Il y a eu une croissance considérable dans le nombre de familles quittant les camps de déplacement pour retourner à leurs maisons suite aux séries de victoires des forces irakiennes contre « l'Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL), a annoncé le gouvernement irakien.
Mahmoud Salman, 36 ans, a déclaré à Diyaruna que sa famille de sept membres a été déplacée de leur maison dans le quartier Jamiyah à Ramadi pendant plus d'une année.
Ils sont rentrés il y a environ un mois, et il affirme qu'il se sent à l'aise et rassuré.
« Nous étions dans un tunnel et nous sommes sortis», dit-il. «Nous avons tourné la page sur le terrorisme et nous nous sommes débarrassés de la souffrance du déplacement ».
« Maintenant, nous voulons seulement vivre en sécurité et dans la dignité, se rassembler pour reconstruire notre ville et la protéger des terroristes », poursuit-il.
D'après le ministère de la Migration et du déplacement, au moins 160 000 familles déplacées sont rentrées aux zones libérées dans les provinces de Salaheddine, Diyala, Anbar et Ninive.
Lorsque la crise de déplacement a commencé en juin 2014, avec l'invasion de Mossoul par l'EIIL, des centaines de milliers de familles ont été contraintes de fuir pour des havres de paix.
A la mi-2015, les forces irakiennes avaient repris un nombre de zones à l'EIIL et quelques milliers de familles déplacées ont commencé de retourner.
Le sous-ministre de la Migration Jassim al-Attiyah a précisé à Diyaruna que le nombre de rapatriés représentent actuellement plus d'un million, d'un total d'environ 3,5 million citoyens enregistrés auprès du gouvernement comme déplacés.
« Les retours sont concentrés à Salaheddine et Diyala, où les forces militaires ont pu libéré de grandes parties les deux provinces, retirer les mines et explosifs, qui constituent le plus grand obstacle au retour de plus de familles», a-t-il expliqué.
Reprise des services
Après l'achèvement des opérations pour sécuriser les zones libérées et la restauration des services clé, poursuit al-Attiyah, le ministère a lancé un plan visant à faciliter les procédures de transfert et d'enregistrement des rapatriés et les inscrire dans les programmes d'aide humanitaire qui les aideront dans la reconstruction.
« Les programmes mis en place par le ministère, en collaboration avec les organisations humanitaires comprennent l'offre de subventions d'aide, et l'aide financière pour encourager les rapatriés à reprendre une vie normale», a-t-il indiqué.
Cela comprend aussi l'aide dans la reconstruction des maisons et la création d'opportunités de travail afin d'améliorer les conditions de vie des résidents rapatriés, ajoute-t-il.
« Les nombres croissants de citoyens qui retournent à leurs maisons d'origine reflètent sans doute l'érosion des capacités des terroristes et la chute de leur influence et leur danger», a affirmé Mohamed Rasheed, chef du département de la Migration de l'Anbar.
Jusqu'à présent, dit-il a Diyaruna, 51 613 familles sont rentrées dans les villes libérées à l'Anbar, et « ces nombres sont en croissance constante, puisque nous enregistrons le retour d'environ 400 à 600 familles à leurs maisons chaque jour ».
Ramadi est le chef de file, poursuit-il, avec le retour d'environ 38 000 familles.
« Le reste des familles rapatriées sont distribuées entre les villes de Heet, Haditha, al-Baghdadi et al-Khalidiya», a-t-il souligné.
Le 10 août, le ministère de la Migration et du déplacement a distribué 3000 colis d'aide, avec de la nourriture, vêtements, rafraîchisseurs d'air, et autres articles ménagers, aux familles qui retournent à Ramadi et al-Khalidiya, a précisé Rasheed.
Le retour accéléré démontre le déclin de l'EIIL
L'EIIL s'est effondré dans l'Anbar et sa fin est proche dans la province, a dit Rasheed.
« Nous travaillerons à pleine capacité pour le retour de tous les déplacés à leurs zones et pour leur restaurer la vie», affirme-t-il.
« Le retour des déplacés à la province de Diyala s'effectue de manière constante et accélérée», a déclaré le directeur du département de la Migration et du déplacement à Diyala Ibtihal al-Daini à Diyaruna, ajoutant que 42 000 familles sont retournées à leurs maisons à Saadia, al-Moqdadiyah, Jalawla et al-Mansauriyah.
Les résidents de certaines villes, telles que Sharween, sont tous retournés, a-t-elle souligné, notant que «c'est une preuve du déclin de la menace du terrorisme et le retour des aspects de la sécurité et de la stabilité dans les zones libérées».
« Nos efforts se poursuivent pour servir les rapatriés aussi bien que les déplacés», poursuit-elle. « Nous leur donnerons tout ce dont ils ont besoin en termes d'approvisionnement, aides de première nécessité et services pour qu'ils gèrent leurs affaires de la vie quotidienne».