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Analyse

Les milices appuyées par l'Iran en Irak se préparent à de nouvelles sanctions

Faris al-Omran

Cette photo de 2016 publiée sur le site web de la milice « Mouvement de Babylone » montre des membres du groupe. Son leader, Rayan al-Kildani, a été sanctionné par le Trésor américain le 18 juillet.

Cette photo de 2016 publiée sur le site web de la milice « Mouvement de Babylone » montre des membres du groupe. Son leader, Rayan al-Kildani, a été sanctionné par le Trésor américain le 18 juillet.

Les analystes irakiens rencontrés par Diyaruna ont expliqué que les récentes sanctions imposées aux leaders des milices irakiennes et aux responsables politiques appuyés par l'Iran font craindre et spéculer dans certains milieux sur les prochains sur la liste.

Le 18 juillet, le Département américain du Trésor a imposé des sanctions contre deux leaders de milices irakiennes et deux anciens gouverneurs pour plusieurs atteintes aux droits de l'homme et pour corruption.

En réponse, la Banque centrale irakienne a annoncé le 25 juillet qu'elle gelait les avoirs de quatre individus et plaçait une interdiction sur leurs transactions financières.

Elle a demandé à toutes les institutions financières irakiennes de donner accès aux comptes bancaires de ces personnes et de les empêcher d'avoir accès à des dollars américains.

Des membres de la milice de la 30e Brigade sont visibles sur cette photo du 7 juillet publiée sur le site web de la milice. Le leader de cette milice, Waad Qado, est accusé de violations des droits de l'homme par le Département américain du Trésor.

Des membres de la milice de la 30e Brigade sont visibles sur cette photo du 7 juillet publiée sur le site web de la milice. Le leader de cette milice, Waad Qado, est accusé de violations des droits de l'homme par le Département américain du Trésor.

Ces sanctions ont été perçues comme un choc dans certains milieux, « en particulier à la lumière des propos de plus en plus fréquents sur d'autres personnes dont les noms pourraient être ajoutés à la liste des sanctions », a expliqué à Diyaruna le journaliste Ziyad al-Sinjari.

Les spéculations concernant plusieurs autres noms qui pourraient être portés sur la liste lors du prochain cycle de sanctions font le tour des médias sociaux, a-t-il ajouté.

Cela reflète le soutien des Irakiens aux sanctions et leur désir de voir des décisions similaires rapidement prises, qui permettraient de débarrasser pour de bon le pays des milices et des pillards des fonds publics, a-t-il poursuivi.

Par le biais de canaux médiatiques affiliés, les milices en question s'efforcent d'affirmer que ces sanctions n'auront aucun effet sur elles, a-t-il ajouté, mais selon des sources fiables, elles « sont inquiètes et prudentes quant aux futures décisions ».

Sanctions contre les sociétés-écrans du CGRI

Le 12 juin, le Trésor des États-Unis a placé la société South Wealth Resources basée en Irak sur sa liste de sanctions, indiquant qu'elle servait de façade financière pour le trafic d'armes pour le compte du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI).

Selon le Trésor, le CGRI utilisait la Manabea Tharwat al-Janoob General Trading Company pour faire parvenir à ses alliés en Irak des armes de contrebande pour une valeur de « centaines de millions de dollars ».

Cette entreprise et deux Irakiens qui travaillaient avec elle, Makki Kazim Abd al-Hamid al-Asadi et Mohammed Husayn Salih al-Hasani, ont également été placés sur la liste du Département américain des terroristes mondiaux spécialement désignés.

En mars, le Trésor avait sanctionné la milice Harakat al-Nujaba appuyée par l'Iran, ainsi que son leader Akram Kaabi.

Et en mai 2018, le Trésor avait désigné Aras Habib, président-directeur général de la banque islamique al-Bilad, et la banque elle-même, pour apporter son soutien à la force al-Qod du CGRI (CGRI-FQ).

Habib, qui a déjà dans le passé servi de canal de décaissements financiers du CGRI-FQ aux milices irakiennes appuyées par l'Iran, a également facilité le soutien financier du CGRI-FQ au Hezbollah libanais, a précisé le Trésor.

Ces sanctions vont « limiter les activités des groupes appuyées par l'Iran qui ont commis des crimes haineux contre des Irakiens et ont violé leurs droits humains », a précisé à Diyaruna le journaliste irakien Ghaith al-Tamimi.

Elles serviront également à « resserrer l'étau sur les individus corrompus et ceux qui détournent des fonds publics », a-t-il expliqué, décrivant la réponse rapide du gouvernement irakien à ces sanctions comme « un signe positif ».

Al-Tamimi a demandé que les futures listes des sanctions incluent « les principaux chefs de guerre » des milices appuyées par l'Iran, dont ils affirment qu'elles « œuvrent à déstabiliser la sécurité et à porter atteinte à la souveraineté du pays ».

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1 COMMENTAIRE (S)
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Si l'Amérique se soucie des droits de l'homme, pourquoi ne s'exprime-t-elle pas à propos de ceux qui massacrent les musulmans en Birmanie? Tout le blâme est sur les esprits qui croient cela.

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