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Sécurité

Le soutien américain essentiel dans la victoire sur l'EIIS, selon des responsables irakiens

Faris Omran

Des conseillers militaires américains aident des soldats irakiens à parfaire leurs compétences de tir avec des lanceurs de roquettes antichars, sur cette photo d'archive datée du 8 juin 2015. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Des conseillers militaires américains aident des soldats irakiens à parfaire leurs compétences de tir avec des lanceurs de roquettes antichars, sur cette photo d'archive datée du 8 juin 2015. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Les États-Unis ont été un partenaire essentiel de l'Irak dans la victoire contre « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) et le maintien de la stabilité après la libération de l'Irak, en apportant à son armée formations et armes, ont expliqué des experts et des responsables irakiens à Diyaruna.

L'incursion de l'EIIS dans de vastes régions d'Irak en 2014 a été un test décisif pour ce partenariat, dans lequel les États-Unis ont démontré leur soutien à l'Irak en l'aidant à reprendre l'ensemble de son territoire des griffes du groupe extrémiste, ont-ils ajouté.

« Notre partenariat avec les Américains est essentiel », a déclaré à Diyaruna l'expert en sécurité irakien Ahmed al-Sharifi.

Les États-Unis et leurs alliés ont fourni aux forces irakiennes une formation militaire sophistiquée, a-t-il poursuivi, « et nous avons besoin de leur soutien pour renforcer l'état de préparation et la formation de nos troupes aux techniques de la guerre moderne » et à ses armes.

Des membres de la milice irakienne Harakat al-Nujaba soutenue par l'Iran participent à un défilé dans la province d'al-Diwaniya, dans le sud de l'Irak. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Des membres de la milice irakienne Harakat al-Nujaba soutenue par l'Iran participent à un défilé dans la province d'al-Diwaniya, dans le sud de l'Irak. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

« Cette collaboration doit être renforcée, car elle nous permet de mieux protéger notre pays », a-t-il continué, soulignant que les derniers éléments de l'EIIS restent une menace.

Soutien à l'armée irakienne

Dans le cadre de l'opération Inherent Resolve, les États-Unis et leurs partenaires au sein de la coalition internationale ont fourni à l'Irak 3,5 milliards de dollars d'armes et de matériel militaire, a indiqué un expert en stratégie irakien à Diyaruna.

Cette aide a comporté des chars Abrams, des Humvees blindés et d'autres véhicules, notamment des transports de troupes, ainsi que des roquettes antichars et lanceurs AT4, a ajouté cet expert, qui a souhaité conserver l'anonymat.

Les États-Unis ont aidé à renforcer l'armée de l'air irakienne « en fournissant des dizaines de chasseurs F-16, en assurant la formation des pilotes irakiens et en améliorant les systèmes de défense et de contrôle du trafic aérien », a-t-il ajouté.

Au moins 190 000 membres de la police, de l'armée et des forces d'élite irakiennes ont été entraînés par les États-Unis et d'autres pays de la coalition internationale, a-t-il précisé.

Le personnel de sécurité a été formé pour développer ses capacités au combat dans des environnements complexes et conduire des attaques sur des cibles spécifiques, a-t-il expliqué, ainsi qu'à l'adresse au tir et à l'atterrissage sur des positions fixes et mobiles.

Il a également reçu une formation aux premiers secours.

Renforcement des frontières de l'Irak

Les États-Unis ont également contribué à la lutte contre l'EIIS en renforçant la capacité des forces irakiennes à protéger les frontières de leur pays.

Ce renforcement a porté sur la formation des gardes-frontières et l'amélioration des postes aux frontières avec de meilleurs équipements de communication et de reconnaissance , des caméras thermiques et des drones.

L'Irak a récemment pris livraison de six F-16 Fighting Falcons fabriqués aux États-Unis, ce qui envoie le « message clair » que l'Irak est sérieux quand il parle de renforcer ses capacités militaires, expliquent les responsables militaires.

Selon le général de brigade Yahya Rasul, porte-parole du commandement des opérations conjointes, cette livraison du 7 juin porte la flotte de F-16 Fighting Falcon de l'Irak à 27.

De plus, les États-Unis et l'Irak ont signé le 16 mai un contrat d'une valeur de 92,4 millions de dollars visant la production d'obus de 120 mm pour les chars irakiens jusqu'en 2022. Ces chars avaient été achetés en 2008 dans le cadre d'un contrat de ventes militaires de 2,1 milliards de dollars passé avec Washington.

« Sans le rôle des États-Unis et leurs contributions majeures, l'ensemble du territoire irakien n'aurait pas été libéré de l'emprise du groupe terroriste aussi rapidement », a affirmé à Diyaruna Sheikh Mouzahim al-Huweit, porte-parole des tribus de Ninive.

Il a accusé les milices irakiennes soutenues par l'Iran de chercher à s'arroger le crédit de la victoire sur l'EIIS, soulignant que c'est la puissance aérienne américaine qui a sécurisé la progression des forces irakiennes au sol, en frappant les lignes de défense de l'EIIS et en faisant échouer ses attaques de représailles.

Menaces des milices appuyées par l'Iran

Le gouvernement irakien se trouve dans une situation délicate, confronté à des pressions de la part des factions politiques pro-iraniennes l'incitant à s'aligner sur l'Iran, a poursuivi al-Huweit, précisant que céder à ces pressions « mettrait en danger les intérêts des Irakiens ».

« Il serait inacceptable de perdre un allié aussi puissant que les États-Unis, qui nous ont aidés dans notre guerre contre le terrorisme jusqu'à ce que nous parvenions à la victoire », a-t-il déclaré, ajoutant que Washington continue de fournir à l'Irak une assistance militaire et dans le domaine des renseignements.

Pointant de récents rapports qui montrent que les milices irakiennes soutenues par l'Iran, parfois dénommées Hashd al-Wala'i, ont menacé d'attaquer des bases militaires irakiennes où sont stationnées des forces américaines, al-Huweit a rappelé que cela placerait ces milices en situation de confrontation directe avec les forces irakiennes.

Cette menace « confirme le degré de dépendance de ces factions à l'agenda iranien », a-t-il indiqué, et montre que l'Iran « ne se préoccupe ni des vies irakiennes ni des résultats catastrophiques qu'engendreraient de telles actions ».

Les milices irakiennes épaulées par l'Iran sont notamment Asaib Ahl al-Haq, les brigades de l'Imam Ali, la brigade Sayyed al-Shuhada, Saraya al-Khorasani et Harakat al-Nujaba.

Mais ces milices « manquent actuellement d'un soutien populaire et sont incapables de mener une guerre en tant qu'intermédiaire de l'Iran », a expliqué en conclusion à Diyaruna le politologue Abdoul Qader al-Nayel.

Elles s'attachent donc à perturber la sécurité et la situation politique en Irak, et alimentent le sectarisme et la violence afin que l'Irak demeure fragile et qu'elles soient en mesure de maintenir leur influence dans le pays.

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