Les régions du nord de la Syrie contrôlées par Tahrir al-Sham sont devenues dangereuses pour les civils en raison de l'anarchie qui y règne en l'absence de tout contrôle, a expliqué un militant local à Diyaruna.

L'alliance extrémiste n'a rien fait pour empêcher l'escalade des enlèvements, des cambriolages et des meurtres, et a contribué à cette situation en menant des rafles quotidiennes contre ses opposants, a rapporté le militant Haisam al-Idlibi.

« Les civils dans les zones aux mains de Tahrir al-Sham à Idlib et dans la campagne d'Alep et d'Hama en ont assez de l'anarchie dans leurs régions, et ils accusent l'alliance extrémisme pour son manque de fermeté dans l'application de la loi », a-t-il indiqué à Diyaruna.

Des militants locaux ont compté les crimes survenus durant le seul mois de mars, a-t-il ajouté.

Ceux-ci comprennent l'assassinat de sept habitants lors de cambriolages, notamment des commerçants, des personnes âgées et deux frères et sœurs qui avaient reçu de l'argent pour leur mauvaise santé et leur situation financière.

Les « unités de sécurité » de Tahrir al-Sham n'ont rien fait pour empêcher ces crimes, a indiqué al-Idlibi, et elles restent invisibles.

La seule « présence de sécurité » visible dans la zone sont les unités de Tahrir al-Sham qui traquent leurs opposants, a-t-il rapporté, notant que des postes de contrôle sont également destinés à cibler les dissidents.

Arrestation de militants de l'opposition

L'alliance extrémiste s'occupe surtout de prendre pour cibles les militants, a fait savoir al-Idlibi, notamment ceux qui étaient parmi les premiers révolutionnaires et ont une influence considérable et directe sur la population.

Ces personnes sont connues pour leur opposition à la politique et aux décisions de Tahrir al-Sham, a-t-il expliqué ; parmi elles se trouve Hassan al-Nasser Abou Abdoullah, l'un des premiers révolutionnaires, originaire de Jarjnaz, dans la campagne d'Alep.

L'alliance extrémiste a récemment assiégé et attaqué Jarjnaz.

Il y a aussi Rahmo al-Abedeen, chef du Front de libération syrien et son fils Bilal, originaires de Maarat al-Numan, et un jeune de la localité de Sarmada appelé Mohammed Waqas.

Autre signe de ses rapports impérieux avec la population locale, a ajouté al-Idlibi, Tahrir al-Sham a saisi une ambulance qui desservait la campagne d'Alep et appartenait à une organisation aidée financièrement par les habitants.

Il a été procédé à cette saisie sous prétexte que l'ambulance n'était pas enregistrée auprès de Tahrir al-Sham, a-t-il rapporté, notant que cela a privé les habitants locaux des services d'urgence que le véhicule assurait.