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Le CGRI accélère ses acquisitions foncières à Deir Ezzor

Waleed Abou al-Khair au Caire

Une rue en ruine de la ville de Mayadine dans la province de Deir Ezzor. Les conditions de vie très difficiles et le manque de soutien gouvernemental pour la reconstruction ont permis au CGRI d'y acquérir des biens fonciers, explique un militant local. [Photo fournie par Jamil al-Abed]

Une rue en ruine de la ville de Mayadine dans la province de Deir Ezzor. Les conditions de vie très difficiles et le manque de soutien gouvernemental pour la reconstruction ont permis au CGRI d'y acquérir des biens fonciers, explique un militant local. [Photo fournie par Jamil al-Abed]

Le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) d'Iran a renforcé ses achats de terrains dans la province syrienne de Deir Ezzor, a expliqué un militant local.

Ces achats sont soit effectués lors de transactions directes, soit opérés par des intermédiaires syriens agissant pour le compte du CGRI, a précisé pour Diyaruna Jamil al-Abed, un militant de Deir Ezzor.

Mais quel que soit le moyen, le résultat final est que le CGRI a acquis « de nombreux terrains, des maisons et des commerces » dans différentes parties de Deir Ezzor, en particulier dans la région d'al-Boukamal et de Mayadine, a poursuivi al-Abed.

La tentative faite par l'Iran de renforcer son influence dans l'est de la Syrie sert son agenda dans la région visant à ouvrir un couloir vers le Liban et la Méditerranée par lequel il pourra faire passer des combattants et des armes et étendre ses activités.

Lors des achats facilités par le régime syrien, les responsables du CGRI travaillent avec des institutions gouvernementales syriennes pour acquérir des usines appartenant à des propriétaires absents, des Syriens qui ont fui le pays il y a des années, a-t-il précisé.

Une fois la transaction terminée, les documents officiels sont remplis par le ministère syrien de l'Industrie, a-t-il poursuivi.

Dans d'autres cas, des responsables du CGRI ou leurs représentants versent de grosses sommes d'argent pour acquérir des terrains, offrant parfois le triple de la valeur du marché pour inciter les propriétaires à vendre, a ajouté al-Abed.

Cette approche a été « en partie fructueuse » en raison de l'état de l'économie syrienne et de la pauvreté généralisée dans la région, a-t-il précisé.

Collaborateurs identifiés

Certains des Syriens qui collaborent avec le CGRI dans cette entreprise ont été identifiés, a-t-il expliqué, notamment deux hommes du village d'al-Husseiniya qui avaient fondé une milice affiliée au CGRI.

Ces deux hommes ont acheté de nombreux biens, a-t-il précisé, et stationnent des membres de leur milice sur les terrains achetés jusqu'à ce qu'ils soient transmis au CGRI.

Selon al-Abed, « la milice a également harcelé les propriétaires fonciers qui refusaient de vendre leurs biens au CGRI, dans le but de les forcer à accepter ».

« Les civils de la région se tournent vers le CGRI en raison des relations tendues qu'ils entretiennent avec le régime syrien, qui est revenu sur plusieurs des accords qu'il avait passés avec des tribus locales », a-t-il indiqué.

Ces tensions ont été ravivées lorsque les forces du régime ont arrêté 40 jeunes de Mayadine et les ont emmenés effectuer leur service militaire obligatoire.

Cela après que le régime syrien eut promis aux anciens des tribus qu'il différerait leur incorporation pour une durée prolongée ou qu'il les exempterait tout bonnement de service, a conclu al-Abed.

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