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Le Sinjar irakien appelle à une reconstruction rapide

Khalid al-Taie

Des déplacés internes dans le district irakien de Sinjar reçoivent une aide alimentaire sur cette photo d'archive datée du 12 décembre 2016. [Photo fournie par le ministère irakien des Migrations et des Déplacements]

Des déplacés internes dans le district irakien de Sinjar reçoivent une aide alimentaire sur cette photo d'archive datée du 12 décembre 2016. [Photo fournie par le ministère irakien des Migrations et des Déplacements]

Bien que quatre ans et demi se soient écoulés depuis qu'il avait été repris aux mains de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), le district de Sinjar, dans la province de Ninive, souffre encore d'une faiblesse des services, a expliqué un responsable local à Diyaruna.

« Il y a deux ans, le parlement irakien avait voté pour reconnaître Sinjar comme une zone sinistrée », a déclaré mercredi 3 avril le maire du district de Sinjar, Fahd Hamid.

Or, alors que ce vote était destiné à accélérer la reconstruction, peu de choses ont été faites pour réparer et restaurer les infrastructures et les services dans ce district, a-t-il ajouté.

« Le centre du district a souffert à près de 85 % de destructions, et le rythme des réparations dans les secteurs de la construction et des services est inférieur au niveau requis », a poursuivi Hamid.

Le manque de services publics et la lenteur de la reconstruction de Sinjar signifient que « la plupart des habitants déplacés du district vivent encore dans des camps dans la région kurde », a-t-il ajouté.

« Moins de 100 000 personnes au total vivent aujourd'hui dans le centre du district et dans ses villages et communautés », a-t-il indiqué.

Près de 300 000 habitants de Sinjar déplacés vivent actuellement dans la région kurde, a-t-il souligné, et ces dernières années, 100 000 autres personnes déplacées originaires du district ont cherché refuge en-dehors du pays.

« Environ 2 300 familles vivent depuis des années dans des camps construits au sommet et au pied du Mont Sinjar, et souffrent du grand froid en hiver et de la forte chaleur en été », a précisé Hamid.

Les conditions n'incitent pas au retour

Ces gens, ainsi que près de 14 000 personnes qui vivent actuellement dans la ville de Sanuni dans le sous-district au nord de Sinjar, sont « dans l'impossibilité de rentrer en raison de l'état de dévastation de leurs maisons et de leur peur des explosifs », a expliqué Hamid.

« Cinq complexes de logements et vingt villages dans le sud du district (de Sinjar) n'ont toujours pas été débarrassés des mines et des engins explosifs improvisés (EEI), et nous ne pouvons donc pas faire revenir leurs habitants », a-t-il indiqué.

« Le district possède des terrains agricoles et de nombreux et vastes vergers, mais ils sont aujourd'hui négligés et leurs propriétaires ne peuvent revenir et les récupérer parce qu'ils ne sont pas débarrassés des résidus de la guerre et des explosifs non encore désamorcés », a-t-il ajouté.

« L'état de nos services est déficient, et nous appelons le gouvernement à mettre tout en œuvre pour alléger les souffrances des gens et à permettre au district de retrouver son état de jadis », a-t-il conclu.

Le district de Sinjar est situé dans l'ouest de la province de Ninive, et la majorité de sa population est composée de yézidis qui ont souffert de graves violations de leurs droits sous le règne de l'EIIS.

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