Dans les quartiers libérés de Mossoul et dans les villes avoisinantes, la vie normale revient peu à peu au fur et à mesure que les résidents rouvrent leurs commerces et que leurs services sont rétablis, selon des déclarations faites par responsables locaux à Diyaruna.

Qadir Hassan, qui vit à al-Zohour, à l'est de la ville, a déclaré qu'il avait rouvert son magasin après qu'il eut été forcé de le fermer en raison des combats.

"Il y a une sécurité soutenue maintenant, et l'armée a le contrôle total après que les terroristes aient été chassés, a-t-il dit à Diyaruna. "Beaucoup de magasins ont rouvert leurs portes et l'activité commerciale se remet rapidement".

Les résidents se livrent une fois de plus à leurs affaires sans crainte et il y a un optimisme général que la vie va revenir à la façon dont il était avant que l'EIIL ne prenne le contrôle de la ville il y a deux ans, a-t-il ajouté.

"Nous avons reçu des secours et les forces de sécurité nous aident, mais nous manquons d'eau potable et d'électricité et des services de santé, a-t-il souligné. J'espère que les efforts de reconstruction contribueront à mettre fin à nos souffrances".

Restauration graduelle des services

Le gouvernement local fait tout ce qui est en son pouvoir pour alléger le sort des résidents et pourvoir à leurs besoins les plus urgents, en dépit de la situation actuelle de sécurité, a déclaré Douraid Hikmat, un conseiller du gouverneur de Ninive.

"Nous avons un projet qui divise la ville de Mossoul en huit sections pour l'activité de service, quatre sur la rive gauche du Tigre et quatre sur la rive droite", a-t-il indiqué à Diyaruna.

Chaque section aura un comité de travail qui comprend des équipes de différents secteurs de service pour maintenir et réparer les installations endommagées et restaurer les services de base pour la population, dit-il.

"Notre personnel technique a commencé à travailler dans la section du quartier d'al-Zohour, puisqu'il est l'un des quartiers résidentiels libérés les plus sûrs et il est hors de portée des bombardements de l'EIIL", a-t-il dit.

"Nous fournissons de l'eau potable aux résidents avec des camions-citernes comme une solution temporaire jusqu'à ce que nous finissions de réparer les sous-stations d'eau endommagées et les lignes de livraison et libérer toutes les installations d'eau primaire encore sous la prise de l'EIIL", a-t-il fait savoir.

Le gouvernement local s'emploie aussi à rétablir l'électricité en fournissant du carburant aux groupes électrogènes privés, en réparant les réseaux de distribution et les générateurs endommagés, et en restaurant l'électricité à pleine capacité après avoir sécurisé l'alimentation du barrage de Mossoul.

"Nos efforts ne sont pas encore parvenus au niveau désiré, mais la bataille pour libérer la ville n'a pas encore pris fin", a-t-il déclaré. "La rive droite est sous le contrôle des terroristes et certains quartiers libérés ne sont pas entièrement sécurisés des mines et des engins explosifs improvisés (EEI)".

"Nous souffrons également d'un manque de ressources financières nécessaires à la reconstruction", a-t-il déclaré, ajoutant que "malgré ces défis, nous continuerons à travailler avec les ressources dont nous disposons".

De nombreux défis demeurent

La vie reste difficile dans les quartiers libérés de Mossoul et des villes environnantes, a déclaré le membre du conseil provincial de Ninive, Hassan Shbeib.

"Le gouvernement local, aux côtés de tous les autres ministères et organisations humanitaires, tente de surmonter toutes les difficultés et de mettre en place certains des services vitaux pour la population locale", a-t-il indiqué dans une déclaration à Diyaruna.

"Après toutes les pertes subies, l'EIIL a tenté d'attaquer les installations de service et de couper l'eau et l'électricité dans les zones libérées pour compliquer la crise humanitaire et infuser la confusion dans la bataille", a-t-il déclaré.

"Ces défis exigent que toutes les parties officielles et non gouvernementales mobilisent toutes leurs ressources pour aider la population, améliorer ses conditions de vie et créer les conditions propices au retour des citoyens déplacés", a-t-il ajouté.

Depuis que l'opération de libération de Mossoul a commencé en octobre, quelque 16 000 personnes sont rentrées chez elles dans la ville et dans les environs, a déclaré à Diyaruna le vice-ministre des Migrations et des Déplacements, Jassim al-Atiyya.

Mais le déplacement de la population des zones de combats se poursuit avec près de 140 000 personnes vivant actuellement dans des camps dispersés autour de Mossoul.

"Nous n'épargnons aucun effort pour aider les résidents qui rentrent chez eux, leur fournissant de la nourriture et des matériels de secours", a-t-il déclaré, soulignant que les forces de sécurité contribuent au transport des personnes vers les zones libérées.

"Le ministère a érigé 50 000 tentes dans le cadre de son plan d'hébergement d'urgence et a commencé à installer 20 000 nouvelles tentes dans le sud de Mossoul pour accueillir les nouvelles vagues de déplacement.

"Nous fournissons aux personnes déplacées de la nourriture et des boissons ainsi que des couvertures, des matelas, des besoins de cuisson, des appareils de chauffage et du carburant dont ils ont besoin, a-t-il déclaré. Nous cherchons à remédier à toutes les urgences dès le début".