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Sécurité

Arabie saoudite : les missiles utilisés lors de l'attaque sont iraniens

Sultan al-Barei à Riyad et l"AFP

Des restes des missiles et des drones qui ont visé les installations du géant pétrolier saoudien Aramco sont exposés lors d'une conférence de presse à Riyad organisée par le ministère saoudien de la Défense. [Photo fournie par le ministère saoudien de la Défense]

Des restes des missiles et des drones qui ont visé les installations du géant pétrolier saoudien Aramco sont exposés lors d'une conférence de presse à Riyad organisée par le ministère saoudien de la Défense. [Photo fournie par le ministère saoudien de la Défense]

Mercredi 18 septembre, l'Arabie saoudite a présenté des éléments dont elle affirme qu'ils prouvent que les missiles et les véhicules aériens sans pilotes (drones) qui ont visé deux installations de l'Aramco samedi étaient de fabrication iranienne.

« Cette attaque a été lancée depuis le nord et indubitablement soutenue par l'Iran », a déclaré Turki al-Maliki, porte-parole du ministère de la Défense, lors d'une conférence de presse organisée par le ministère à Riyad. « Nous nous efforçons d'en connaître le point de lancement précis. »

Il a indiqué qu'une combinaison de 18 drones et sept missiles de croisière avaient été tirés contre les installations d'Abqaiq et de Khurais, selon une direction qui exclut que le Yémen en soit le point de départ.

Des photos et des débris des missiles qui ont frappé ces deux sites d'Aramco ont été présentés lors de cette conférence de presse.

Les débris d'un drone Delta Wing iranien qui a frappé une installation pétrolière saoudienne sont présentés mercredi 18 septembre lors d'une conférence de presse à Riyad. [Photo fournie par le ministère saoudien de la Défense]

Les débris d'un drone Delta Wing iranien qui a frappé une installation pétrolière saoudienne sont présentés mercredi 18 septembre lors d'une conférence de presse à Riyad. [Photo fournie par le ministère saoudien de la Défense]

Un incendie fait rage sur le site de l'Aramco à Khurais au lendemain de l'attaque du samedi 14 septembre. [Capture d'écran d'une vidéo sur YouTube enregistrée par un Saoudien]

Un incendie fait rage sur le site de l'Aramco à Khurais au lendemain de l'attaque du samedi 14 septembre. [Capture d'écran d'une vidéo sur YouTube enregistrée par un Saoudien]

Le missile Balaban, l'un des missiles guidés iraniens de nouvelle génération dévoilés le mois dernier, sur une photo publiée par l'agence de presse iranienne Fars.

Le missile Balaban, l'un des missiles guidés iraniens de nouvelle génération dévoilés le mois dernier, sur une photo publiée par l'agence de presse iranienne Fars.

Des drones Delta Wing de fabrication iranienne ont pris part à cette attaque, en plus de missiles de croisière de haute précision « Ya Ali », a poursuivi al-Maliki.

L'Iran a continué à réfuter toute implication et à porter l'attention vers les Houthis (Ansarallah) du Yémen, une milice appuyée par son Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), qui avait précédemment revendiqué cette attaque.

« Nous disposons de preuves de l'implication iranienne dans des actes de sabotage dans la région par le biais de ses intermédiaires », a fait savoir al-Maliki.

Mais le royaume a des preuves indiquant que ces attaques contre les installations pétrolières ne provenaient pas du Yémen, a-t-il ajouté, « contrairement à ce que prétendent les affiliés de l'Iran »

« L'usine visée se trouve hors de portée de drones lancés depuis les régions contrôlées par la milice houthie », a ajouté al-Maliki.

Mercredi dernier, CBS News avait rapporté les propos d'un responsable américain affirmant, sous couvert d'anonymat, que le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, avait approuvé cette attaque, à la condition qu'elle soit menée de telle manière qu'elle permette de réfuter toute implication iranienne.

Les responsables américains cités ont affirmé que la preuve la plus accablante contre l'Iran provenait de photos satellites non publiées montrant le CGRI en train d'effectuer les préparatifs de l'attaque sur la base aérienne d'Ahvaz.

Les débris ont fourni « une preuve irréfutable »

« Dès les premiers instants de l'attaque, des soupçons indubitables ont accusé l'Iran, en dépit de ses tentatives faites pour placer la culpabilité sur les Houthis », a expliqué l'expert militaire saoudien Mansour al-Shehri à Al-Mashareq.

Des preuves irréfutables ont maintenant été obtenues à partir des débris des missiles retrouvés à l'intérieur des installations touchées et d'autres qui avaient explosé dans le désert loin des installations, a-t-il ajouté.

