Encerclé par les forces irakiennes, les combattants de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) retranchés à Mossoul n'ont nulle part où aller s'ils souhaitaient de fuir la ville de la province de Ninive, indiquent des responsables irakiens à Diyaruna.

À la mi-octobre, lorsque la bataille pour Mossoul a commencé, les forces irakiennes ont progressé vers la ville depuis l'est, le sud et le nord. Après avoir repris l'aéroport de Tal Afar et avoir fait la jonction avec leurs alliés kurdes à Sinjar, à l'ouest, le siège a été établi.

Les combattants de l'EIIL à Mossoul n'ont nulle part où fuir en Irak, car toutes les routes quittant la ville ont été coupées, a indiqué à Diyaruna Daoud Jundi, membre du conseil provincial de Ninive.

« Certains d'entre eux pourraient tenter de profiter des éventuels trous dans le dispositif pour fuir dans le désert vers la Syrie », a-t-il déclaré, ajoutant que les forces de sécurité surveillaient également ces routes.

Chaque élément de l'EIIL à Mossoul a probablement pensé à essayer de s'échapper de la ville, a indiqué Jundi, à voir la dégradation de leur moral et leur incapacité à résister aux forces irakiennes, qui avancent graduellement vers le centre-ville.

« Ils cherchent une issue à cette situation difficile dans laquelle ils se sont mis eux-mêmes », a-t-il déclaré, notant que cela n'impliquait pas une retraite tactique mais une fuite par tous les moyens possibles.

« Selon des informations, certains ont rasé leurs barbes et ont déserté leurs postes à Mossoul avant même que les troupes irakiennes puissent les atteindre », a-t-il déclaré.

En plus de ces pressions externes, le chaos a régné dans les rangs de l'EIIL alors que le groupe se fait attaquer, a fait savoir Jundi, les dirigeants du groupe menant des exécutions massives de leurs propres éléments tentant de fuir.

Mise en sécurité des provinces voisines

Ninive est limitrophe de quatre autres provinces irakiennes, dont deux – Dahuk au nord et Arbil à l'est – font partie de la région kurde, et Salaheddine au sud-est et l'Anbar au sud.

Les frontières avec Dahuk, Arbil et Salaheddine sont sécurisées, en raison du déploiement d'unités militaires pendant la bataille de libération de Mossoul, et les dirigeants de la sécurité dans l'Anbar affirment qu'il n'y a pas de possibilité de nouvelle infiltration de l'EIIL dans cette province.

Toutes les routes au nord et à l'ouest de l'Anbar ont été sécurisées, ont-ils indiqué.

L'EIIL utilisait auparavant la route Baïji-Haditha pour aller de Mossoul à l'Anbar, qui est désormais sous le contrôle des forces irakiennes, a déclaré à Diyaruna Cheikh Qatari al-Samarmad, commandant de la mobilisation tribale du district d'al-Baghdadi.

« Les forces de sécurité ont également pris le contrôle des routes du désert dans les parties ouest, en commençant par celles reliant Haditha à Kubaïssa, Heet et al-Baghdadi, et ont entouré la plupart d'entre elles de terre et de fil barbelé », a-t-il rapporté.

Ces mesures empêcheront les éléments de l'EIIL de pouvoir infiltrer la zone depuis l'extérieur de la province, a-t-il expliqué.

Des éléments de l'EIIL ont été appréhendés dans l'Anbar alors qu'ils tentaient d'entrer par des passages officiels et des postes de contrôle en utilisant de faux papiers d'identité, a-t-il déclaré, notant qu'aucun d'eux n'a réussi à passer par le désert ou les routes isolées.

« Les terroristes de l'EIIL ne peuvent pas revenir dans l'Anbar depuis Mossoul ou ailleurs, car ils ont perdu leur base de soutien dans les rues de l'Anbar et dans la société tribale », a-t-il ajouté.

« Les habitants de l'Anbar n'oublieront jamais les mesures répressives de l'EIIL pendant son règne sur la province », a affirmé al-Samarmad.

L'encerclement de Mossoul par les forces irakiennes n'aidera pas seulement à empêcher les combattants de l'EIIL de s'infiltrer dans d'autres villes d'Irak, mais aussi à couper leurs routes de ravitaillement depuis l'extérieur de la province, a indiqué le député irakien Mohammed al-Sayhud à Diyaruna.

Cela « diminuera grandement l'afflux de terroristes en Irak », a-t-il déclaré, ajoutant que la coupure de ces routes « accélérera fortement la libération et mettra fin à la présence militaire de l'EIIL en Irak une fois que leur présence à Mossoul aura pris fin ».