Le gouvernement local de l'Anbar a lancé une campagne pour aider les milliers de familles qui ont été déplacées de Falloujah par les combats pour reprendre la ville des mains de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL), ont déclaré des responsables locaux.

Avant l'arrivée des forces irakiennes et la libération de la ville, les familles de Falloujah ont été confrontées « à la maladie, la faim et la peur », a déclaré à Mawtani Raed Obaid, un habitant déplacé de 53 ans.

« Nous avons connu des jours sombres, sans médicaments, sans nourriture et sans sécurité », a-t-il relaté. « Le terrorisme a été un cauchemar, mais nous nous en sommes libérés. »

« Lorsque ma famille et moi-même sommes arrivés au camp d'Ameriyat al-Fallujah, j'ai senti le goût de la liberté, que nous avions perdu depuis que l'EIIL avait pris notre ville », a-t-il déclaré.

À son arrivée au camp, a raconté Obaid, il a reçu des soins médicaux urgents, car il souffrait d'épuisement.

« Les équipes de premier secours nous ont administré un traitement immédiat, et ma santé commence à s'améliorer », a-t-il déclaré. « Nous souhaitons retourner rapidement dans notre ville, sans terrorisme et sans peur. »

Déploiement d'équipes médicales mobiles

Le département de la santé de l'Anbar a mis en place une cellule de crise pour superviser les services de santé apportés aux habitants déplacés de Falloujah, a expliqué le docteur Shaker Ahmed al-Hajj, directeur du département, à Mawtani.

« Nous avons déployé des équipes médicales et des cliniques mobiles dans les camps de déplacés des régions de Falloujah, al-Khalediya et al-Habbaniya, et nous offrons nos services 24 heures sur 24 aux personnes qui vivent dans ces camps », a-t-il déclaré.

« Nous proposons des traitements et des soins immédiats aux habitants déplacés et nous évacuons les blessés et ceux en urgence médicale vers les hôpitaux proches. »

Le département a agi rapidement pour renforcer ses services dans les centres de déplacés, a-t-il ajouté, en mettant en place des campagnes de vaccination urgentes pour les femmes et les enfants, et des services d'examens médicaux et de consultation.

D'autres programmes sont menés en coopération avec les organisations internationales partenaires, en particulier la fourniture de nourriture et d'eau potable, des services de nettoyage et de lutte antiparasite, a précisé al-Hajj.

« Depuis le début de la crise des déplacés de Falloujah, nous avons fourni de l'aide aux habitants déplacés », a indiqué à Mawtani le directeur adjoint du département de la migration de l'Anbar, Majid Hamid.

Son département a fourni de la nourriture et de l'eau potable, ainsi que des articles de ménage, comme de la literie et des meubles, a-t-il expliqué.

Des milliers de personnes dans le besoin

Quelque 13 184 familles déplacées de Falloujah ont trouvé refuge dans des camps à Bazbiz, al-Habbaniyah, al-Khalediya, et au camp Kilo-18, a indiqué Hamid.

« Ces familles ont souffert de conditions humanitaires difficiles lors de leur déplacement », a-t-il déclaré. « Nous souhaitons alléger leur souffrance, améliorer leur situation et leur apporter les soins nécessaires jusqu'à ce qu'elles puissent rentrer dans leurs foyers. »

Le gouvernement a approuvé une proposition de Jassim Mohammed, ministre des Déplacements et de la Migration, pour « recommencer à distribuer des cartes de rationnement aux familles de Falloujah », a indiqué le ministère le 29 juin dans un communiqué.

Le conseil provincial de l'Anbar « coordonne son action avec plusieurs autorités gouvernementales et organisations humanitaires internationales pour venir en appui aux opérations d'aide pour les habitants déplacés de Falloujah », a rapporté Yahya al-Mohammedi, membre du conseil.

Près de 80 000 personnes ont été déplacées de Falloujah et des zones environnantes, a-t-il expliqué à Mawtani, ajoutant qu'elles ont toujours besoin d'un effort humanitaire plus important, quelle que soit l'aide qui leur est apportée actuellement.

Préparer la ville pour les retours

Le ministère des Déplacements et de la Migration « nous a promis d'équiper prochainement les camps d'al-Khalediya et d'al-Habbaniya de près de deux mille tentes », a indiqué al-Mohammedi.

Le ministère s'est également engagé à intensifier l'aide humanitaire et l'aide sanitaire « pour répondre à l'étendue de la crise », a-t-il ajouté.

« Les habitants de Falloujah ont passé plus de deux ans à souffrir sous le blocus de l'EIIL, qui leur a interdit tous les éléments de la vie, et maintenant qu'ils sont sauvés, nous devons faire tout notre possible pour les aider », a-t-il affirmé.

L'administration de Falloujah doit recevoir davantage d'aide pour reconstruire la ville, a indiqué le maire Issa Sayer al-Issawi à Mawtani.

« Le rétablissement des services publics et la consolidation de la sécurité dans la ville accéléreront le retour de la population et mettront fin à cette crise des déplacés, qui pèse lourd à la fois sur ces familles et sur l'État », a-t-il souligné, exhortant le gouvernement irakien à étendre les services apportés aux familles de Falloujah .