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Économie

L'Irak cherche à réduire sa dépendance aux importations énergétiques

Khalid al-Taie

Des représentants du gouvernement et du secteur privé participent à la conférence « Powering Iraq » qui s'est tenue à Bagdad les 10 et 11 juillet. [Photo fournie par le ministère irakien de l'Électricité]

Des représentants du gouvernement et du secteur privé participent à la conférence « Powering Iraq » qui s'est tenue à Bagdad les 10 et 11 juillet. [Photo fournie par le ministère irakien de l'Électricité]

Le gouvernement irakien s'est efforcé d'accroître la capacité de production et les réseaux de distribution d'électricité et de gaz naturel du pays dans le cadre d'une stratégie visant à améliorer ce secteur et à progresser vers l'indépendance énergétique.

L'objectif ultime est de renforcer la souveraineté de l'Irak en réduisant sa dépendance aux importations énergétiques, et de diversifier et renforcer son économie, ont entendu les participants à la récente conférence « Powering Iraq ».

Des représentants de ministères et d'entreprises locales et internationales ont participé à la conférence les 10 et 11 juillet à Bagdad, parrainée par le ministère de l'Électricité.

Le ministre du Pétrole, Thamer Ghadban, a décrit le plan stratégique de l'Irak pour le développement de projets énergétiques et industriels productifs, expliquant qu'il s'agit « d'attirer les investissements et d'optimiser l'utilisation de technologies de pointe ».

Les législateurs irakiens se joignent à des représentants d'entreprises locales et internationales à la conférence « Powering Iraq » tenue à Bagdad les 10 et 11 juillet. [Photo fournie par le ministère de l'Industrie et des Minéraux]

Les législateurs irakiens se joignent à des représentants d'entreprises locales et internationales à la conférence « Powering Iraq » tenue à Bagdad les 10 et 11 juillet. [Photo fournie par le ministère de l'Industrie et des Minéraux]

Une feuille de route a été préparée pour assurer la fourniture d'électricité, augmenter la production d'énergie et améliorer les systèmes de transport et d'approvisionnement, selon le ministre de l'Électricité Luay al-Khateeb.

Cela se fera avec l'aide d'entrepreneurs internationaux, a-t-il précisé, notant que le plan se concentrera également sur « l'ouverture aux investissements dans les énergies renouvelables et respectueuses de l'environnement ».

Échange d'idées

Les représentants gouvernementaux et internationaux ont échangé des idées et discuté des mécanismes de coopération « afin d'assurer un avenir radieux au secteur industriel en Irak », a déclaré Musab al-Moudarris, porte-parole du ministère de l'Électricité.

« Au cours de la conférence, le ministère a dévoilé ses plans et ses ambitions pour augmenter sa capacité de production d'électricité et développer des lignes et systèmes d'approvisionnement et de distribution », a-t-il indiqué à Diyaruna.

« Nous avons montré une présentation intégrée de nos efforts avec des entreprises internationales, qui ont produit 3 500 mégawatts d'électricité et porté la production nationale totale à 18 500 mégawatts », a ajouté al-Mudarris.

« Nous prévoyons d'ajouter 11 000 mégawatts au réseau national au cours des quatre prochaines années en construisant de nouvelles centrales et en intégrant des réseaux intelligents », a-t-il déclaré.

Le ministère a également commencé à préparer la première série de permis d'investissement pour les projets d'énergie solaire, a-t-il poursuivi.

Mais le secteur de l'électricité est « toujours confronté à des défis concernant les infractions qui surchargent le réseau et causent un gaspillage d'énergie qui pourrait atteindre jusqu'à 60 % des niveaux de production », a fait savoir al-Mudarris.

« Nous cherchons à limiter ces infractions en activant des opérations de surveillance et en sensibilisant à une culture d'économie d'énergie », a-t-il ajouté.

« Powering Iraq »

Le site Web Powering Iraq [ https://poweringiraq.com/ ] présente les objectifs et les programmes de la conférence, ainsi que les moyens de surmonter les obstacles à l'amélioration de l'approvisionnement en électricité.

« Ce nouveau site internet nous permet de communiquer directement et rapidement avec les entreprises locales et internationales pour inviter leurs représentants aux ateliers et aux réunions », a déclaré al-Mudarris.

Le site est « une plateforme essentielle pour présenter des opportunités d'investissement et recevoir des propositions et des demandes de représentants d'entreprises afin de participer à des opportunités d'investissement dans le secteur de l'énergie », a-t-il noté.

La conférence Powering Iraq s'est penchée sur la question des pénuries de carburant, l'un des problèmes les plus difficiles de la production d'électricité, car le gouvernement dépend actuellement de l'importation de gaz naturel iranien à un niveau mensuel de 28 millions de mètres cubes.

Le gouvernement achète également directement 1 300 mégawatts d'électricité iranienne.

« L'accès à l'électricité disponible 24 heures par jour tous les jours favorisera la diversification de l'économie irakienne et créera les conditions d'une croissance à long terme », a déclaré l'ambassadeur américain Matthew Tueller dans un discours prononcé lors de la conférence.

Powering Iraq démontre l'engagement du Premier ministre irakien Adel Abdoul Mahdi envers l'augmentation de la production de gaz naturel et d'électricité, a-t-il déclaré, ajoutant que cela est utile sur le plan économique et géopolitique.

« L'Irak et son peuple ont la chance de disposer d'abondantes ressources naturelles », a-t-il indiqué. « Si l'Irak est totalement indépendant sur le plan énergétique, cela renforcera la souveraineté irakienne. »

« Crise politique »

Le ministre irakien de l'Électricité a indiqué que la question de la pénurie d'électricité est avant tout une crise politique, a rapporté l'économiste Salama Smeisim à Diyaruna.

Cette crise est maintenant « liée à la question du gaz naturel iranien et aux sanctions imposées à ce pays », a-t-elle affirmé.

Les solutions doivent tenir compte de l'importance de « la création d'un catalyseur pour attirer les investissements dans le secteur de l'électricité et d'autres secteurs énergétiques », a déclaré Smeisim.

La création d'un environnement propice aux investissements passe par l'élimination des obstacles au développement, a-t-elle ajouté, en cherchant par exemple des moyens pour s'attaquer au processus trop bureaucratique et à des problèmes tels que la corruption.

Les ministères de l'Électricité et du Pétrole sont « sur la bonne voie avec leurs plans d'investissement », a affirmé à Diyaruna Hamza al-Jawahiri, expert irakien du pétrole.

« La construction de cinq raffineries est en cours pour produire du gaz naturel associé à l'extraction du pétrole brut », a-t-il fait savoir.

On espère que d'ici 2021 l'Irak sera en mesure de satisfaire ses besoins en gaz pour produire de l'électricité, plutôt que de dépendre des importations, a ajouté al-Jawahiri.

Il a également souligné les efforts entrepris par le gouvernement irakien pour minimiser les pertes d'énergie en installant des lignes souterraines d'approvisionnement en électricité et en améliorant le système de paiement des factures d'électricité des consommateurs.

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