Les autorités irakiennes ont émis des instructions détaillées de sécurité à la population de Mossoul avant le lancement des opérations pour libérer la ville de « l'Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL).

L'ensemble de 32 recommandations, émises par le commandement des opération à Ninive mardi 11 octobre comprend des directives et consignes de sécurité pour éviter les sites et rassemblements de l'EIIL, rester à la maison, protéger les propriétés publiques et privées, et soutenir les forces de sécurité irakiennes.

Le commandement a appelé les résidents à « éviter les rassemblements pendant les frappes aériennes et au moins 30 minutes après », à utiliser les véhicules et téléphone mobiles «seulement en cas de nécessité absolue », et de rester à la maison autant qu'ils pourront.

Les résidents doivent « rester dans les niveaux inférieurs des immeubles ; rester près des murs et loin du centre des chambres ; éviter l'utilisation d'ascenseurs et ne pas monter sur les toits », d'après les instructions.

Ils ont recommandé de « ne pas s'approcher des forces militaires de plus de 25 mètres, ne faire aucun mouvement rapide ou soudain ».

Ils ont également exhorté les résidents à fournir aux forces de sécurité « toutes les informations utiles sur les poches de l'EIIL » et de garder tout territoire libéré, et les aviser à ne pas diffuser les rumeurs provenant de l'EIIL.

Les instructions ont appelé les résidents à mettre un ruban-cache sous forme d'un X sur les fenêtres pour empêcher les vitres de se casser par les vibrations des bombes et attaques à la roquette.

Elles leur ont demandés de débrancher les bonbonnes de gaz de la maison ; et de laisser l'éclairage de secours et une radio à piles pour suivre les instructions du commandement qui seront diffusées à la radio pendant la bataille.

« Le bombardement ne ciblera jamais délibérément les civils », a précisé le commandement.

Protéger les civils

« Les instructions qui ont été soigneusement élaborées pour protéger les vies des civils ont été délivrées en deux manières », a expliqué le commandant des opérations à Ninive le général de division Najm Edin al-Joubury à Diyaruna.

« Elles sont diffusées à plusieurs reprises sur la station radio de Mossoul à la fréquence 98,7 FM, et des dépliants sont également largués sur la ville », dit-il.

« Nous voulons nous assurer qu'elles sont suivies à la lettre» a-t-il souligné, ajoutant « Tout ce qui nous préoccupe est que les citoyens doivent rester loin des éléments et positions de l'EIIL et suivre nos instructions. »

D'autres instructions seront émises une fois les forces terrestres auraient avancé dans le centre de ville, a ajouté al-Joubury, appelant les résidents à rester branchés à la radio pour ces instructions.

« Nous voulons dire à la population de Mossoul "nous veillons sur vous et nous vous donnerons notre sans pour vous redonner le sourire et libérer entièrement votre ville », a-t-il dit.

Parlant à Diyaruna sur Skype, Khalid Obaid, 37 ans, résident à Mossoul, qui a demandé d'utiliser un pseudonyme pour des raisons de sécurité, a précisé qu'ils attendaient avec impatience l'arrivée des premiers soldats irakiens, « mais les inquiétudes concernant les morts civils sont cruciales dans cette bataille, puisque l'EIIL veut les utiliser comme boucliers humains» .

« Nous avons commencé la sécurisation de nos maisons contre les explosions et tirs de feux et nous espérons que c'est suffisant », a confié Obaid.

« Nous avons suivi toutes les instructions détaillées dans l'annonce des forces irakiennes », a-t-il ajouté, exprimant son espoir que les communications seront restaurées dans la ville et que les résidents puissent parler aux forces de libération sur les mouvements de l'EIIL.

« L'EIIL est confus et effrayé, c'est évident de ses mouvements et tentatives de créer de nouvelles bases », a indiqué le résident de Mossoul, Abou Saadi, 40 ans, qui a demandé d'utiliser un pseudonyme.

« Le problème maintenant est que l'EIIL se cachent dans les quartiers résidentiels, exposant les familles au risque de mort en raison des bombardements », a-t-il expliqué à Diyaruna.

Le début de l'attaque est « le moment attendu par tout le monde », conclut-il.