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Le régime syrien et ses alliés entrent dans Khan Sheikhun

Waleed Abou al-Khair au Caire et AFP

Une famille s'enfuit vers l'intérieur de la province d'Idlib pour échapper aux bombardements, aux frappes aériennes et aux combats incessants dans le sud rural de la province d'Idlib. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Une famille s'enfuit vers l'intérieur de la province d'Idlib pour échapper aux bombardements, aux frappes aériennes et aux combats incessants dans le sud rural de la province d'Idlib. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Les forces du régime syrien et de ses milices alliées sont entrées dimanche 18 août dans la ville de Khan Sheikhun, dans la province d'Idlib, pour la première fois depuis qu'elles en avaient perdu le contrôle en 2014, lors de combats qui ont fait des dizaines de morts dans les deux camps.

Les unités du régime sont entrées dans cette ville après de « féroces combats » contre Tahrir al-Sham et ses alliés, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Les forces du régime avaient annoncé avoir progressé les jours précédents pour tenter d'encercler Khan Sheikhun depuis le nord et l'ouest pour s'emparer d'une route stratégique reliant Damas à Alep, qu'elles avaient repris en décembre 2016.

Lundi, des frappes aériennes syriennes et russes avaient tenté d'empêcher la progression d'un convoi militaire turc qui se dirigeait dans la province d'Idlib en direction de Khan Sheikhun.

Des Casques blancs recherchent les victimes et les rescapés dans un bâtiment détruit par des frappes aériennes dans le sud rural d'Idlib. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Des Casques blancs recherchent les victimes et les rescapés dans un bâtiment détruit par des frappes aériennes dans le sud rural d'Idlib. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Un missile tiré par un avion explose dans le sud rural d'Idlib. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Un missile tiré par un avion explose dans le sud rural d'Idlib. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

La région d'Idlib est supposée être protégée d'une offensive massive du régime par un accord prévoyant une zone tampon signé entre la Russie alliée du régime et la Turquie, soutien de l'apposition.

Mais cette protection n'a jamais été totalement mise en œuvre après que Tahrir al-Sham eut refusé de se retirer totalement de la zone démilitarisée envisagée.

Dimanche, les forces du régime ont repris le village de Tal el-Nar, une colline stratégique surplombant la ville, ainsi que les terres agricoles situées au nord-ouest de Khan Sheikhun avant d'encercler la ville, a précisé le directeur de l'Observatoire Rami Abdel Rahman.

Elles ont ensuite poursuivi leur avance dans les districts nord-ouest de la ville face à une « résistance féroce » de Tahrir al-Sham et de ses groupes alliés, a-t-il poursuivi.

Tahrir al-Sham a lancé plusieurs attaques suicides pour retarder la progression des troupes du régime, a ajouté Abdel Rahman.

Avant l'entrée des forces du régime à Khan Sheikhun, les anciens de la ville ont tenu une réunion publique pour discuter de la situation, déclarant par la suite qu'ils avaient rejeté l'arrivée des forces syriennes, a raconté le militant d'Idlib Moussab Assaf à Diyaruna.

Ils ont déclaré que les combats en cours n'étaient pas dirigés contre les seules forces forces du régime, mais également contre les milices alliées d'autres régions, notamment d'Irak et du Liban, amenées dans la région par le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), a ajouté Assaf.

Importantes vagues de déplacements de population

Par ailleurs, a ajouté Assaf, de nombreuses personnes ont fui le sud rural de la province d'Idlib et les confins de celle d'Idlib ainsi que la bande frontalière, jusqu'à présent pourtant épargnées par les combats et les frappes aériennes.

Des camps improvisés ont été montés par les civils qui ont fui les combats, a-t-il poursuivi, car la région est déjà saturée de déplacés internes (DI) qui avaient quitté les autres régions au cours des derniers mois.

Désormais presque désertée par ses habitants, Khan Sheikhun abritait près de 100 000 personnes avant le début de l'actuelle escalade militaire, dont la majorité déplacées de la province de Hama.

« Beaucoup de ces personnes ont été déplacées jusqu'à cinq fois », a indiqué samedi David Swanson, porte-parole régional des Nations unies pour la crise syrienne.

« Les affrontements, les bombardements et les frappes syriennes en cours, y compris l'emploi de bombes-barils, se poursuivent sans relâche » et ont endommagé des écoles et des hôpitaux, a-t-il ajouté.

Assaf a ajouté en conclusion que les frappes aériennes continuent de pilonner chaque jour la campagne au sud d'Idlib, en particulier les régions de Maarat al-Numan, Maarat Hurma, Kafr Sijnah, Talmenes, al-Rakaya, al-Latamna, Hesh et de Deir al-Sharqi.

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