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Terrorisme

Un propagandiste de Daech tué par une frappe aérienne de la coalition

Par la rédaction de Diyaruna et l'AFP

Des habitants de Bagdad fouillent les débris le 16 février sur les lieux d'une immense explosion causée par une voiture piégée qui a tué des dizaines de personnes. L'agence Amaq, qui a revendiqué la presque totalité de ce genre d'attaques, avait signalé cette explosion. Le 29 mai, le fondateur d'Amaq, Rayan Mashaal, a été tué en Syrie dans une frappe aérienne. [Ahmad Mousa/AFP]

Des habitants de Bagdad fouillent les débris le 16 février sur les lieux d'une immense explosion causée par une voiture piégée qui a tué des dizaines de personnes. L'agence Amaq, qui a revendiqué la presque totalité de ce genre d'attaques, avait signalé cette explosion. Le 29 mai, le fondateur d'Amaq, Rayan Mashaal, a été tué en Syrie dans une frappe aérienne. [Ahmad Mousa/AFP]

Rayan Mashaal, l'un des fondateurs de l'agence de propagande Amaq de « l'État islamique » (Daech), a été tué lors d'une frappe aérienne sur la ville syrienne d'al-Mayadeen, dans la province de Deir Ezzor, ont indiqué des informations sur les réseaux sociaux mercredi 31 mai.

Son frère a annoncé sa mort, qui se serait produite lundi, dans un message largement diffusé sur les réseaux sociaux.

Mashaal, âgé de 31 ans, aussi appelé Baraa Kadek, avait créé le réseau d'opposition Halab News Network, le quittant en 2013 pour rejoindre Daech. Il a ensuite été accusé d'avoir remis des militants syriens à Daech, selon les médias arabes.

Globalement considérée comme l'organe de presse principal du groupe, l'agence Amaq publie des déclarations à travers Telegram, une application de messagerie cryptée.

Mashaal était un militant des médias bien connu avant de rejoindre Daech, a précisé à l'AFP Mohammad Khaled, directeur général du réseau d'opposition Aleppo24.

Selon Khaled, qui a déclaré l'avoir rencontré en 2012, Mashaal avait travaillé comme militant médiatique à Alep jusqu'à fin 2013, lorsqu'il avait annoncé qu'il partait pour « les terres du califat » dans la ville d'al-Bab, tenue par Daech.

De là, il était parti pour al-Raqqa, bastion syrien de Daech, mais avait fui vers al-Mayadeen il y a quatre mois, lorsque les Forces démocratiques syriennes se rapprochèrent de la ville, a ajouté Khaled.

« Nous savions qu'il fondait l'agence [Amaq] en 2014, parce qu'il avait invité tous les militants d'Alep à le rejoindre », a rapporté Khaled.

Guerre médiatique en cours

« La mort de Rayan Mashaal a des implications positives en ce qui concerne la guerre médiatique en cours », a affirmé le journaliste syrien Akram Saleh, qui travaille actuellement dans la partie rurale d'al-Raqqa.

Daech essaie d'imposer son idéologie déviante à travers sa machine médiatique, a-t-il indiqué à Diyaruna.

« La guerre médiatique ne se termine pas avec la mort de Mashaal, car il existe beaucoup d'autres canaux médiatiques que Daech utilise et qui doivent être combattus », a-t-il déclaré.

Ceux-ci incluent les journaux al-Muyassira et al-Bayan, qui sont imprimés ou distribués sur CD, en plus de la station al-Bayan Radio, qui est diffusée dans plusieurs villes contrôlées par Daech, y compris Mossoul et al-Raqqa.

Al-Bayan Radio a été mise hors service le 25 février par une frappe aérienne irakienne sur Mossoul.

Daech comprend bien qu'il est confronté à « une grande résistance à ses médias », a expliqué Saleh, « et il essaie donc de survivre malgré l'interdiction dont il a été frappé en créant un grand nombre de comptes sur les réseaux sociaux ».

La concentration du groupe sur ses organes de presse montre l'importance qu'il place dans le contrôle de son image et de son message, a-t-il indiqué.

« Beaucoup d'éléments de Daech travaillent pour sa machine médiatique, selon ce que j'ai personnellement observé en couvrant les combats dans le nord de la Syrie », a-t-il rapporté.

« J'ai vu de nombreux éléments de Daech morts qui avaient sur eux des appareils photo et des cartes mémoire contenant beaucoup d'informations, de photos et de documents promotionnels, confirmant qu'ils faisaient partie du système médiatique », a-t-il ajouté.

Avec le rétrécissement de ses zones de contrôle, a déclaré Saheh, le groupe mène une guerre médiatique pour défendre son bastion principal.

L'élimination de Mashaal a de nombreuses implications positives, a fait savoir Mazen Zaki, le nouveau directeur du service média du Centre Ibn al-Waleed pour l'étude et la recherche sur le terrain.

Daech est « en déroute à cause des pertes qu'il a subies en Syrie et en Irak », a expliqué Zaki à Diyaruna, ajoutant que la mort de Mashaal compromet sa capacité à mener une guerre psychologique et médiatique.

Les agents médiatiques de Daech ont servi de « porte-parole pour le groupe », a-t-il déclaré, « et avec un revers pareil, il va y avoir un impact négatif sur le moral des éléments restants du groupe ».

Waleed Abou al-Khair au Caire a contribué à cet article

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