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Ramadan

Les parties libérées de Mossoul reprennent vie ce ramadan

Par Alaa Hussain à Bagdad

Les Irakiens déplacés reçoivent de la nourriture pendant le mois sacré du ramadan dans le camp d'al-Khazir, entre Erbil et Mossoul, le 5 juin. [Karim Sahib/AFP]

Les Irakiens déplacés reçoivent de la nourriture pendant le mois sacré du ramadan dans le camp d'al-Khazir, entre Erbil et Mossoul, le 5 juin. [Karim Sahib/AFP]

Avec la cohue des piétons et l'agitation dans les rues pendant les nuits du ramadan à Mossoul, il est difficile de croire qu'une guerre violente a traversé la ville il y a seulement quelques mois, et qu'une bataille fait toujours rage dans la vieille ville.

Depuis le début du mois sacré du ramadan, les marchés d'al-Zuhour, d'al-Muthanna et d'autres districts commerciaux de l'est de Mossoul sont pleins de vie jusque tard dans la nuit.

Pour garantir le maximum de sécurité dans les zones libérées, la police a mis en place un plan pour le ramadan, a fait savoir à Diyaruna le général de brigade Watheq al-Hamdani, chef de la police de Ninive.

« Tous les membres de la police locale et des forces armées irakiennes travaillent aujourd'hui dans la ville pour établir la loi et l'ordre et rendre la joie aux civils après plus de deux ans vécus sous le contrôle des terroristes », a-t-il précisé.

Dans le même temps, le gouvernement local de Ninive travaille à fournir de l'électricité aux habitants pendant le ramadan, grâce au réseau national et aux générateurs privés.

Les générateurs fonctionnent pendant plus longtemps lors du mois sacré, a fait savoir Ali Younis Majeed, qui dirige le comité des générateurs privés du bureau de l'administration provinciale de Ninve.

« La province a défini les heures de fonctionnement des générateurs à dix heures par jour, de quatorze heures à minuit, à 800 dinars (0,06 dollar) par heure », a-t-il détaillé à Diyaruna.

Desserts de Mossoul et plats de ramadan

Les résidents de Mossoul ont à nouveau préparé leurs célèbres plats de ramadan, parmi lesquels du jus de raisins secs, des zalabias (une sucrerie), du sujuq (une sucrerie faite avec des raisins et des noix) et du kebbeh de Mossoul (viande hachée avec du boulgour), ainsi que du tourchiya de Mossoul (légumes marinés).

Un vendeur de jus de raisins secs a déclaré à Diyaruna que les habitants de Mossoul avaient repris la fabrication du jus, pour lequel la ville est célèbre, de la même façon et avec la même qualité qu'auparavant, lorsqu'ils le faisaient comme cadeau pour des proches à Bagdad.

Près de la boutique du vendeur de jus de fruits, les affaires marchent pour une confiserie préparant des zalabias – une sucrerie célèbre de Mossoul fait de deux couleurs, jaune et rouge – avec de la farine, du miel et du sucre.

La farine, qui était rare sous le règne de « l'Etat islamique en Irak et en Syrie» (EIIS), est désormais disponible en quantité suffisante pour garantir un approvisionnement abondant de cette friandise, que les habitants de Mossoul mangent traditionnellement après le repas de l'iftar.

« La prospérité économique que les résidents de Mossoul connaissent désormais après la libération de leur ville encourage l'achat et la vente de friandises », a déclaré le propriétaire d'un magasin de bonbons à Diyaruna.

En plus des célèbres friandises, d'autres coutumes du ramadan incluent le fait de rendre visite aux amis et à la famille le soir venu, et de faire des courses pour l'Aïd el-Fitr, et c'est pourquoi le marché de Nabi Younis est plein de clients jusque tard dans la nuit.

Les femmes déambulent et font leurs emplettes sur le marché sans les restrictions que l'EIIS leur avait imposées lorsqu'il contrôlait la ville.

Les Irakiens déplacés continuent de souffrir

Cependant, l'amélioration relative de la situation à Mossoul semble ne pas avoir atteint les camps de déplacés, où de nombreux résidents continuent de souffrir de la chaleur et d'un manque de nourriture.

Bien que la situation dans les camps varie, la plupart des gens doivent faire face à un grave manque de service, et à des températures en hausse.

Les habitants des camps disent que les tentes sont devenues invivables à cause de la chaleur et du manque d'air conditionné, en raison de la crise d'électricité dans les camps.

D'autres se plaignent du manque d'eau potable fraîche, déclarant qu'ils sont contraints de prendre leur repas d'iftar avec très peu de nourriture et de l'eau tiède.

« Tout ceci arrive à un moment où le nombre de déplacés internes (DI) est en constante augmentation, alors que les forces irakiennes s'avancent encore plus dans l'ouest de Mossoul », a déclaré Sattar Nuruz, porte-parole du ministère des Migrations et des Déplacements.

Le nombre de DI venus de l'ouest de Mossoul seulement s'élève à 633¹000 au 10 juin, a-t-il fait savoir à Diyaruna.

Il est encourageant que de grands nombres de DI ont commencé à retourner dans l'est de Mossoul, a indiqué Nuruz, ajoutant que près de 200 000 personnes ont fait cela, grâce à l'amélioration de la situation dans leurs zones résidentielles.

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