'l'Etat Islamique en Irak et au Levant' (EIIL) a imposé un code vestimentaire "modèle afghan" pour les hommes dans son bastion syrien d'al-Raqa pour permettre à ses combattants de disparaître parmi la population civile, a rapporté l'AFP lundi 6 mars.

Cela fait plus de deux semaines que le groupe demande aux hommes de mettre des vêtements "style- Afghan" adopté par ses combattants, al-Raqa est en train d'être massacrée silencieusement a déclaré l'activiste Abou Mohamed.

"Celui qui ne se conforme pas s'expose à l'emprisonnement et à une amende" a-t-il expliqué.

La nouvelle restriction intervient alors que les Forces Démocratiques Arabes (FDA), une alliance arabo-kurde s'approche de la ville d'al-Raqa, appuyées par les frappes aérienne de la coalition.

La règle est une tentative de rendre la tâche de distinguer entre les civils et les combattants de l'EIIL plus difficile pour les avions et les FDA, a précisé Abu Mohamed.

L'Observatoire syrien pour les droits de l'homme a aussi rapporté la nouvelle règle à al-Raqa.

Le directeur de l'Observatoire Rami Abdel Rahman a annoncé que la règle a été imposée pour que "les informateurs" qui donnent des indications à la coalition ne puissent plus faire une distinction entre les civils et les combattants de l'EIIL.

Abou Mohamed a décrit un "état d'alerte" à al-Raqa, avec des nouvelles points de contrôle continuant à surgir.

L'Observatoire a déclaré que les civils aussi bien que les familles de l'EIIL tentaient de fuir à la province d'al-Raqa à partir d’Alep avoisinante, où l'EIIL fait l'objet d'attaques.

"Des milliers de familles ont essayé ces derniers jours d'arriver aux frontières administratives de la province d'al-Raqa, avec environ 120 familles de combattants et de commandants de l'EIIL", a indiqué l'Observatoire.

Les FDS ont coupé lundi une route importante de provision entre al-Raqa et les régions détenues par l'EIIL dans la province de Deir Ezzor vers l'est et se trouvent maintenant à huit kilomètres d'al-Raqa du côté nord ouest, selon l'Observatoire.

L'EIIL a empêché les civils d'entrer dans la province "mais a donné aux familles de ses combattants" un document leur donnant accès à la ville d'al-Raqa par bateau, puisque le transport terrestre est maintenant impossible car les ponts au-dessus de l’Euphrate ont tous été détruits", a précisé l’Observatoire.