
De nombreuses factions affiliées à ces groupes sont également présentes dans le camp, a-t-il encore indiqué, ajoutant que « la situation est tragique à l'intérieur du camp, car les exigences minimales d'une vie décente y font cruellement défaut ».