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Terrorisme

Le leader d'une milice irakienne affiche ses liens étroits avec l'Iran

Faris Omran

Abou Mahdi al-Muhandis (à droite), commandant en second des Forces de la mobilisation populaire, en compagnie du commandant de la force al-Qods, le major général Qassem Suleimani. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Abou Mahdi al-Muhandis (à droite), commandant en second des Forces de la mobilisation populaire, en compagnie du commandant de la force al-Qods, le major général Qassem Suleimani. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Un leader de l'une des milices les plus influentes en Irak a récemment déclaré publiquement qu'il apportait son soutien au Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) d'Iran.

Dans une déclaration datée du 24 avril, quelques semaines après que les États-Unis eurent déclaré le CGRI organisation terroriste, le commandant en second des Forces de la mobilisation populaire (FMP) Abou Mahdi al-Muhandis a affirmé son soutien, déclarant : « Nous sommes fiers d'être des terroristes. »

Natif de Bassorah, al-Muhandis, de son vrai nom Jamal Jaafar Ibrahim, est né en 1954 d'une mère iranienne et d'un père irakien.

Il figure lui-même sur la liste des terroristes désignés par les États-Unis.

Al-Muhandis s'est installé en Iran en 1979, où il est devenu conseiller militaire de la force al-Qods du CGRI (CGRI-FQ). Il avait été condamné à mort par contumace par un tribunal koweïtien pour son implication dans les attentats à la bombe de 1983 contre six installations étrangères et koweïtiennes.

Il est largement considéré comme « le principal agent de l'Iran en Irak,et l'un de ses commandants les plus loyaux et les plus fidèles », a indiqué le spécialiste des affaires politiques Abdoul Qader al-Nayel.

Dans la même déclaration de soutien au CGRI, al-Muhandis a indiqué que l'Irak pouvait être un débouché pour l'Iran pour atténuer les sanctions récemment imposées.

Commandant en second des Forces de la mobilisation populaire, al-Muhandis a œuvré à « engager son pays dans les conflits régionaux et internationaux pour protéger les intérêts de l'Iran », a ajouté al-Nayel.

Il a précisé qu'il ne s'attendait pas à ce qu'al-Muhandis et les milices appuyées par l'Iran qu'il commande « restent sans réaction dans l'éventualité où l'Iran serait attaqué ».

Al-Muhandis a également été impliqué dans des opérations de trafic d'armes à destination de l'Iran, a-t-il souligné, et « supervise actuellement le transport de missiles et d'armes iraniens vers le district de Jarf al-Sakhr [dans la province de Salaheddine] ».

Une importante base est en cours de construction pour entraîner et armer les milices qui auraient à défendre l'Iran si celui-ci était attaqué, a-t-il ajouté.

L'Iran derrière l'ascension d'al-Muhandis

« Al-Muhandis est l'une des personnalités irakiennes appuyées par l'Iran les plus influentes », a expliqué le politologue Adel al-Ashram ben Ammar, président de du Syndicat al-Shimmar des intellectuels tribaux.

Il a souligné les relations étroites que ce leader des FMP entretient avec le commandant de la force al-Qods du CGRI, le major général Qassem Suleimani, et ses liens de longue date avec le CGRI.

Les Iraniens sont derrière l'influence grandissante d'al-Muhandis et les initiatives qu'il prend pour gagner plus de pouvoir et s'ingérer dans les affaires du gouvernement irakien pour servir les intérêts iraniens, a affirmé ben Ammar à Diyaruna.

Al-Muhandis agit désormais comme s'il était « au-dessus des lois et de la constitution et au sommet de l'autre autorité [irakienne], la force cachée qui dirige le pays et prend les principales décisions », a-t-il poursuivi.

« Il est très influent à de multiples niveaux de la sphère politique dans la mesure où il est l'ultime décideur lorsqu'il s'agit de pourvoir des postes ministériels et de remplacer un candidat par un autre », a encore indiqué ben Ammar.

« Al-Muhandis a été l'un des principaux instigateurs des complications et de l'instabilité sur la scène irakienne aux niveaux politique, sécuritaire et économique, et il est considéré comme un élément dangereux dans la région », a-t-il ajouté.

Al-Muhandis entretient des liens étroits avec l'Iran et s'exprime ouvertement sur son soutien au CGRI, se décrivant lui-même comme « un soldat de Suleimani », a déclaré Thaer al-Bayati, secrétaire général du conseil tribal arabe de Salaheddine.

La rhétorique pro-iranienne incendiaire d'al-Muhandis n'est pas surprenante, a-t-il ajouté pour Diyaruna.

« L'Iran a accepté al-Muhandis et apporté son soutien et des armes à la plupart des factions qui se trouvent actuellement sous la bannière des FMP », a-t-il précisé à Diyaruna.

Ces milices font du tort à l'Irak « par le biais de leurs activités hostiles qui sont destinées à semer le chaos et détruire le tissu social », a-t-il conclu.

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5 COMMENTAIRE (S)
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A bas l'Amérique, l'Iran, Israël, la Turquie et tous ceux qui détestent l'Irak! A bas le gouvernement puant! À bas l'Iran de Qassim! Et honte et disgrâce au traître Qais al-Khazali!

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Nous devons soutenir l'Iran, et c'est la moindre des choses que nous pouvons faire en contrepartie pour ce qu'ils ont fait pour aider le peuple irakien pour vaincre l'attaque la plus féroce contre le peuple irakien, qui a été financée par les sales Al Saoud, et autres arabes et ceux qui ont créer l'EIIS, c'est à dire les États-Unis et les sionistes.

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Si se tenir aux côtés de l'Iran, c'est du terrorisme, alors je suis le premier terroriste.

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C’est vrai parce qu’ils se sont toujours battus à nos côtés jusqu’à ce qu’ils aient expulsé «l’État islamique en Irak et en Syrie» (EIIS) d’Irak. Ce ne sont pas seulement les mots du chef, mais de la plupart des Irakiens. Cela s'appelle rendre une faveur.

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Ces héros - Hajj Qassim Suleimani, qui est un iranien, et Hajj Abou Mahdi al-Mohandes, d'Irak - sont tous deux de la tribu des Bani Tamim. Cette tribu est l'une des plus grandes tribus arabes et a été louée dans de nombreux hadiths. C’est ainsi que c’est l’Iraq qui a imposé toute son hégémonie et transformé l’Iran en chiites et arabes affiliés aux autorités de Najaf al-Ashraf et à des érudits arabes, ce qui a permis à l’Iran de protéger les causes des arabes et des musulmans après avoir été un partenaire d'Israël dans l'occupation et la destruction des Arabes. Les deux hommes ont lancé un véritable jihad dans la défense de l’Iraq contre «l’État islamique en Irak et en Syrie» (EIIS), tandis que des dirigeants religieux, tribaux et même politiques s’échappaient des provinces sunnites. Ces héros iraniens ont défendu ces provinces.

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