Depuis le début du mois de septembre, des centaines de familles sont revenues dans leurs foyers aux abords de Falloujah, une fois leur identité vérifiée par les autorités irakiennes, ont précisé des responsables et des résidents à Diyaruna.

« J'ai été déplacé avec ma famille dans un camp à Ameriyat al-Falloujah, où nous avons passé plus d'un an dans de mauvaises conditions », a raconté Bassem Khalil, revenu récemment dans la ville d'al-Karma, au nord-est de Falloujah.

« Lorsque nos zones ont été libérées des terroristes, nous avons vu cela comme un signe prometteur que notre retour serait proche, et nous revoilà chez nous », a-t-il déclaré à Diyaruna.

« Nous avons refermé le chapitre du terrorisme, et notre situation de déplacés a pris fin », a-t-il ajouté, faisant référence à l'occupation de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL). « Nous voulons vivre en sécurité et rebâtir notre belle ville. »

Près de 1 000 familles sont revenues dans les faubourgs de Falloujah depuis début septembre, a indiqué Rajeh Barakat al-Aïfan, membre du comité de sécurité du conseil provincial de l'Anbar.

« Quatre cents familles déplacées sont revenues à al-Karma, 300 dans la ville de Saqlawiya (nord-ouest de Falloujah), et 200 familles dans les villages d'al-Nasaf, al-Hasi et Albu Aifan au sud de la ville », a-t-il précisé à Diyaruna.

La plupart des familles qui reviennent vivaient dans des camps de déplacés à Ameriyat al-Falloujah, a-t-il indiqué, jusqu'à ce que le « gouvernement local les fasse revenir et leur apporte des services en coopération avec les forces de sécurité ».

Leur retour est « un bon départ », a-t-il déclaré, ajoutant que davantage de familles devraient revenir dans les semaines à venir, la vie reprenant peu à peu son cours normal.

Reprise des services

Les camps de déplacés d'Ameriyat al-Falloujah et al-Khalediya ont reçu près de 13 000 familles de Falloujah et ses environs lors de la libération de la ville, a indiqué Mohamed Rachid, directeur du département des migrations de l'Anbar.

« Après que Falloujah eut été entièrement reprise aux terroristes fin juin et que les engins explosifs improvisés (EEI) ont été enlevés, nous avons commencé à faire revenir les déplacés dans les faubourgs de la ville », a-t-il indiqué à Diyaruna.

Le processus se déroule « en douceur », a-t-il ajouté, notant que les services d'eau et d'électricité ont repris, et que les dérivés de pétrole sont désormais disponibles.

Certains habitants ont également commencé à revenir dans le centre de Falloujah, a-t-il poursuivi.

Pour l'instant, plus de 59 000 personnes sont revenues dans leurs maisons dans la province de l'Anbar, selon le ministère des Déplacements et des Migrations.

Parmi eux, 41 255 familles sont revenues à Ramadi, 7 190 à Heet, 1 535 à al-Routba et 1 271 à Haditha, a précisé le ministère.

Rachid a indiqué qu'il espère que tous les résidents déplacés pourront revenir chez eux dans l'Anbar cette année.

« Nous nous efforçons de satisfaire à tous les besoins des familles de déplacés, de les aider à mettre fin à leur condition de déplacés, et leur permettre de reprendre leur ancienne vie », a-t-il déclaré.

Retour des habitants d'al-Karma

Al-Karma a commencé à voir le retour de sa population déplacée, surtout ceux qui avaient trouvé refuge dans des centres ailleurs dans l'Anbar et à Bagdad, a déclaré à Diyaruna le maire Ahmed Moukhlif.

« Nous avons préparé une grande salle d'attente où les noms des personnes revenant sont contrôlés par une équipe spéciale de sécurité, et en une heure ou deux, la famille reçoit l'autorisation de sécurité nécessaire et est autorisée à revenir », a-t-il expliqué.

L'administration locale d'al-Karma pompe actuellement de l'eau potable, et les générateurs électriques locaux ont commencé à fonctionner, a-t-il ajouté, notant que le processus de fourniture de services dans toutes les zones est en cours.

« La reprise de tous les services demande du temps et la coopération de tout le monde, et nous ferons tout notre possible pour réhabiliter toutes les installations et les infrastructures détruites par les terroristes », a indiqué Moukhlif.

« Au cours des derniers jours, nous avons organisé des visites de terrain pour inspecter les conditions des familles qui reviennent », a-t-il déclaré. « Elles étaient en général satisfaites et heureuses d'être de retour, et ont exprimé leur souhait d'aider aux efforts pour reconstruire et garantir la stabilité de leurs zones. »

Le nombre de familles revenant en ville devrait augmenter, a-t-il ajouté.

« De nombreuses familles déplacées ont vécu dans des maisons louées et attendent maintenant l'expiration du bail », a-t-il précisé.

D'autres familles ont retardé leur retour jusqu'au passage des examens de leurs enfants, a-t-il poursuivi, ajoutant que « la cadence des retours va s'accélérer » au cours des prochaines semaines.