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Économie

L'Irak cherche à attirer les investissements dans le désert de l'Anbar

Khaled al-Taie

Un technicien irakien effectue des travaux de réparation sur le champ de gaz naturel d'Akkas, dans l'ouest de l'Anbar, sur cette photo postée en ligne le 1er septembre 2018. [Photo extraite de la page Facebook du Haut-Euphrate]

Un technicien irakien effectue des travaux de réparation sur le champ de gaz naturel d'Akkas, dans l'ouest de l'Anbar, sur cette photo postée en ligne le 1er septembre 2018. [Photo extraite de la page Facebook du Haut-Euphrate]

Les autorités irakiennes s'efforcent, depuis la défaite de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), d'attirer les investisseurs mondiaux dans la province de l'Anbar.

Celle-ci « dispose d'énormes ressources économiques, mais qui n'ont pas été correctement exploitées par suite des guerres et de conditions sécuritaires difficiles », a déclaré Hamid Ahmed al-Hashim, président de la commission pour l'investissement du conseil provincial de l'Anbar.

Depuis le départ de l'EIIS, a-t-il expliqué à Diyaruna, « notre province est redevenue progressivement sûre et stable, ce qui nous a permis d'ouvrir la porte aux investissements des plus grandes entreprises mondiales ».

Les autorités locales « tentent d'attirer l'attention sur la province et de sensibiliser au fait qu'elle n'est désormais plus une zone à risque hostile à l'investissement, mais qu'elle est aujourd'hui sûre, non seulement dans les villes mais même dans la région du désert », a-t-il ajouté.

Des responsables irakiens participent à une conférence sur l'investissement dans l'Anbar le 17 octobre 2018 à Amman, la capitale jordanienne. [Archive]

Des responsables irakiens participent à une conférence sur l'investissement dans l'Anbar le 17 octobre 2018 à Amman, la capitale jordanienne. [Archive]

« Nous avons présenté plusieurs opportunités d'investissement, et nous travaillons à mettre en lumière les ressources colossales que recèle le désert de l'Anbar », a poursuivi al-Hashim.

« Cette région représente un tiers de la superficie du pays et, selon des études géologiques mondiales, contient d'énormes réserves de ressources naturelles brutes », a-t-il précisé.

« Outre le gaz naturel, nous disposons de grandes quantités de phosphate et de sable utilisé dans la verrerie, qui est connu pour son niveau élevé de pureté, ainsi que de calcaires utilisés dans la production de ciment, et [d'argiles] », a-t-il ajouté.

Des investissements sont également souhaités dans l'agriculture, l'élevage et le tourisme, a-t-il encore indiqué.

Pour montrer aux investisseurs potentiels les progrès réalisés par l'Anbar en termes de sécurité, al-Hashim a expliqué que la commission pour l'investissement avait présenté une feuille de route des propositions de projets, et tente « d'accueillir davantage de séminaires, de conférences et de rencontres orientés sur l'économie ».

Renaissance du secteur pétrolier

Al-Hashim a appelé le ministère du Pétrole à ouvrir des projets d'investissement dans le secteur énergétique de la province, y compris le gaz naturel et le pétrole, afin que les entreprises mondiales présentent leurs projets.

« Trois réservoirs de gaz naturel et un réservoir de pétrole ont été découverts dans le champ gazier d'Akkas », a expliqué à Diyaruna le spécialiste irakien du pétrole Hamza al-Jawahiri.

Les réserves de gaz à Akkas, proche de la localité frontalière de l'Anbar d'al-Qaim, sont estimées à plus de 170 milliards de mètres cubes et sont considérées comme les plus importantes en Irak.

« Des efforts sont faits pour développer à nouveau ce champ gazier, notamment après l'amélioration des conditions de sécurité, condition préalable au début de toute reconstruction », a précisé al-Jawahiri.

En 2011, la Korea Gas Corporation (KOGAS) a remporté, face à plusieurs autres concurrents étrangers, un contrat de développement du champ gazier d'Akkas, a-t-il expliqué.

Al-Jawahiri a précisé que ce champ d'Akkas était important d'un point de vue stratégique, car il permettra à l'Irak de s'engager sur la voie de l'autosuffisance pour devenir par la suite un exportateur de gaz naturel.

Pour parvenir à cette autosuffisance, l'Irak a besoin de produire plus de 16 millions de pieds cubes supplémentaires par jour, selon des sources officielles.

« L'Irak produit actuellement la moitié de ses besoins en gaz et importe l'autre moitié », a précisé al-Jawahiri . « Le gouvernement construit actuellement cinq usines de traitement de gaz naturel pour parvenir à l'autosuffisance. »

Investissement étranger

« Le désert de l'Anbar est une région prometteuse pour les investissements en raison de l'abondance des ressources naturelles qui se trouvent sous son sol », a affirmé al-Jawahiri.

« Si ces ressources sont correctement utilisées, des revenus importants viendront s'ajouter dans les coffres de l'État, qui permettront de faire repartir l'économie », a-t-il ajouté.

Les investisseurs étrangers commencent à afficher leur intérêt pour le désert de l'Anbar.

« Des représentants de société d'investissement saoudienne qui étaient venus en Irak début avril ont rencontré des responsables irakiens et ont parlé des opportunités d'investissement dans l'ouest du désert de l'Anbar », a expliqué l'économiste Majid al-Suwari.

La plus grande partie de la discussion a tourné autour du gaz naturel et des phosphates, a-t-il poursuivi.

Il existe une forte appétence pour l'investissement dans la région du désert, a-t-il précisé, ajoutant que l'amélioration du climat de la sécurité dans la plus grande partie de l'Anbar a permis aux investisseurs de faire leur entrée dans un grand nombre de secteurs.

Plusieurs avantages ressortiront de ces investissements en termes de services, de reconstruction, de développement et de création d'emplois, a-t-il conclu.

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J'aime cet article sur l'Irak. Je veux plus d'articles sur l'Irak, par exemple la défense, les politiques, le tourisme, l'infrastructure, le commerce, etc.

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