L'état des débris a permis d'en retirer des informations solides qui impliquent l'Iran, a-t-il déclaré, soulignant que les technologies et le matériel utilisés dans leur fabrication ont permis de confirmer qu'ils étaient bien d'origine iranienne.

Des enquêtes portant sur les instruments de guidage de ces armes et les calculs de trajectoire et de durée de leur vol sont en cours pour parvenir à la confirmation définitive de cette culpabilité, a rapporté al-Shehri.

Selon lui, il semble que le CGRI ait tenté de cacher son intervention en faisant voler ces missiles à basse altitude et selon une trajectoire détournée.

Il a également ajouté qu'il semble probable que les missiles aient été lancés à proximité de la frontière irano-irakienne et aient traversé l'espace aérien koweïtien pour parvenir jusqu'au royaume, y entrant par un point où l'Arabie saoudite dispose de moins de systèmes antimissiles.

« La plupart des systèmes de défense antiaérienne du royaume dans cette région sont dirigés vers la frontière avec le Yémen », a-t-il indiqué, soulignant que la détection est naturellement tournée vers les frontières « chaudes » et qu'il est possible qu'une lacune de couverture ait été exploitée.

Les États du Golfe relèvent leur niveau d'alerte

Les experts des Nations unies sont partis mercredi pour l'Arabie saoudite afin d'examiner les explosions survenues samedi, a indiqué le secrétaire général Antonio Guterres, mettant en garde contre des conséquences « dévastatrices » si la crise devait s'intensifier.

Le chef des Nations unies a indiqué que ces experts avaient été autorisés à initier une enquête aux termes d'une résolution du Conseil de sécurité qui avalisait l'accord nucléaire passé avec l'Iran en 2015.

« C'était une attaque iranienne », a affirmé le secrétaire d'État américain Mike Pompeo mercredi avant d'atterrir à Djeddah pour y rencontrer le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, parlant d'un « acte de guerre ».

« C'est une attaque d'une ampleur encore jamais vue auparavant », a-t-il ajouté.

Pompeo, qui est en visite dans le Golfe pour discuter de la réponse de Washington aux attaques, a déclaré jeudi que son pays voulait une « résolution pacifique » à la crise. « Nous aimerions une résolution pacifique. J'espère que la République islamique d'Iran voit les choses de la même façon », a-t-il déclaré aux journalistes après des entretiens avec les dirigeants des Émirats arabes unis.

Jeudi, les Émirats arabes unis ont suivi l'Arabie saoudite et ont rejoint une force sous commandement américain composée de l'Australie, du Royaume-Uni et de Bahreïn destinée à protéger les voies maritimes dans le Golfe et le commerce et les flux de pétrole qui passent par le Détroit d'Ormuz.

« L'arrivée des Émirats dans cette alliance renforce les efforts régionaux et internationaux visant à dissuader les menaces à la navigation maritime et au commerce mondial », a expliqué dans un communiqué Salem Mohammed al-Zaabi, directeur du département de coopération sécuritaire internationale de la force.

Les Émirats y ont adhéré « dans le but de sécuriser les flux d'approvisionnement de l'économie mondiale et de contribuer au maintien de la paix et de la sécurité internationale », a-t-il ajouté.

Mercredi, l'armée koweïtienne a déclaré qu'elle relevait son niveau d'alerte et qu'elle allait lancer des exercices militaires, car elle enquête sur des informations selon lesquelles un drone aurait pénétré dans leur espace aérien et survolé le palais présidentiel samedi.

Le Koweït a précisé qu'il avait l'intention d'atteindre « les niveaux d'alerte et de préparation au combat les plus élevés », afin de « préserver la sécurité du pays et la sûreté de ses terres, de ses eaux et de son espace aérien contre tout danger potentiel ».

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3 COMMENTAIRE (S)
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Où sont les preuves? Avions de fabrication iranienne ?? L’Arabie saoudite n’est-elle pas au courant des relations étroites entre l’Iran et le Yémen? Si la frappe avait été déclenchée par les gardiens de la révolution, l'Iran l'aurait certainement su. L'argent que les Saoudiens ont versé pour nuire aux pays voisins porte désormais ses fruits.

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Si l'Iran voulait frapper, aurait-il peur des pays du Golfe?! Il a déjà abattu un avion américain sur le Golfe. L'Iran est prêt pour toutes les menaces à sa sécurité.

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Si c'était vrai, où sont les AWACS et les systèmes de missiles fabriqués par les États-Unis en Arabie saoudite? Par Dieu, les pays du Golfe seront le carburant de la guerre que l'Amérique déclenchera pour mettre ses mains sur leur argent sous le prétexte de les défendre. Cependant, leur haine wahhabite les a aveuglée et ils ne peuvent plus distinguer entre les ennemis et les amis.

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