Une femme allemande qui a rejoint « L’État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) en Irak a été traduite en justice mardi 9 avril accusée de crime de guerre pour avoir laissé une « esclave » yézidie âgée de cinq ans mourir de soif sous le soleil, a rapporté l'AFP.

L'affaire contre Jennifer Wenisch, 27 ans, serait la première dans le monde pour les crimes internationaux commis par les militants de l'EIIS contre les membres de la minorité yézidie.

Elle risque la prison à perpétuité si elle est déclarée coupable d'avoir commis le meurtre et le meurtre comme crime de guerre, ainsi que l'adhésion à une organisation terroriste et violation de la Loi allemande de contrôle des armes de guerre.

C'est le premier procès en Allemagne d'une membre de l'EIIS rentrant au pays, a affirmé le procureur Claudia Gorf au tribunal de Munich.

La Lauréate du Prix Nobel pour la Paix Nadia Murad, elle aussi une survivante yézidie de l’esclavage et la torture de l'EIIS, a affirmé dans un communiqué « c'est un très grand moment pour moi et pour toute la communauté yézidie ».

Les procureurs allemands affirment que Wenisch et son époux membre de l'EIIS ont « acheté » la femme et l'enfant yézidies comme « esclaves » domestiques qu'ils avaient retenues captives à Mossoul occupé par l'EIIS, en Irak et 2015.

« Après que la fille est tombée malade et a mouillé son matelas, le mari de l'accusée l'a enchaînée à l'extérieur pour la punir et a laissé la fille mourir une mort atroce de soif»ة ont accusé les procureurs.

« L'accusé a permis à son époux de faire cela et n'a rien fait pour sauver la fille».

Les médias allemands ont affirmé que l'époux de l'accusée, Taha Sabah Noori Al-J., avait frappé la mère et la fille et que Wenisch aurait aussi pointé un pistolet une fois sur la tête de la femme.

Le procès est tenu sous haute surveillance dans un tribunal pour la sécurité de l'État et les cas de terrorisme, et les audiences sont initialement prévues jusqu'au 30 septembre.