Les forces démocratiques syriennes (FDS) avancent vers la ville syrienne d'al-Raqa à la suite des succès remportés au cours de la première phase d'une offensive de libération de cette zone de l'EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant).

Dimanche 27 novembre, les troupes des FDS se battaient contre les éléments de l'EIIL à environ 25 kilomètres au nord de la ville, a rapporté l'AFP.

La première phase de l'offensive baptisée Colère de l'Euphrate, qui a débuté le 5 novembre, a vu un grand nombre de villages et de fermes dans la campagne autour d'al-Raqa libérés de l'EIIL .

Les équipements militaires et les véhicules utilisés par l'EIIL ont été détruits par les FDS, une alliance arabo-kurde qui comprent des combattants Arabes, Kurdes, Syriacs et Turkmènes, et 167 combattants de l'EIIL ont été tués pendant l'opération.

La première phase de l'offensive a cherché à isoler al-Raqa pour préparer la libération de la ville, a déclaré le porte-parole des FDS le général de brigade Talal Sello lors de la conférence de presse du 14 novembre annonçant sa conclusion fructueuse.

"Libérer la ville d'al-Raqa et ses zones rurales n'est pas une tâche facile qui peut être accomplie rapidement", a-t-il dit.

Un plan en trois phases

La ville est un bastion clé de l'EIIL et la capitale de son soi-disant califat, et le groupe y a placé un grand nombre de ses combattants syriens et étrangers, a indiqué le commandant de peloton des FDS Ghassan Ibrahim.

Dans cette perspective, a-t-il dit à Diyaruna, un plan en trois phases a été développé pour "isoler graduellement la zone et finir par assiéger al-Raqa avant d'y pénétrer et la purger des éléments de l'EIIL".

La première phase "visait à commencer l'établissement d'un cordon pour assiéger les zones qui sont sous le contrôle de l'EIIL", a-t-il expliqué, avec des troupes des FDS pénétrant la zone et se ventilant latéralement sur un tronçon de 46 kilomètres.

Parmi les zones nouvellement libérées, il y a 65 villages et fermes qui sont d'importance stratégique en raison de sept collines qui peuvent être utilisées comme des positions militaires, a-t-il souligné, en plus d'une centrale électrique et d'une station de pompage d'eau.

Les FDS a compté les corps d'au moins 167 combattants de l'EIIL tués dans la première phase de l'opération, a indiqué Ibrahim, dont 34 ont été récupérés afin de les identifier et de déterminer leurs nationalités.

Quatre combattants de l'EIIL ont été arrêtés et sont interrogés, a-t-il ajouté.

Ibrahim a déclaré que le progrès réalisé dans les batailles est "très difficile, en raison du fait que les fermes et les villages sont éloignés et la région est un terrain désertique, où l'on ne sait pas à quoi s'attendre après les quelques mètres suivants".

"Les progrès ont été accompagnés de sérieux dangers en raison de la présence de nombreux pièges et de mines plantées par des éléments de l'EIIL, ainsi que des voitures-bombes envoyées par le groupe qui ont été arrêtées avant qu'elles n'atteignent nos forces", a-t-il déclaré.

Les forces FDS ont fait exploser 12 voitures piégées de l'EIIL, a-t-il fait savoir, en plus de la destruction d'un grand nombre de véhicules militaires, d'armes d'artillerie, de camions et de motocyclettes.

Des civils déplacés

Jusqu'à 8 000 résidents locaux ont été déplacés de leurs zones pendant la première phase de l'offensive, a déclaré à Diyaruna la porte-parole des FDS, Jihan Cheikh Ahmed.

"Il s'agit des résidents des villages et des fermes qui ont été libérés de l'EIIL", a-t-elle dit.

Des opérations de nettoyage et de balayage visant à éliminer les pièges et les mines plantées par l'EIIL avant de quitter ces zones sont en cours, a-t-elle affirmé, et les gens pourront retourner chez eux dès que ce travail sera terminé.

La question des civils et des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays est d'une "importance primordiale" pour les responsables de l'offensive, a-t-elle ajouté, "notamment pour assurer leur sortie en toute sécurité de leurs zones et leur assurer les moyens de subsistance avant leur retour".

Les objectifs de la première phase de l'offensive ont été atteints, a-t-elle souligné, notant que les opérations militaires se poursuivent", et des travaux sont en cours pour resserrer le cordon autour du reste des zones rurales d'al-Raqa".

La désinformation de l'EIIL

Les batailles menées au cours de la première phase de l'offensive ont mis en lumière "la désinformation employée par l'EIIL" , a déclaré Wahid al-Khalaf, un combattant de campagne qui vient du village nouvellement libéré de Khalaf al-Bek dans la banlieue rurale d'al-Raqa.

L'EIIL a affirmé avoir une grande force de combat, a-t-il dit à Diyaruna, "qui a été révélé être une fausse allégation, car la zone libérée n'était pas petite et elle est toutefois tombée dans quelques jours face aux avancées rapides faites par les FDS".

"La plupart des éléments de l'EIIL ont fui au début de l'offensive, dit-il. Il ne reste que quelques éléments dont le nombre n'est pas proportionné à la taille de la zone".

Les habitants qui étaient en mesure d'atteindre les zones de sécurité ont dit aux forces libératrices que les combattants de l'EIIL ont essayé de garder les civils de les utiliser comme des boucliers humains, note-t-il, mais ils étaient apparemment incapables de les contrôler, ce qui a permis aux civils d'échapper en masse".

Le fort moral et l'esprit de combat des troupes des FDS ont été un facteur critique dans le succès rapide de l'opération, a-t-il dit.

C'est en grande partie parce que la majorité des combattants de campagne "sont des indigènes de la région, qui sont fortement motivés pour la libérer de l'EIIL après les horreurs et le terrorisme que ses résidents ont souffert pendant la règne du groupe", a-t-il ajouté.

"Les éléments du groupe étaient terrifiés et ne s'attendaient pas à ce que l'offensive commence effectivement, ce qui explique le faible nombre de victimes subies par les FDS, car un seul combattant [FDS] est tombé en martyr et quatre autres ont subi des blessures mineures dans les opérations militaires", a informé al-Khalaf.

Les civils ont été épargnés, a-t-il dit, car ils n'étaient nulle part près des sites des affrontements, à l'exception de deux zones qui ont été soigneusement traitées pendant l'opération de ratissage préliminaire pour s'assurer que les civils ne sont pas affectés.