NOUVELLES D’IRAK
Droits de l'Homme

Le Hezbollah terrorise les familles à Baqeen en Syrie

Par Nohad Topalian à Beyrouth

Des dizaines de familles dans la ville syrienne de Baqeen ont été forcées à quitter leurs maisons vers d'autres parties de la ville à cause des activités terroristes du Hezbollah. Dans la photo, une fille syrienne regardant à travers la fenêtre d'un bus où elle vit avec sa famille dans un camp pour réfugiés au nord de la Syrie. [Bruno Gallardobruno/AFP]

Des dizaines de familles dans la ville syrienne de Baqeen ont été forcées à quitter leurs maisons vers d'autres parties de la ville à cause des activités terroristes du Hezbollah. Dans la photo, une fille syrienne regardant à travers la fenêtre d'un bus où elle vit avec sa famille dans un camp pour réfugiés au nord de la Syrie. [Bruno Gallardobruno/AFP]

Les combattants du Hezbollah appliquant un siège du régime syrien de Baqeen, située près de Madaya et al-Zabadani dans la partie rurale au nord-ouest de Damas, ont récemment forcé plus de 40 familles à quitter leurs maisons, disent les résident.

Cela survient après l'escalade de l'harcèlement et de la violence contre les résidents de la ville, affirment-ils à Diyaruna, depuis le blocus qui a commencé fin 2014.

A l'aube du 18 octobre, les combattants du Hezbollah ont chassé plus de 40 familles de leurs maisons près du point de contrôle Assali au nord de la ville pour qu'il puisse contrôler la seule source d'eau dans la zone, ont-ils affirmé.

Après que Hezbollah a ciblé les maisons dans la région avec des mortiers et des grenades propulsées par fusée (RPGs), plusieurs résidents ont confié qu'ils n'avaient plus de choix que de partir, notant que ce traitement va de pair avec l'harcèlement antérieur du groupe .

Le Hezbollah a créé son quartier général dans cet immeuble au quartier Assali dans la ville syrienne de Baqeen, qui a été assiégée depuis la fin de 2014. [Photo fournie par Fidaa Afandar]

Le Hezbollah a créé son quartier général dans cet immeuble au quartier Assali dans la ville syrienne de Baqeen, qui a été assiégée depuis la fin de 2014. [Photo fournie par Fidaa Afandar]

Parmi les familles forcées à quitter leurs maisons était celle d'Oumm Hassan Hamza, qui a choisi de ne pas divulguer son nom complet pour des raisons de sécurité.

« Je vivais en paix avec mon mari et mes cinq fils et cinq filles dans le quartier Naba al-Assal jusqu'au jour où le Hezbollah a pris le contrôle et imposé son siège à Baqeen », a-t-il dit à Diyaruna. « Depuis lors, le Hezbollah nous terrorise

« Ils ont tué mon mari et deux de mes fils », confie-t-elle. « Mohammed, 14 ans, a reçu une balle dans le pied et a dû subir 11 opérations avant de mourir, mon deuxième fils, Hassan, 18 ans, a été tué par une balle de tireur d'élite il y a sept mois. »

Son beau-fils était aussi tué par la milice appuyée par l'Iran , poursuit-elle.

Harcèlement et intimidation

« Après que ma fille, 20 ans, et moi-même sommes devenues veuves, avec personne pour nous soutenir, nous avons continué de vivre dans notre maison en dépit du harcèlement quotidien par le Hezbollah », a relaté Oumm Hassan Hamza.

« Autres formes d'intimidation peuvent inclure les tirs de feu et de grenades à main à direction de l'immeuble où nous vivons ou bien des tirs de mortiers sur notre quartier, sans mentionner la manière méprisable dont ils nous parlaient dans les hauts-parleurs », dit-elle.

Elle se réveilla le 18 octobre à des « propos injurieux et insultants à travers les hauts-parleurs », ordonnant les gens à quitter leurs maisons.

« Pour s'assurer que nous allions partir, ils ont tiré des RPGs et des balles sur nos maisons », dit-elle. « Les résidents se sont trouvés alors [seulement] avec les vêtements sur leurs dos à l'aube, marchant vers Baqeen, alors que nous sommes partis à Madaya où nous avons de la famille. »

Les résidents de la ville ont essayé de se tenir loin du Hezbollah, a-t-elle confié, au point qu'ils ne s'aventuraient même pas de s'approcher des fenêtres donnant sur le poste de contrôle ou les immeubles occupés par le groupe.

Et ceci pour qu'ils « ne lancent pas de grenades à main sur nous», dit-elle, ajoutant qu'ils ont tiré sur sa petite-fille lorsqu'elle a ouvert une fenêtre en face d'eux.

« Nos inquiétudes s'aggravent jour après jour, et il n'y a plus d'hommes ou jeunes dans notre quartier à cause d'eux, alors que nos maisons recevaient leurs tirs chaque jour », dit-elle.

« Notre avenir est inconnu car nous n'avons aucun toit sur nos têtes, en particulier puisque l'hiver est à nos portes », se lamente Oumm Hassan Hamza, ajoutant que la famille « n'a pas de fuel, de bois ou d'électricité » pour la soutenir pendant la saison du froid.

Les résidents privés d'eau

Le déplacement forcé par le Hezbollah des résidents de Naba al-Assal a été motivé par son désir « de s'emparer de notre source d'eau », a dit l'activiste local Fidaa Afandar.

La source se trouve à seulement 75 mètres du point de contrôle d'Assali, ce qui empêche les résidents d'accéder à l'eau, explique-t-il à Diyaruna.

Le Hezbollah a été impliqué dans « le harcèlement quotidien» des résidents de Baqeen depuis le début du siège, en particulier à Naba al-Assal, poursuit-il, où le groupe garde un point de contrôle principal et un quartier général.

« Pendant près d'un mois, les résidents locaux étaient sous les attaques de tireurs embusqués», confie-t-il. « Le groupe a tué quatre personnes dont l'âge se situe entre 25 et 67 ans, l'un d'eux était un de mes proches Abdo Afandar. »

Des 40 familles qui ont fui sans leurs affaires personnelles suite à l'annonce du 18 octobre à travers les hauts-parleurs, dit-il, plusieurs se sont abrités dans une autre ville « qui est presque inhabitable ».

Le Hezbollah « essaie de nous coincer et de marcher vers la source d'eau et nous destituer de nos maisons qui ont été récemment désertées par leurs propriétaires », dit-il.

Prisonniers dans leur propre ville

Abou Ali, électricien qui a demandé de ne pas utiliser son vrai nom, a précisé qu'il a choisi de ne pas quitter sa maison près du point de contrôle d'Assali, où il vit avec sa femme et ses cinq enfants âgés entre 7 et 16 ans.

La situation actuelle est «inimaginable », confie t-il à Diyaruna.

« Neuf autres familles et moi-même avions choisi de ne pas évacuer notre immeuble car nous n'avons aucune autre place où aller, en débit du grand risque posé par le Hezbollah », poursuit-il. « Ils ont recours à tous les moyens pour nous mettre la pressionsur nous pour quitter nos maisons. »

Malgré les menaces quotidiennes du Hezbollah, dit-il, d'autres familles et lui-même avaient décidé de rester et tenter leurs chances.

« C'était soit cela soit la rue », affirme-t-il, ajoutant que « l'hiver est proche ».

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)
Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500