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L'art fait son retour dans un ancien bastion de l'EIIS dans le nord de la Syrie

AFP

Ziad al-Hamad, le directeur du premier centre culturel à ouvrir à al-Raqqa depuis que l'EIIS a été chassé de la ville, montre l'un des ouvrages de la bibliothèque de ce nouveau centre, le 1er mai 2019. [Delil Souleiman/AFP]

Ziad al-Hamad, le directeur du premier centre culturel à ouvrir à al-Raqqa depuis que l'EIIS a été chassé de la ville, montre l'un des ouvrages de la bibliothèque de ce nouveau centre, le 1er mai 2019. [Delil Souleiman/AFP]

Un groupe de musique et de danse traditionnelles se produit dans le premier centre culturel et des arts qui a été inauguré à al-Raqqa depuis le départ de l'EIIS de cette ville syrienne. L'EIIS avait interdit la musique et les arts lorsqu'il régnait sur la ville. [Delil Souleiman/AFP]

Un groupe de musique et de danse traditionnelles se produit dans le premier centre culturel et des arts qui a été inauguré à al-Raqqa depuis le départ de l'EIIS de cette ville syrienne. L'EIIS avait interdit la musique et les arts lorsqu'il régnait sur la ville. [Delil Souleiman/AFP]

Amal al-Attar, une artiste syrienne de 37 ans, regarde ses œuvres affichées dans le cadre d'une exposition organisée dans le premier centre culturel à ouvrir depuis la fin du règne de l'EIIS dans la ville d'al-Raqqa, dans l'est de la Syrie, le 1er mai 2019. [Delil Souleiman/AFP]

Amal al-Attar, une artiste syrienne de 37 ans, regarde ses œuvres affichées dans le cadre d'une exposition organisée dans le premier centre culturel à ouvrir depuis la fin du règne de l'EIIS dans la ville d'al-Raqqa, dans l'est de la Syrie, le 1er mai 2019. [Delil Souleiman/AFP]

Plus d'un an après que l'EIIS se fut enfui d'al-Raqqa, tambours et danseurs syriens sont enfin de retour sur scène et se produisent pour la première fois dans le nouveau centre de la culture et des arts récemment ouvert. [Delil Souleiman/AFP]

Plus d'un an après que l'EIIS se fut enfui d'al-Raqqa, tambours et danseurs syriens sont enfin de retour sur scène et se produisent pour la première fois dans le nouveau centre de la culture et des arts récemment ouvert. [Delil Souleiman/AFP]

Plus d'un an après que « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) se fut enfui, des garçons et des filles syriens sont enfin de retour sur scène, sautillant au rythme des tambours dans la ville d'al-Raqqa.

Dans le premier centre culturel à ouvrir depuis la fin du règne draconien des extrémistes, la lumière envahit la toute nouvelle bibliothèque, tandis que des livres s'alignent sur les rayons installés sur un mur qui sent encore la peinture fraîche.

Après presque quatre années de règne de l'EIIS, qui avait interdit la musique et les arts, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont chassé les derniers combattants de l'EIIS d'al-Raqqa en octobre 2017.

Mais il a fallu attendre quelque temps pour que renaisse la vie culturelle.

Les membres d'un groupe de musique et de danse traditionnelles se produisent dans le premier centre culturel ouvert depuis la fin du règne de l'EIIS dans la ville d'al-Raqqa, dans l'est de la Syrie, le 1er mai 2019. [Delil Souleiman/AFP]

Les membres d'un groupe de musique et de danse traditionnelles se produisent dans le premier centre culturel ouvert depuis la fin du règne de l'EIIS dans la ville d'al-Raqqa, dans l'est de la Syrie, le 1er mai 2019. [Delil Souleiman/AFP]

« Je ne peux décrire ma joie », a déclaré Faouzia al-Sheikh lors de l'ouverture de ce centre en début de mois, dans cette ville encore en grande partie dévastée.

« Après toutes ces destructions, et privés d'art et de culture, nous avons enfin un centre où nous pouvons à nouveau écouter des chants et de la poésie », a poursuivi cette habitante d'al-Raqqa.

Dans la galerie brillamment éclairée du Centre des Arts et de la Culture d'al-Raqqa, les peintures côtoient les dessins au fusain, aux côtés de sculptures de personnages humains.

Dans la salle de concert, Malak al-Yatim redescend de scène après s'être produit, rayonnant de joie d'avoir enfin pu rechanter en public.

« Je me sens comme un oiseau volant dans un ciel printanier », a-t-il confié.

Yatim a ajouté que l'EIIS avait détruit ses instruments et lui avait interdit de chanter.

« Nous étions comme des rossignols en cage », s'est-il lamenté.

« Si nous faisions quoi que soit, ils nous tranchaient la gorge ou nous fouettaient. »

L'EIIS avait pris al-Raqqa en 2014, faisant de la ville sa capitale de facto en Syrie et imposant une interprétation brutale de l'islam à tous ceux qu'il contrôlait.

Des livres « sauvés des ruines »

Avant l'arrivée de l'EIIS, la ville comptait plus d'une vingtaine de centres culturels, dont le plus important possédait 60 000 ouvrages.

Mais les extrémistes les avaient tous obligés à fermer, brûlant et détruisant livres et tableaux.

Dans la bibliothèque de ce nouveau centre, les centaines d'ouvrages qui ont survécu aux extrémistes garnissent les rayons.

« Les livres que vous pouvez voir, nous les avons sauvés des ruines », a expliqué Ziad al-Hamad, le directeur du centre.

« Durant le règne de l'EIIS, les habitants les avaient cachés où ils le pouvaient », a ajouté cet homme de 62 ans.

« Lorsque la ville a été libérée, ils nous les ont rendus », a continué Hamad, par ailleurs membre de la commission pour la culture et les antiquités du conseil municipal.

Les FDS ont chassé l'EIIS du village d'al-Baghouz, sa dernière portion de territoire syrien fin mars.

Bien que les extrémistes aient continué à revendiquer des attaques meurtrières dans les zones contrôlées par les FDS, notamment al-Raqqa, les artistes locaux sont retournés à leurs chevalets.

Dans la galerie de ce centre culturel, l'artiste Amal al-Attar présente certaines de ses toiles après être rentrée de son exil à Beyrouth.

Parmi ses travaux figure une peinture d'un bateau blanc à la dérive sur un océan et une autre d'une maison sur la côte.

« C'est comme une renaissance », a déclaré cette femme de 37 ans à propos de l'ouverture de ce centre, ses lunettes de soleil perchées sur des cheveux noirs coupés aux épaules.

Attar dirigeait autrefois un studio d'artistes, mais lorsque l'EIIS s'est emparé de la ville, ils lui ont dit que son art était interdit.

Elle a laissé cinquante œuvres derrière elle lorsqu'elle est partie pour le Liban voisin.

« L'EIIS les a brûlées », a-t-elle ajouté.

« Je ne veux pas me rappeler ce qu'il s'était passé à cette époque, mais ce centre culturel nous donnera un nouveau départ », a-t-elle conclu.

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