L'université de l'Anbar à Ramadi a rouvert ses portes pour la première fois depuis l'expulsion des combattants de « l'Etat islamique en Irak et au levant » (EIIL) du campus en 2015, et elle accueille les étudiants pour l'année universitaire 2016-2017.

Pendant l'occupation de la ville par le groupe, les combattants de l'EIIL avaient envahi le campus l'utilisant comme une base et un entrepôt pour les armes et explosifs.

Les forces irakiennes ont repris contrôle de l'université fin 2015, mais pendant la bataille pour la libération de Ramadi, des parties du campus principal étaient très endommagées.

« Le coût de réparation des dégâts subis par l'université de l'Anbar est estimé à environ 300 milliards de dinars irakiens (253 millions de dollars) », a expliqué le chef du département des média et des relations publiques de l'université Abdoulrahman al-Fahdawi.

« Malgré tous les dégâts, l'administration de l'université a décidé de relever le défi de restauration de son infrastructure utilisant les ressources disponibles, et ouvrir ses portes à nouveau aux étudiants pour la nouvelle année universitaire », a-t-il dit à Diyaruna.

Les cours reprendront dans les immeubles indemnes et partiellement endommagés, a-t-il poursuivi, notant que tout le corps enseignant est disponible et prêt pour la nouvelle année universitaire.

« Tout au long de l'occupation de Ramadi par l'EIIL, le corps enseignant a continué de donner des cours dans des sites alternatifs préparés par l'université à Abou Ghraib à Bagdad et à Kirkouk », a-t-il ajouté.

Al-Fahdawi a affirmé qu'il prévoit le retour de la majorité des 18 000 étudiants de l'université aux études cette année.

Les étudiants inscrits à l'université qui sont encore déplacés des zones toujours sous contrôle de l'EIIL « seront autorisés à étudier dans d'autres universités à Kirkouk et dans la région kurde jusqu'à la libération de leurs villes », a-t-il souligné.

Plan de protection de l'université

Les forces de police de l'Anbar, en coopération avec les forces de mobilisation tribales (FMT), ont élaboré un plan conjoint pour sécuriser le campus de l'université pour la nouvelle année universitaire, a précisé Falah Qaraghouli, commandant des FMT à l'ouest de l'Anbar.

« Les forces tribales travailleront avec le 3e bataillon des unités d'urgence de la police afin de protéger le campus de l'université pendant la prochaine période », a-t-il expliqué à Diyaruna.

L'université de l'Anbar « est à nouveau un centre d'éducation et d'illumination grâce à la persévérance des résidents de l'Anbar », poursuit-il.

Avec l'avancée de l'armée irakienne, l'EIIL a piégé les parties ouest du campus avec des explosifs « dans une démonstration flagrante de mépris pour les valeurs de l'éducation et de la civilisation », a-t-il dit.

Les forces irakiennes ont réussi dès lors à dégager tous les engins explosifs improvisés (EEI) et mines terrestres et ont parvenu à préserver le campus, a-t-il signalé.

Mais, poursuit-il, « le fait que l'EIIL avait pris refuge dans l'université pendant les affrontements a causé de lourds dégâts à 30% de ses immeubles, sans parler de la destruction des laboratoires et du pillage de l'équipement, qui est toujours introuvable ».

Les travaux de réparation sont en cours pour réhabiliter ce qui peut être sauvé, poursuit-il, soulignant que les efforts de reconstruction se poursuivront jusqu'à la restauration de l'université à son ancien état.

« La reprise des études cette année est une victoire en soi contre le terrorisme », a confié Qaraghouli.

Année universitaire prometteuse à l'Anbar

Le membre du comité d'éducation au conseil provincial de l'Anbar Sadiq Jamil a précisé qu'il prévoit « une année universitaire prometteuse » à Ramadi et dans les autres villes libérées.

« Les directions de l'enseignement et facultés de l'Anbar dans la province ont commencé à offrir les fournitures nécessaires telles que les bureaux, les tableaux et la papeterie tout en recevant l'aide des organisations internationales pour réparer 100 écoles à Ramadi seulement pour pouvoir recevoir les étudiants à nouveau », a-t-il ajouté.

Pour les immeubles d'écoles qui ont été totalement détruits dans les combats, Jamil a expliqué que les autorités locales fourniront de grandes remorques comme remplacement temporaire pour abriter les étudiants et les enseignants.

Jamil a affirmé qu'il espère qu'au moins « 80% des étudiants retournent à l'école pendant la nouvelle année scolaire, qui sera la première après la libération de Ramadi de l'EIIL ».