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Nouvelle campagne en Irak pour aider les pauvres déplacés par l'EIIL

Par Khalid al-Taie

Un employé du gouvernement irakien aide une famille à s'inscrire pour bénéficier de services dans le cadre du Réseau d'aide sociale. [Photo fournie par le ministère du Travail et des Affaires sociales]

Un employé du gouvernement irakien aide une famille à s'inscrire pour bénéficier de services dans le cadre du Réseau d'aide sociale. [Photo fournie par le ministère du Travail et des Affaires sociales]

Un demi-million de familles irakiennes vivant en dessous du seuil de pauvreté, notamment celles affectées par le terrorisme, bénéficieront d'une campagne initiée par le ministère irakien du Travail et des Affaires sociales pour les aider à s'inscrire pour bénéficier d'une aide du gouvernement.

Cette campagne, intitulée « Le Réseau vient à vous », cherche à connaître les familles gravement appauvries éligibles à une aide mensuelle du gouvernement et à s'assurer que ces familles sont bien inscrites dans la base de données du Réseau d'aide sociale.

Cette campagne accordera la priorité aux Irakiens déplacés par « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) et à ceux qui sont revenus dans les régions libérées, ont indiqué des responsables du ministère à Mawtani.

Ce projet vise à apporter une source de revenus à des centaines de familles parmi les plus pauvres et à celles affectées par « les opérations terroristes et les déplacements », a expliqué le porte-parole du ministère, Ammar Munim.

Les employés du ministère localiseront les familles éligibles et enregistreront les informations les concernant dans le Réseau d'aide sociale, a indiqué Munim à Mawtani.

« Nous disposons d'équipes de terrain pour effectuer des enquêtes sociales dans l'ensemble du pays et qui parcourent les camps de personnes déplacées et les régions lointaines libérées mais appauvries à la recherche des familles éligibles à un soutien et une aide du gouvernement, sur la base d'une carte de la pauvreté établie par le ministère de la Planification », a-t-il précisé.

La famille de Hussein Jumaa, 48 ans, est revenue dans la ville de Baladruz, dans la province de Diyala, après avoir été déplacée par l'EIIL, et est éligible à un soutien financier.

Jumaa a expliqué à Mawtani que l'argent qu'il devrait recevoir lui permettra de s'occuper de son fils aîné, Falah, âgé de 16 ans, qui souffre d'un handicap mental.

Cette famille, qui comprend également l'épouse de Jumaa et deux autres fils, Ali, 14 ans, et Murtada, 10 ans, a connu « des conditions de vie très difficiles après avoir dû quitter notre ville prise par les terroristes », a-t-il expliqué.

« Après notre retour, nos souffrances se sont poursuivies », a-t-il ajouté. « Je suis actuellement sans travail et nous vivons tous dans une seule petite pièce que j'ai retapée dans la maison, qui a été détruite par l'EIIL. J'espère que notre situation s'améliorera bientôt. »

« Nous continuons d'offrir de nombreux services aux personnes déplacées et à celles qui rentrent après avoir été déplacées », explique Munim, ajoutant que ces services comprennent des cours de formation professionnelle, la gratuité des frais d'inscription à ces cours et des micro-prêts commerciaux à des conditions avantageuses.

Le ministère cherche à tendre la main à toutes les victimes du terrorisme, a-t-il ajouté.

« Près de 1 500 yézidies qui ont survécu à la sauvagerie et à l'oppression de l'EIIL ont été inscrites à ce programme de protection sociale et se sont vu remettre des cartes à puce leur permettant de recevoir les sommes qui leur sont versées de manière souple et rapide », a expliqué Munim.

Large éventail de services sociaux

Conformément à la Loi n° 11 de 2014 sur la protection sociale, les personnes éligibles à un soutien reçoivent une aide mensuelle de 105 000 dinars irakiens (90 dollars) par personne et 420 000 dinars (360 dollars) par famille de quatre membres ou plus.

Le ministère de la Planification « coordonne son action avec le ministère du Travail pour fournir des salaires de protection sociale aux familles [éligibles] vivant en dessous du seuil de pauvreté », a expliqué à Mawtani Abdul Zahra al-Hindawi, porte-parole du ministère.

« Notre travail consiste à valider et inscrire les données concernant les citoyens éligibles dans une base de données électronique spéciale », a-t-il précisé, ce qui leur permet de bénéficier du Réseau d'aide sociale et de recevoir les sommes auxquelles ils ont droit.

L'objectif principal de cette campagne est de « soulager la pauvreté, notamment parmi les familles déplacées ayant été durement touchées par le terrorisme et parmi les groupes sociaux pouvant être qualifiés de vulnérables », a expliqué al-Hindawi.

« Notre ministère a pour ambition d'améliorer les conditions de vie de ces familles et de répondre à leurs besoins essentiels », a-t-il ajouté.

Le ministère de la Planification s'efforce de rétablir les services publics dans les régions libérées en préparant des plans et des projets de reconstruction, en élaborant des stratégies de développement destinées à revitaliser les ressources et à aider les populations locales à parvenir à la stabilité.

« Nos équipes sur le terrain effectuent des visites auprès de nombreuses familles souffrant d'une extrême pauvreté pour connaître leurs conditions de vie et enregistrer les informations les concernant », a expliqué à Mawtani le directeur du département du travail et des affaires sociales de Diyala, Himam al-Tamimi.

« Nous travaillons à entrer 80 000 familles [dans la base de données] à Diyala, notamment les familles revenues dans les zones libérées comme le nord d'al-Miqdadiya, al-Saadia, Qartaba, Sharwin, al-Azim et Baladruz », a-t-il expliqué.

« Ces enquêtes ont permis d'exclure les personnes qui ne sont pas éligibles et de canaliser les montants de l'aide vers les groupes les plus pauvres et les plus affectés, leur donnant la possibilité de faire face aux difficultés de la vie », a ajouté al-Tamimi.

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