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Droits de l'Homme

Un musée irakien doit documenter les crimes commis contre les yézidis

Par Khalid al-Taie

Des jeunes yézidis, vus ici le 15 août 2018, détiennent des photographies d'habitants du village de Kojo, situé dans le district de Sinjar, qui ont été tués ou enlevés par l'EIIS. [Photo fournie par l'organisation Yézidie pour la documentation]

Des jeunes yézidis, vus ici le 15 août 2018, détiennent des photographies d'habitants du village de Kojo, situé dans le district de Sinjar, qui ont été tués ou enlevés par l'EIIS. [Photo fournie par l'organisation Yézidie pour la documentation]

Le gouvernement irakien, en coopération avec l'ONU, a pour objectif de construire un musée documentant les crimes commis par "l'État islamique en Irak et en Syrie" (EIIS) contre le peuple Yézidi, a déclaré un activiste yézidi à Diyaruna vendredi 29 mars.

Le gouvernement collabore avec l’UNESCO pour créer un musée dansle village du Kojo au district de Sinjar, a déclaré l'activiste Hassou Hurami, chef d'une fondation yézidie basée aux Pays-Bas.

Des efforts sont en cours pour développer un musée, a-t-il indiqué, notant que le projet "nécessitera beaucoup de temps et beaucoup de travail collectif" avant de pouvoir aboutir.

Mais les préparatifs "avancent à plein régime", a-t-il affirmé.

Une équipe médicale irakienne procède à des tests ADN sur les dépouilles de victimes yézidies retrouvées dans une fosse commune à Sinjar le 27 mars. [Photo fournie par le département de médecine légale irakien]

Une équipe médicale irakienne procède à des tests ADN sur les dépouilles de victimes yézidies retrouvées dans une fosse commune à Sinjar le 27 mars. [Photo fournie par le département de médecine légale irakien]

Le musée documentera "toutes les questions liées aux crimes et violations commis par des terroristes de l'EIIS contre les Yézidis, de 2014 à ce jour", a déclaré Hurami.

"Il contiendra des expositions et des échantillons de restes de victimes, des dessins et des photographies des massacres, des documents, des enregistrements, des films etdes témoignages expliquant aux visiteurs l'ampleur des catastrophes vécues", a-t-il ajouté.

Un comité de militants yézidis a été chargé de rassembler des matériaux pour toutes ces expositions, a dit Hurami.

Organisations yézidies impliquées

"Diverses organisations yézidies vont marquer le musée en présentant les témoignages et récits de survivants, des interviews de témoins oculaires et de proches des victimes, ainsi que des détails sur les fosses communes découvertes", a-t-il expliqué.

Il s'agit notamment de l'Organisation des Yézidis pour la documentation et du Bureau de Dohuk pour les affaires des yézidis enlevés, "qui ont libéré de nombreux Yézidis des mains de l'EIIS et ont enregistré leurs témoignages", a-t-il ajouté.

Le musée présentera également des livres et des œuvres de nombreux activistes et défenseurs des droits humains qui ont documenté ces tragédies, a poursuivi Hurami.

Le projet de construire un musée est un "grand pas", a-t-il souligné.

"Les Yézidis ont vécu une expérience très difficile et il devrait y avoir un lieu de vie qui incarne tous les détails de cette expérience amère et les grave dans la mémoire des générations à venir", a-t-il déclaré.

Dans le même temps, a-t-il ajouté, "nous ne devons pas cesser de faire de tous les crimes que l'EIIS a commis contre les Yézidis et d'autres groupes une affaire internationale".

"Nous avons obtenu la reconnaissance de génocides criminelspar des pays majeurs tels que les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne.

"Nous continuons à dénoncer le terrorisme et à donner à ses victimes les droits qui leur sont dus".

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