L'armée irakienne a récemment mis sur pied, avec le soutien des forces tribales de l'Anbar, une opération destinée à libérer près de quarante-cinq familles assiégées par « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) dans la partie occidentale de la province, ont indiqué des responsables locaux.

Le 13 août, les forces de sécurité ont en effet lancé une « mission de sauvetage proactive », a expliqué à Diyaruna le président du conseil municipal du district d'al-Baghdadi, Sheikh Mal Allah Barzan al-Obeidi.

« Les forces de sécurité avaient reçu des informations et des appels à l'aide des habitants locaux concernant le siège par l'EIIL de près de 45 familles dans un lieu à une vingtaine de kilomètres à l'est du district d'al-Baghdadi, dans le village de Mahaboubih, dans la partie insulaire d'al-Baghdadi », a-t-il précisé.

« Des unités de l'armée et une force tribale ont donc été immédiatement mobilisées, ont évacué ces familles en lieu sûr et ont étendu leur contrôle sur la région sans déplorer aucune victime », a ajouté al-Obeidi.

L'EIIL se préparait à attaquer Mahaboubih, a-t-il ajouté, et avait pour intention de retenir ces villageois pour les utiliser comme boucliers humains.

Le groupe espérait ainsi perturber les efforts militaires en cours visant à sécuriser l'île d'al-Baghdadi et les autres villages du district de Heet, a-t-il ajouté.

« Il existe une coordination de haut niveau entre l'armée, la police et les forces tribales visant à faire échouer toute tentative de la part de l'EIIL de menacer la vie des citoyens ou de les utiliser comme otages pour influencer le cours des combats qui se déroulent actuellement », a précisé al-Obeidi.

Cette opération de sauvetage des familles de Mahaboubih – près de trois cents personnes, parmi lesquelles beaucoup de femmes et d'enfants – a été menée par une force composée de la 7e brigade de l'armée irakienne et de forces du commandement des opérations à al-Jazeera et al-Badiyah, soutenues par des membres des tribus, a expliqué le premier adjoint au maire de Heet, Mohanad Zabar.

« Les terroristes assiégeaient ces habitants et étaient sur le point de les attaquer et de les utiliser comme boucliers humains ou de perpétrer un massacre », a-t-il indiqué à Diyaruna. « Mais l'intervention des forces de sécurité a été rapide, et elles ont pu leur venir en aide suffisamment tôt. »

Empêcher toute infiltration de l'EIIL

« Après avoir réussi à libérer l'île d'al-Khalidiya, les forces de sécurité cherchent maintenant à sécuriser totalement l'île d'al-Baghdadi, en commençant par les villages au nord et à l'est de Heet, puis en descendant vers la ville de Barwana, dans le district de Haditha », a ajouté Zabar.

Leur plan consiste à prévenir tout risque d'infiltration par l'EIIL depuis les zones libérées et à éradiquer totalement le groupe, a-t-il poursuivi.

La fin de la présence des éléments de l'EIIL dans l'Anbar est « inévitable », car « ils sont pourchassés de toute part et subissent revers après revers de la part des forces de sécurité et des combattants des tribus ».

Plusieurs autres opérations ont visé à libérer des civils dans la province, a expliqué Ahmed Houmaid Sharqi, membre de la commission de sécurité du conseil provincial de l'Anbar.

« En début de mois, lors de leur avance pour libérer les régions de l'île d'al-Khalidiya, d'al-Boubali, d'al-Bouali, d'al-Jassim et de Tarabsheh, les forces de sécurité ont réussi à sauver de nombreuses familles assiégées par l'EIIL ou piégées dans des zones des combats », a-t-il expliqué à Diyaruna.

« La vie et la sécurité des habitants sont la priorité de nos forces, qui portent aujourd'hui des coups douloureux aux terroristes, et nous récupérons de nouvelles régions et des emplacements stratégiques qu'ils tenaient jusqu'à présent dans l'Anbar », a précisé Sharqi.

Plus récemment, a-t-il ajouté, les forces irakiennes ont repris le contrôle du point de passage frontalier avec la Syrie de Waleed, coupant ainsi une artère vitale pour l'EIIL, qui utilisait ce point de passage pour s'approvisionner en armes et en combattants.