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Les nouvelles sanctions augmentent la pression contre les régimes syrien et iranien

Waleed Abou al-Khair au Caire et AFP

L'Aman Holding Company a été sanctionnée par le département du Trésor américain le 11 juin. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

L'Aman Holding Company a été sanctionnée par le département du Trésor américain le 11 juin. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Les nouvelles sanctions imposées mardi 11 juin par le département du Trésor américain à l'encontre des Syriens qui s'occupaient de transactions financières, commerciales et immobilières pour la Syrie et l'Iran vont renforcer la pression sur les deux régimes, a affirmé un avocat syrien.

« Ces désignations servent à couper les approvisionnements et les financiers essentiels aux efforts de reconstruction et d'investissement de luxe du régime », a déclaré le Trésor dans son annonce de mardi.

Les trois personnes sanctionnées sont Amer Foz, Husen Foz et Samer Foz, un homme d'affaires syrien connu posséder des sociétés holdings haut de gamme, dont l'hôtel Four Seasons de Damas et l'Orient Club.

Le Trésor a accusé Samer Foz, ses proches et son empire d'affaires d'avoir tiré parti des atrocités du conflit syrien pour créer une entreprise génératrice de profits.

L'Al-Baraka Syria Bank, dans laquelle Samer Foz détient des actions, est soupçonnée d'effectuer des transferts d'argent pour les régimes syrien et iranien. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

L'Al-Baraka Syria Bank, dans laquelle Samer Foz détient des actions, est soupçonnée d'effectuer des transferts d'argent pour les régimes syrien et iranien. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

L'homme d'affaires syrien Samer Foz et les entités qu'il contrôle ont été sanctionnés par le département du Trésor américain le 11 juin. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

L'homme d'affaires syrien Samer Foz et les entités qu'il contrôle ont été sanctionnés par le département du Trésor américain le 11 juin. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Les seize personnes et entités inscrites sur la liste noire, dont l'Aman Holding Company, forment un réseau international profitant au régime du président syrien Bachar el-Assad, a déclaré le Trésor.

Parmi les plus importants entreprises de Foz se trouve MENA Crystal Sugar, l'une des plus grandes raffineries de sucre du Moyen-Orient, qui a également fait l'objet de sanctions.

Le groupe Aman s'est diversifié dans de nombreux domaines, de l'assemblage automobile à l'immobilier et l'industrie pharmaceutique.

Malgré les sanctions américaines sur toutes les exportations en provenance de la République islamique, Samer Foz avait envoyé du pétrole d'Iran en Syrie, a fait savoir le Trésor.

Né dans la ville portuaire de Latakia, Foz était relativement peu connu jusqu'au déclenchement de la guerre en Syrie, lorsque ses liens avec el-Assad et sa capacité à naviguer sur un territoire contrôlé par d'autres forces se sont révélés lucratifs.

Alors qu'el-Assad réprimait un soulèvement contre lui, Foz a déménagé sa famille en Turquie, où il a obtenu la nationalité turque grâce à ses investissements.

Mais il a connu des problèmes avec les autorités turques fin 2013 lorsque le corps d'un homme d'affaires d'origine égyptienne a été retrouvé dans une rue d'Istanbul, son corps apparemment déchiqueté par des chiens des rues.

Selon la presse turque, l'homme d'affaires, Ramzi Matta, serait revenu sur sa promesse d'envoyer une importante cargaison de blé d'Ukraine en Syrie. Foz avait été arrêté, mais avait nié toute responsabilité et fut finalement libéré.

« Fraude commerciale pour contourner les sanctions »

Ces nouvelles sanctions étaient tout à fait attendues, a indiqué l'avocat syrien Bachir el-Bassam à Diyaruna, dans la mesure où ces individus et ces entités avaient fait l'objet d'une surveillance accrue depuis l'expansion de leurs activités en Syrie et à l'étranger.

Samer Foz avait commis des fraudes commerciales pour contourner les sanctions imposées aux régimes syrien et iranien, a rapporté al-Bassam.

Il a notamment acheté du pétrole brut iranien et a caché l'identité de navires de commerce pour transporter divers matériaux destinés au régime syrien, a-t-il ajouté.

« Dans une tentative de gagner plus d'accès, d'influence et de profit dans le secteur financier, Samer Foz s'est implanté dans le secteur financier syrien », a déclaré le Trésor dans son communiqué de mardi.

Cela comprend de récents achats d'actions de propriété dans la Syrian International Islamic Bank (SIIB) et l'Al Baraka Bank Syria, a-t-il précisé.

Foz cherche à établir une institution financière en Syrie en partenariat avec une banque russe, a-t-il ajouté, afin d'attirer des investisseurs russes en Syrie.

« Samer Foz a beaucoup profité des efforts de reconstruction en Syrie, y compris avec la construction de bâtiments luxueux sur des terres saisies par le régime syrien à son propre peuple, et il a tenté d'attirer des investisseurs étrangers dans des projets de reconstruction syriens », a indiqué le Trésor.

« Cet oligarque syrien soutient directement le régime meurtrier d'el-Assad et construit des immeubles de luxe sur des terres volées à ceux qui fuient sa brutalité », a déclaré Sigal Mandelker, sous-secrétaire du Trésor au terrorisme et au renseignement financier.

Augmentation de la pression sur les régimes syrien et iranien

Les nouvelles sanctions américaines visent à resserrer l'étau sur les régimes syrien et iranien, a rapporté à Diyaruna Wael al-Sharimi, professeur de droit pénal international à l'université du Caire.

Ces sanctions visent à combler toutes les lacunes que les deux régimes pourraient exploiter pour contourner les sanctions qui leur sont imposées, a-t-il ajouté.

Al-Sharimi a noté que l'Union européenne avait imposé plus tôt cette année des sanctions à l'encontre des mêmes personnes et entités, ce qui selon lui renforce les désignations américaines actuelles.

Les sanctions économiques font partie intégrante de la guerre moderne, a-t-il affirmé, car elles sévissent contre les régimes visés et les obligent à cesser certaines activités ou à assouplir certaines restrictions qu'ils imposent à leur propre population.

Dans le cas des dernières sanctions en date, a-t-il conclu, l'objectif est d'intensifier la pression sur les deux régimes pour les empêcher de soutenir des milices sectaires, d'utiliser des armes interdites internationalement et de commettre des exactions contre des civils.

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