Une impression de normalité fait son retour dans l'est de Mossoul après que des milliers d'habitants sont revenus dans leurs foyers et tentent de reprendre le cours de leur vie.
Lorsque « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) avait fondu sur Mossoul en 2014, ses éléments avaient fermé le salon de beauté de Marwan al-Hayali, déclarant qu'il était non islamique.
Le groupe « interdisait absolument de pratiquer cette profession », a expliqué al-Hayali à Diyaruna, ce qui l'avait contraint à vendre une partie de son inventaire par nécessité.
Maintenant que les forces gouvernementales irakiennes ont repoussé les activistes hors de l'est de Mossoul et se préparent à libérer la partie ouest, al-Hayali est rentré chez lui dans le quartier d'al-Zahra après avoir passé près de deux mois en déplacement avec sa famille dans le camp d'Hassan Sham.
« Je n'ai pas pu apprécier le sens du confort et de la tranquillité jusqu'à maintenant », a-t-il déclaré.
« Je remercie Dieu de nous avoir libérés ; certes nous étions vivants, mais en réalité, nous étions morts », a-t-il poursuivi. « Notre quartier connaît maintenant la sécurité et les marchés ont rouvert leurs portes. »
Reprise graduelle des services
« Tout ce dont nous avons besoin, ce sont des services », a affirmé al-Hayali. « Nous souffrons d'un manque d'eau potable et de coupures de courant, mais tout redeviendra comme avant, car nous constatons une activité notable des différents services. »
Al-Hayali a indiqué avoir récemment emprunté de l'argent pour rouvrir son salon et avoir commencé à travailler à nouveau pour subvenir aux besoins de sa famille.
La vie reprend rapidement dans l'est de Mossoul, a déclaré Hosam Eddin al-Abbar, membre de la commission des services du conseil provincial de Ninive.
Le personnel des différents services travaille sans relâche pour faire redémarrer tous les services et débarrasser la zone des restes de la guerre contre l'EIIL en dépit des défis existants, a-t-il expliqué à Diyaruna.
« La municipalité de Mossoul ne possède actuellement que trente camions poubelles et de retrait des débris, car la plupart d'entre eux ont été soit volés soit détruits par les terroristes », a-t-il précisé.
« Nous avons ramené l'eau potable dans les quartiers de Sumar, al-Wehda et Palestine après avoir activé le projet hydraulique d'al-Sahiroun », a rapporté al-Abbar, ajoutant que des travaux sont en cours pour réparer les dégâts infligés aux projets d'al-Qousour et d'al-Qoubba, et commencer à fournir de l'eau aux quartiers restants.
Des travaux de réhabilitation sont également en cours dans d'autres services comme l'électricité, la santé et l'éducation, en coordination avec les forces militaires, a-t-il poursuivi.
Le gouvernement local a aidé à faciliter les procédures pour le paiement des salaires en retard aux employés des ministères de l'Éducation, des Municipalités et de l'Industrie dans un premier temps, a déclaré al-Abbar.
La priorité est maintenant la réhabilitation des infrastructures de base, a-t-il affirmé.
Indemnisation des habitants affectés
« Dès que la situation se sera stabilisée et que des tribunaux spécialisés auront pu ouvrir, des commissions d'État seront mises en place pour indemniser ceux dont les entreprises et les biens ont souffert des dommages dus au terrorisme », a-t-il ajouté.
L'EIIL a délibérément détruit de nombreux projets d'infrastructure à Mossoul après les lourdes défaites qu'il a subies, a expliqué à Diyaruna Ahmed Madloul al-Jarba, député irakien de la province de Ninive.
« Des efforts de reconstruction sont en cours, mais ils doivent être redoublés et le travail doit être accéléré parce que cette zone vient tout juste de sortir de la guerre, et ses habitants ont un besoin urgent de services et de programmes d'assistance humanitaire », a-t-il déclaré.
« De nombreux habitants de Mossoul ont vu des dommages causés à leurs biens, et certains d'entre eux ont perdu leur emploi ou leurs moyens de subsistance », a-t-il rapporté, appelant de ses vœux un plan complet pour aider tous ceux qui ont été affectés.
Entre le 17 et le 26 janvier, au moins dix mille déplacés internes (DI) ont réintégré leurs foyers dans les quartiers de Gogjali, al-Samah, al-Zahra, al-Qadisiya et Aden, selon Ali Abbas, directeur adjoint du bureau des opérations humanitaires pour les DI au ministère irakien des Migrations dans cette région kurde.
« Tous ceux qui sont revenus avaient été déplacés vers les camps d'al-Khazir et de Hassan Sham lors des opérations de libération, et une fois leurs quartiers repris, ils ont choisi de rentrer rapidement », a-t-il ajouté.
Près de soixante mille DI vivent encore dans ces deux camps, a précisé Abbas à Diyaruna.
Ces personnes se sont vu fournir des produits essentiels de cuisson et de chauffage, des couvertures et des paniers de nourriture destinés à alléger une partie de leur charge jusqu'à ce qu'elles puissent reprendre intégralement le cours de leur vie antérieure, a-t-il conclu.