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Un centre dans l'Anbar apporte une aide psychologique aux enfants déplacés

Par Khalid al-Taie à Bagdad

Jabbar Hamid, directeur du centre de réinsertion infantile Kilo-18, avec un groupe d'enfants déplacés dans ce camp situé près de Ramadi. [Photo fournie par Jabbar Hamid]

Jabbar Hamid, directeur du centre de réinsertion infantile Kilo-18, avec un groupe d'enfants déplacés dans ce camp situé près de Ramadi. [Photo fournie par Jabbar Hamid]

Le camp pour personnes déplacées Kilo-18 situé près de Ramadi a ouvert un centre d'enseignement et de réinsertion pour aider les enfants des familles déplacées à guérir du traumatisme infligé par « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL).

« Ce centre se compose de trois grandes remorques reliées au camp, contenant des outils éducatifs, des jouets et des services sanitaires essentiels, et pouvant accueillir 350 enfants âgés de 3 à 10 ans », a expliqué le directeur de ce centre, Jabbar Hamid.

« Au départ, il n'était composé que d'une petite tente », a-t-il expliqué à Diyaruna.

Grâce à la coopération de l'administration de Ramadi et de plusieurs organisations humanitaires, ce centre a été transformé, poursuit-il, et il offre désormais des services éducatifs et de réinsertion placés sous la supervision d'enseignants professionnels.

« En construisant ce centre, notre but est d'effacer les traces et les répercussions psychologiques laissées par le terrorisme dans l'esprit des enfants, notamment les déplacements forcés et les scènes de meurtres, l'intimidation et la violence qu'ils ont connues lorsque l'EIIL contrôlait leur région », a-t-il poursuivi.

Ce nouveau centre, qui jouxte le camp Kilo-18 à l'ouest de Ramadi, cherche à fournir aux enfants des bases solides, a-t-il précisé.

Le personnel qui y travaille espère pouvoir « corriger les fausses idées et les mauvais comportements, en s'attachant à des valeurs humaines nobles comme la coopération collective, l'amour de la charité, la tolérance, l'honnêteté et la suppression de la violence et de tous les signes de cruauté », a-t-il ajouté.

« Nous cherchons également à renforcer les compétences des enfants, à développer leurs talents et leurs aptitudes, et à améliorer leur niveau d'éducation, parce qu'ils sont le noyau de la société et les hommes de demain ; nous devons prendre soin d'eux pour qu'ils deviennent des individus en mesure de servir leur pays », a-t-il ajouté.

Un meilleur environnement pour les enfants

« L'ouverture de ce centre est une initiative destinée à créer un meilleur environnement psychologique et social pour les enfants des familles déplacées dans le camp Kilo-18, qui leur permettra de surmonter les conditions très difficiles dont ils ont souffert en raison du terrorisme », a expliqué à Diyaruna le gouverneur de Ramadi, Ibrahim al-Awsaj.

Ouvert avec l'aide de l'UNICEF, ce centre comprend un encadrement de travailleurs sociaux chargés d'instiller des valeurs positives « qui ne laissent aucune place à l'extrémisme, à la haine et au désespoir qui sont gravés dans l'esprit et le cœur des terroristes », a-t-il poursuivi.

Kilo-18 accueille actuellement près de 1 350 familles, pour la plupart déplacées des villages situés à l'ouest de Ramadi et de Heet, a précisé al-Awsaj.

« Les enfants dans ce camp [...] ont vécu pendant deux années entières sous le contrôle des éléments de l'EIIL, qui ont tenté d'implanter tout ce qu'il y a d'affreux et de sombre dans l'esprit de nos enfants », a-t-il expliqué.

« Il est maintenant de notre responsabilité de faire tout ce que nous pouvons pour permettre à ces enfants de vivre avec des idées neuves, une nouvelle mentalité et de mener une nouvelle vie, afin qu'ils puissent construire leur pays et participer à son développement », a-t-il ajouté.

De nombreuses écoles endommagées ou détruites

« L'EIIL a porté un coup sévère aux infrastructures éducatives de Ramadi », a indiqué al-Awsaj, soulignant que 31 écoles avaient été détruites et 120 autres endommagées.

« Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) nous a aidés à réhabiliter cinq écoles endommagées, et notre administration locale a un projet de construction de dix écoles dans des locaux temporaires à Ramadi avant le début de la nouvelle année scolaire », a-t-il précisé.

Al-Awsaj a demandé aux autorités gouvernementales et aux organisations humanitaires d'aider son administration à rebâtir le secteur éducatif dans la ville.

« Le centre d'éducation du camp Kilo-18 est le premier centre ouvert dans l'Anbar pour la réinsertion psychologique d'enfants de familles déplacées et pour l'amélioration de leurs compétences éducatives et cognitives », a expliqué Mohammed Rashid, directeur de l'office du ministère des Migrations et des Déplacements dans l'Anbar.

« Notre ministère travaille pour sa part à aider et venir en aide à toutes les familles qui vivent dans ce camp, en répondant à leurs besoins et à ceux de leurs enfants en nourriture, produits de base nécessaires, matériel humanitaire et différents services de logement », a-t-il expliqué à Diyaruna.

« Nous envisageons d'étendre ce camp pour recevoir un plus grand nombre de familles déplacées, parce que les combats se poursuivent pour déloger les éléments de l'EIIL de leurs derniers bastions dans l'Anbar », a expliqué Rashid.

« J'ai deux enfants que je souhaite inscrire dans ce centre », a déclaré Qaïs al-Doulaïmi, 19 ans, un Irakien déplacé qui vit au camp Kilo-18, qualifiant la décision d'ouvrir ce centre de « bonne initiative ».

« Je demande au gouvernement de nous accorder plus d'attention, d'améliorer notre situation et de nous permettre de retourner bientôt dans nos régions », a-t-il indiqué à Diyaruna.

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