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Terrorisme

Vague d'atrocités de l'EIIL signalée près de Mossoul

Par Diyaruna

Des familles irakiennes déplacées suite à l'opération en cours contre « l'Etat islamique en Irak et au Levant » pour reprendre la ville de Mossoul, se sont rassemblées dans une zone près d'al-Qayyarah le 24 octobre. Le HCR se prépare à recevoir 150 000 irakiens fuyant les combats autour de Mossoul dans les quelques prochains jours. [Bulent Kilic/AFP]

Des familles irakiennes déplacées suite à l'opération en cours contre « l'Etat islamique en Irak et au Levant » pour reprendre la ville de Mossoul, se sont rassemblées dans une zone près d'al-Qayyarah le 24 octobre. Le HCR se prépare à recevoir 150 000 irakiens fuyant les combats autour de Mossoul dans les quelques prochains jours. [Bulent Kilic/AFP]

Alors que les forces irakiennes ont avancé vers les faubourgs de Mossoul, l'ONU a annoncé mardi 25 octobre qu'elle avait reçu des rapports sur des dizaines d’exécution par « l'Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL) , dont le massacre de 50 anciens policiers, a rapporté l'AFP.

Les allégations -- qui demeurent « préliminaires » -- viennent de nombreuses personnes et sources gouvernementales, qui ne peuvent pas être citées pour des raisons de sécurité, a précisé le porte-parole du bureau des droits de l'homme de l'ONU Rupert Colville.

Les atrocités signalées ont été perpétrées par l'EIIL entre mercredi et dimanche, alors que les forces irakiennes avancent vers Mossoul, a indiqué Colville.

Dans un village appelé Safina, environ 45 kilomètres au sud de Mossoul, l'EIIL a été accusé d'avoir exécuté 15 civils avant de jeter leurs corps dans une rivière, probablement pour semer la terreur parmi les autres résidents.

Le 19 octobre également à Safina, des combattants extrémistes « auraient attaché six civils à un véhicule par leurs mains et les ont traînés autour du village, apparemment juste parce qu'ils étaient liés à un chef tribal combattant l'EIIL », a ajouté Colville.

Les forces de sécurité irakiennes ont trouvé les corps de 70 autres criblés de blessures par balles le 20 octobre au village voisin de Touloul Nasser. Colville a précisé qu'il n'était pas immédiatement clair qui était responsable de leurs morts.

Et samedi, des hommes armés de l'EIIL auraient abattu trois femmes et trois filles dans une marche forcée au village de Roufeila au sud de Mossoul.

Le groupe a été tué car elles avaient du mal à poursuivre, probablement parce que l'une des filles qui avait été abattue en dernier avait un handicap physique, a souligné le bureau des droits de l'homme.

Les 50 officiers de police qui avaient été détenus en otage par l'EIIL auraient été exécutés dans un immeuble à l'extérieur de Mossoul dimanche, a annoncé Colville aux journalistes à Genève.

« Nous craignons beaucoup que ceux-ci ne seront pas les derniers rapports de ce genre que nous recevons sur de tels actes barbares de l'EIIL », dit-il, ajoutant que toutes les allégations « ont besoin d'un peu plus de travail (d'enquête) » avant que l'ONU ne puisse dire de manière concluante qu'ils ont eu lieu.

Plans de l'ONU pour 150 000 déplacés

Pendant ce temps, les forces irakiennes avaient avancé à une distance de frappe de l'est de Mossoul mardi.

Des forces de l'agence d'élite antiterroriste avaient repris quatre villages près des faubourgs nord-est de Mossoul, a indiqué leur commandant le général Abdelghani al-Assadi, à Diyaruna.

« Le drapeau irakien a été hissé au-dessus des villages de Teba, Toub Zawa, al-Mwafaqiya et Tahrawa », a-t-il poursuivi.

« Nous devons maintenant coordonner nos forces sur d'autres fronts pour lancer une attaque coordonnée » sur Mossoul, a-t-il affirmé à l'AFP.

L'agence de l'ONU pour les réfugiés se préparent pour recevoir 150 000 irakiens fuyant les combats à Mossoul, a signalé son chef lundi.

« Les préparatifs avancent bien ... Le HCR aura dans deux ou trois jours 30 000 tentes en Irak, suffisantes pour 150 000 personnes », a annoncé Filippo Grandi aux journalistes en Jordanie après sa visite en Irak.

Un million de personnes pourraient être déplacées, ce qui déclenchera une crise humanitaire sans précédent dans un pays où le HCR a dit que plus de trois millions de personnes avaient déjà été contraintes de quitter leurs maisons depuis le début de 2014.

Grandi a précisé que le problème principal était « de trouver assez de sites pour pouvoir recevoir cette grande masse de gens s'ils devraient quitter Mossoul ».

« Les négociations dans ce sens se poursuivent avec le gouvernement de l'Irak et le gouvernement local kurde », a-t-il affirmé.

Jusqu'à présent, « le flux de personnes déplacées n'est pas encore de Mossoul mais de ses faubourgs », où il y avait des affrontements, a souligné Grandi.

« Nous avons environ 7 500 personnes déplacées des faubourgs de Mossoul vers d'autres lieux qui n'ont pas été aidées et nous avons peut être 1 000 qui ont traversé vers la Syrie », conclut-il.

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