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Environnement

Des incendies ravagent de vastes étendues agricoles en Irak

Khalid al-Taie

Des équipes de la défense civile et des agriculteurs luttent pour empêcher un incendie de se propager dans une région agricole de Ninive, le 20 mai . [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Des équipes de la défense civile et des agriculteurs luttent pour empêcher un incendie de se propager dans une région agricole de Ninive, le 20 mai . [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Après que des feux aient ravagé de grandes étendues de terres agricoles où le blé et l'orge étaient sur le point d'être récoltés, les autorités irakiennes ont renforcé les patrouilles de sécurité pour empêcher les incendies criminels et améliorer l'état de préparation à lutter contre les futurs brasiers.

Les responsables locaux et les médias ont accusé des acteurs mal intentionnés, au premier rang desquels « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), d'avoir mis le feu à ces cultures de base, indiquant que cela était une tentative visant à extorquer les agriculteurs et à porter atteinte à l'économie nationale.

Ces incendies ont affecté plusieurs provinces, mais ont été le plus durement ressentis dans les villages agricoles des provinces de Ninive, Kirkouk, Salaheddine et Diyala. Ils ont ravagé des milliers d'hectares de terres agricoles à l'approche de la saison des récoltes.

Les équipes de la défense civile ont réussi à éteindre plusieurs de ces incendies, tandis que du matériel de lutte contre le feu était déployé dans les champs et à proximité des silos à grains, et les forces de sécurité ont été appelées pour surveiller la situation.

Des pompiers irakiens éteignent un véhicule de ferme en flamme dans un champ de blé de la province de Diyala, le 18 mai. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Des pompiers irakiens éteignent un véhicule de ferme en flamme dans un champ de blé de la province de Diyala, le 18 mai. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

« De vastes étendues agricoles ont été délibérément incendiées », a déclaré à Diyaruna Sabhan Mullah Jiyad, président du conseil provincial de Salaheddine. « Les fermiers et les forces de sécurité ont retrouvé des outils utilisés pour les départs de feu, ce qui prouve qu'il s'agit bien d'incendies criminels. »

Les enquêtes officielles n'ont pas encore permis d'en identifier les auteurs, mais pour Jiyad, il est vraisemblable que l'EIIS en était le responsable.

Certaines sources locales ont également pointé l'EIIS.

Tentatives d'extorsion

Plusieurs agriculteurs touchés dans les villages entourant Makhmour, au sud-est de Ninive, indiquent que des éléments restants de l'EIIS ont extorqué de l'argent aux agriculteurs, menaçant de brûler leurs récoltes s'ils ne les payaient pas.

Selon Jiyad, les combattants du groupe « ont perdu toutes leurs sources de financement et n'ont plus d'autre choix que d'imposer des taxes et de se livrer à du chantage pour récolter de l'argent ».

Les terrains agricoles détruits à Ninive sont des champs ouverts situés à Makhmour et dans les régions occidentales de Beiji, Tikrit et Samarra, a-t-il ajouté.

« Les équipes de la défense civile ont réussi à contenir plusieurs feux et font leur possible pour éteindre ceux qui font encore rage et les empêcher de se propager », a-t-il poursuivi.

Elles ont positionné des citernes d'eau à proximité des silos à grains dans l'anticipation de nouveaux foyers, tandis que des patrouilles de sécurité inspectent les silos et les terres agricoles pour y détecter tout mouvement suspect et en arrêter les auteurs.

Pertes très importantes

À Diyala, ces incendies ont détruit des centaines d'hectares plantés en blé à la périphérie des villes de Khanaqeen, al-Adhim, Jalawla et al-Saadiya.

Le député irakien Abdoul Khaliq al-Azzawi, membre de la commission parlementaire pour la défense et la sécurité et représentant de Diyala, a accusé les éléments de l'EIIS d'avoir incendié les terres agricoles de sa province.

Il a expliqué à Diyaruna que les pompiers, le personnel de sécurité et les habitants locaux étaient intervenus et avaient empêché les feux de se propager et de ravager des terres supplémentaires.

Avant le départ de ces incendies, une abondante récolte était escomptée en raison des fortes précipitations hivernales, a-t-il ajouté, soulignant que « le but derrière cette destruction délibérée de la récolte de blé et d'autres récoltes stratégiques est de porter un coup à l'économie irakienne ».

Les sources pointent l'EIIS, a-t-il poursuivi, mais il est également possible que ces incendies aient été allumés par « des sources mal intentionnées inconnues visant le secteur agricole en Irak afin de contraindre le pays à dépendre des importations et l'empêcher de parvenir à l'autosuffisance ».

Al-Azzawi a appelé le gouvernement à « renforcer ses mesures de protection en mettant sur pied une cellule de crise chargée d'enquêter sur ces incendies ».

De plus, a-t-il précisé, des mesures doivent être mises en place pour répondre aux futures catastrophes qui pourraient affecter les ressources naturelles irakiennes et menacer sa sécurité alimentaire.

D'autres mesures sont nécessaires

La pleine mesure des pertes liées aux feux n'est pas encore claire.

Mais l'économiste Basem Jameel Antoine a expliqué à Diyaruna qu'elles seront « très significatives, car les incendies se sont propagés sur de vastes étendues de champs de blé et d'orge ».

Malgré ces pertes, l'Irak dispose encore d'une « abondance de céréales », a-t-il continué, ajoutant que « les agriculteurs devraient être en mesure de vendre de grandes quantités de céréales au gouvernement, plus encore que les années précédentes ».

« Mais les agences gouvernementales concernées doivent prendre toutes les précautions nécessaires pour empêcher que ne se reproduisent de tels incendies et pour collecter tous les faits à cet égard », a-t-il mis en garde.

Antoine a également appelé à la rapide indemnisation des agriculteurs affectés.

« Il est difficile, coûteux et très long de cultiver des cultures stratégiques, et ceux qui ont été désavantagés pour ces incendies doivent pouvoir bénéficier d'une juste indemnisation », a-t-il conclu.

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1 COMMENTAIRE (S)
Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500

Les milices iraniennes utilisent l'EIIS comme prétexte pour justifier tous leurs sales actes. Tout les actes de sabotage en Irak sont appuyés par l'Iran, le grand tyran, sont menés à travers ses milices criminelles.

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