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Droits de l'Homme

Les habitants de Mossoul font preuve de solidarité malgré les difficultés

Par Alaa Hussain à Bagdad

Des déplacés irakiens venant de l'ouest de Mossoul cherchent refuge dans les camps situés au sud de Mossoul. [Photo fournie par le ministère irakien du Commerce]

Des déplacés irakiens venant de l'ouest de Mossoul cherchent refuge dans les camps situés au sud de Mossoul. [Photo fournie par le ministère irakien du Commerce]

Lorsqu'il a fui l'ouest de Mossoul pour rejoindre un camp de déplacés en dehors de la ville, Abou Saleh al-Johaishi a insisté pour prendre avec lui sa jeune voisine chrétienne, lui offrant la même protection que pour ses propres filles.

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, al-Johaishi explique qu'il ne pouvait pas laisser sa voisine assyrienne seule chez elle.

« Je ne la laisserai pas avant de l'avoir remise à ses tantes qui vivent à Basra », a-t-il déclaré. « Cette fille est devenue une des miennes. »

Des histoires comme celle-là montrent la courtoisie pour laquelle les résidents de Mossoul sont connus, même dans les circonstances les plus pénibles, a affirmé à Diyaruna Hassan Shubeib al-Sabawi, membre du comité de sécurité du conseil provincial de Ninive.

Il y a constamment des histoires comme celle-ci d'habitants s'aidant et se soutenant entre eux, a-t-il fait savoir, « même dans les camps de déplacés ».

Sentant le fort sentiment de fraternité existant chez les habitants de la ville, a-t-il ajouté, les forces de sécurité ont commencé à donner des autorisations de sécurité aux résidents de l'ouest de Mossoul pour qu'ils puissent aller chercher refuge chez des civils dans l'est de la ville et dans les villages proches.

Au 16 mars, environ 54 2000 habitants déplacés avaient emménagé chez de la famille ou des amis dans la partie est de la ville et dans les zones libérées au sud depuis le début de l'opération de libération de l'ouest de Mossoul, a précisé Jassem Mohammed al-Jaff, ministre des Migrations et des Déplacements.

Partager le pain

« Partager du pain avec un résident déplacé dans votre maison alors que vous souffrez déjà de privations est difficile », a indiqué à Diyaruna la membre du conseil provincial de Ninive Hiyam Abdal.

« Malgré tout cela, [les habitants de l'est de Mossoul] ne ferment pas leurs portes aux personnes déplacées de l'ouest », a-t-elle assuré.

Les mosquées ont également ouvert leurs portes aux déplacés, a-t-elle poursuivi, tandis que d'autres sont allés vivre avec les habitants d'al-Qayyarah, Hamam al-Alil et dans les villages environnants.

Elle a appelé le gouvernement fédéral à augmenter l'aide humanitaire destinée aux populations déplacées, ajoutant que les aides pour l'abri, la nourriture et les soins médicaux ne sont pas suffisantes pour répondre à leurs besoins.

Elle a également demandé à ce que les allocations de carte de rationnement de nourriture soient rendues disponibles intégralement et sans délai, car cette forme d'aide a été suspendue depuis deux ans sous l'occupation de la ville par l'EIIL.

La députée irakienne Intissar al-Jubury, qui siège au comité des femmes au parlement, a appelé le gouvernement fédéral à mobiliser toutes ses capacités pour fournir de l'aide aux populations déplacées.

« Les déplacés souffrent d'un manque grave de nourriture et d'un risque de choléra », a-t-elle déploré, en raison de l'accumulation d'eaux usées dans les camps de déplacement.

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1 COMMENTAIRE (S)
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L'article est très bon. Cependant, je pense que c'est inutile. Qui dit que partager un pain est un défi? A-t-elle partagé ses salaires et ses rémunérations d'affectations avec les personnes déplacées de 2014 ou les personnes déplacées d'aujourd'hui? Il y en a qui ne soutiennent pas les mots avec des actes.

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