Un comité du gouvernement irakien a été chargé d'indemniser les familles des tués et des blessés de l'attentat-suicide du 3 juillet, dans le district d'al-Karrada à Bagdad, revendiqué par « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL).

Le ministère irakien de la Santé a signalé que 292 personnes ont perdu la vie dans l'explosion, et que 200 autres ont été blessées.

« La famille d'un martyr recevra cinq millions de dinars (3 800 dollars) et une pension de retraite mensuelle, ainsi qu'un terrain résidentiel ou un appartement », a déclaré Jassim Bakhaty, gouverneur adjoint de Bagdad, à Diyaruna.

Les blessés recevront une somme correspondant à la nature des blessures subies, et seront inclus dans les systèmes de retraite et de couverture sociale et de santé, a-t-il ajouté.

Un autre comité évaluera les dégâts matériels engendrés par l'explosion, et enverra un rapport au Conseil des ministres pour le paiement des compensations, a-t-il précisé.

Réexaminer les mesures de sécurité

« Depuis ce crime, la zone est fortement protégée, car le gouvernement a décidé de réexaminer tous les plans et mesures de sécurité », a indiqué Bakhaty.

« Des postes de contrôle ont été établis à toutes les entrées d'al-Karrada, et toutes ses rues attenantes sont équipées d'équipements sophistiqués de détection d'explosifs », a-t-il détaillé.

Cinquante chiens policiers ont été déployés à ces postes de contrôle, a-t-il ajouté et des patrouilles de sécurité sont menées dans les rues et les allées du district.

Suite à cette attaque – la plus importante dans la capitale depuis plus de dix ans – le gouvernement a lancé une campagne encourageant les résidents à coopérer avec les agences de sécurité chargées de leur protection, a indiqué Bakhaty.

Cette campagne, qui vise les habitants des faubourgs de la ville, a pour but de bloquer toutes les tentatives de groupes comme l'EIIL « d'établir des foyers ou des niches, ou de menacer la sécurité de la capitale et de ses résidents », a-t-il déclaré.

Les membres du conseil local d'al-Karrada, les parents de certaines victimes et des dignitaires locaux ont rencontré les dirigeants de la sécurité pour soumettre plusieurs propositions sur le maintien de la sécurité, a annoncé al-Rubaie, directeur adjoint du conseil local.

Parmi celles-ci se trouve le déploiement de nouvelles technologies de détection d'explosifs et d'unités cynophiles, le renforcement des efforts de collecte de renseignements, et le contrôle des entrées et sorties de la zone sans impacter négativement les activités des résidents et des commerçants.

« Le gouvernement et les autorités de sécurité ont répondu à ces propositions », a-t-il indiqué, appelant à l'installation de plus de caméras de surveillance et à l'établissement d'un centre d'opérations pour s'en servir.

Réhabiliter des appartements et des boutiques

Le gouvernement est enclin « à effacer les dettes et les emprunts des victimes, c'est-à-dire des commerçants auprès des banques, estimés à des milliards de dinars, et qui ont été empruntés pour stimuler et développer leurs commerces », a déclaré al-Rubaie.

Il a souligné le besoin d'accélérer la réhabilitation des bâtiments endommagés, l'indemnisation des victimes, et la reconstruction de leurs boutiques et appartements.

Le conseil local d'al-Karrada procède à l'enregistrement des victimes de l'attentat afin de garantir que les martyrs et leurs familles reçoivent l'indemnisation à laquelle ils ont droit, a expliqué al-Rubaie.

« Nous avons pour l'instant enregistré les informations de 90 victimes ayant été identifiées par leurs familles », a-t-il déclaré. « Nous avons demandé aux familles des disparus de fournir des échantillons d'ADN pour les comparer aux résultats des tests effectués sur les victimes par le ministère de la Santé. »

Dans le même temps, Amanat Bagdad a entamé la réparation des infrastructures détruites par l'explosion, dont les conduites d'eau, les égouts et les trottoirs, a annoncé le directeur des relations publiques et des médias Hakim Abdul Zahra à Diyaruna.

La mairie a supervisé la campagne de nettoyage sur le site et a mené des contrôles de sécurité pour garantir qu'il ne contient pas de radiation ou de substances dangereuses, a-t-il indiqué.

Il a insisté sur le fait que les propriétaires de boutiques et de bâtiments doivent se conformer aux exigences de sécurité, comme de veiller à ce que des escaliers et des sorties soient disponibles, ainsi que des bouches d'incendie et des extincteurs.

Mesures pour prévenir de futurs attentats

Des bannières noires et d'autres signes de deuil sont toujours visibles sur le lieu de l'explosion, dans la rue al-Sharqiya d'al-Karrada, où les habitants et les familles continuent de se rassembler pour pleurer les morts.

L'attentat à la bombe du 3 juillet a été « une grande calamité, et toutes les mesures possibles doivent être prises pour empêcher que de telles attaques abominables ne se répètent », a proclamé le responsable local Cheikh Issa Omran al-Khafaji à Diyaruna.

« Les criminels de l'EIIL ont causé la mort d'innocents, et il reste encore 181 corps calcinés en attente d'identification au département de médecine légale », a-t-il déclaré.

« Cette tragédie a laissé une profonde tristesse et une plaie ouverte, et les agences du gouvernement et de la sécurité doivent punir les terroristes », a-t-il ajouté.