NOUVELLES D’IRAK
Criminalité et Justice

L'Irak continue de récupérer des artefacts volés

Khalid al-Taie

Le ministre irakien de la Culture, Abdoul Amir al-Hamdani, inspecte des artefacts irakiens rendus au ministère par d'autres pays par le biais du ministère des Affaires étrangères le 29 juillet. [Photo fournie par le ministère irakien de la Culture]

Le ministre irakien de la Culture, Abdoul Amir al-Hamdani, inspecte des artefacts irakiens rendus au ministère par d'autres pays par le biais du ministère des Affaires étrangères le 29 juillet. [Photo fournie par le ministère irakien de la Culture]

Le ministère de la Culture travaille pour que les artefacts et les biens culturels nationaux, en particulier les objets pillés par « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) entre 2014 et 2017, soient rendus à l'Irak.

Au cours des dernières années, le gouvernement irakien a réussi à récupérer des milliers d'artefacts volés, y compris des objets volés par l'EIIS au musée de Mossoul, dans divers sites archéologiques et bâtiments historiques.

Le ministère s'est engagé dans le processus extraordinaire et continu de récupération des artefacts irakiens volés, a affirmé le ministre de la Culture Abdoul Amir al-Hamdani.

« Nous avons concentré notre travail sur un point majeur, qui est de surveiller de près les ventes aux enchères et les expositions d'artefacts qui se tiennent dans le monde entier, y compris les ventes et les enchères sur internet, afin de trouver nos artefacts », a-t-il déclaré à Diyaruna.

Des élèves irakiens participent à un voyage scolaire au musée national d'Irak dans le centre de Bagdad le 14 mars. [Photo fournie par l'Autorité générale des antiquités et du patrimoine]

Des élèves irakiens participent à un voyage scolaire au musée national d'Irak dans le centre de Bagdad le 14 mars. [Photo fournie par l'Autorité générale des antiquités et du patrimoine]

Les artefacts irakiens sont « en général faciles à distinguer pour les experts », a-t-il indiqué, bien que le processus de récupération exige des interventions juridiques complexes pour déterminer la propriété des pièces qui circulent sur le marché mondial.

Cela peut être difficile, a-t-il expliqué, car certains artefacts volés ne portent pas le cachet du musée, « car ils ont été extraits des sites archéologiques par des voleurs ».

Des milliers d'artefacts récupérés

Les efforts de récupération des antiquités irakiennes sont coordonnés entre le ministère irakien des Affaires étrangères, les missions diplomatiques de plusieurs pays, des représentants des pays et l'UNESCO, a précisé al-Hamdani.

« Nos efforts ont permis de retrouver des milliers d'artefacts volés et passés en contrebande sur diverses périodes », a-t-il déclaré. « Nous avons commencé à récupérer des dizaines d'objets chaque mois, et la plupart des pays coopèrent maintenant avec nous».

Le 29 juillet, le ministère de la Culture a reçu du ministère des Affaires étrangères 173 artefacts volés, principalement des poteries anciennes et des sceaux qui ont été récupérés aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, au Canada, au Japon et en Suède.

Le même jour, le ministre des Affaires étrangères Mohammed Ali al-Hakeem a annoncé que des dispositions avaient été prises pour que le ministère de la Culture reçoive 5 300 artefacts supplémentaires qui sont actuellement récupérés dans plusieurs pays.

Il a salué « les efforts de plusieurs pays qui ont aidé l'Irak à récupérer ces objets auprès de musées, d'universités et même de particuliers qui les avaient achetées ».

Les artefacts sont restitués conformément aux dispositions des résolutions 1483 et 2199 du Conseil de sécurité de l'ONU, a-t-il déclaré.

En mars de cette année, l'Irak a reçu 1 300 artefacts de Jordanie, a fait savoir al-Hamdani, ajoutant que des négociations sont en cours avec la Turquie pour récupérer un lot d'artefacts irakiens du musée archéologique Hatay d'Antakya.

Retour des missions archéologiques

Outre la récupération d'artefacts volés, le ministère de la Culture travaille pour attirer des missions archéologiques internationales en Irak, afin qu'elles entreprennent des travaux de reconstruction sur les sites qui ont subi des dégâts et qu'elles fouillent de nouvelles zones.

« Depuis 2011, nos équipes travaillent avec plusieurs missions sur de nombreux sites archéologiques » dans les provinces de Bassorah, Dhi Qar et Wassit, ainsi que dans la région kurde, a indiqué al-Hamdani.

« Après la libération de Mossoul, les missions y ont repris leur travail, et nous avons maintenant quatre missions actives dans la ville, travaillant avec des équipes nationales », a-t-il rapporté.

Ces missions archéologiques s'emploient à « restaurer des artefacts et à effectuer des relevés, des évaluations et de la documentation », ainsi qu'à continuer à faire des découvertes grâce à de nouvelles fouilles, a-t-il fait savoir.

Le ministère est déterminé à reconstruire le musée de Mossoul, endommagé par l'EIIS, en plus des musées de l'Anbar et de Diyala, a noté al-Hamdani.

Il est également prévu d'ouvrir deux musées dans les provinces de Maysan et de Kirkouk, a-t-il ajouté.

Retour des biens culturels irakiens

Les résolutions 1483 et 2199 du Conseil de sécurité de l'ONU « ont incité la communauté internationale à adopter une position plus ferme pour aider l'Irak à récupérer ses biens pillés », a déclaré Abbas Abid Mandeel, ancien directeur des musées irakiens.

« Les pays du monde entier nous aident maintenant à retrouver la trace des artefacts volés par l'EIIS après 2014 et à les récupérer », a-t-il dit à Diyaruna, notant que les recherches portent également sur des objets volés en Irak avant l'apparition de l'EIIS.

« Au cours des deux dernières années, les musées [irakiens], avec un soutien international, ont récupéré un grand nombre d'artefacts de contrebande qui étaient secrètement mis en circulation et vendus aux enchères dans le monde entier ou cachés par l'EIIS », a annoncé Mandeel.

Il a noté que les efforts de récupération des artefacts sont difficiles et prennent beaucoup de temps, d'autant plus qu'il est difficile d'estimer le nombre exact d'artefacts qui ont été volés, car beaucoup ne sont pas enregistrés ou pas officiellement documentés.

« Cependant, ce qui a été réalisé est remarquable et encourage la poursuite des efforts de récupération, ainsi qu'une collaboration plus active pour ramener autant d'artefacts nationaux que possible », a-t-il déclaré.

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)
Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500