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Le CGRI cherche à contrôler Sweida, dans le sud-ouest de la Syrie

Waleed Abou al-Khair au Caire

Les jeunes de la ville de Sweida, dans le sud-ouest de la Syrie, se préparent à affronter l'EIIS après que le groupe eut lancé une attaque dans la région en juillet 2018. [Photo fournie par Nizar Bou Ali]

Les jeunes de la ville de Sweida, dans le sud-ouest de la Syrie, se préparent à affronter l'EIIS après que le groupe eut lancé une attaque dans la région en juillet 2018. [Photo fournie par Nizar Bou Ali]

Le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) tente de prendre le contrôle de la ville de Sweida, dans le sud-ouest de la Syrie, en renforçant ses positions dans la région et en tentant de recruter des jeunes locaux dans les rangs de ses milices, a expliqué un militant local.

Sweida et ses alentours sont la seule région du sud de la Syrie où le CGRI n'a pas réussi à prendre pied, a expliqué le militant Nizar Bou Ali à Diyaruna.

« Il existe un large consensus dans la région pour ne pas céder aux tentatives du CGRI et de ses affiliés d'imposer une hégémonie [iranienne] », a-t-il indiqué, « et de garder Sweida hors de tout contrôle par le CGRI et en-dehors de ses plans pour la région ».

Les habitants locaux n'ont pas accueilli favorablement le CGRI parce qu'ils estiment qu'il a exploité les accords de réconciliation passés avec le régime syrien, a-t-il ajouté.

Les combattants des milices formées par le CGRI dans le sud de la Syrie sont les éléments d'une campagne orchestrée par l'Iran pour étendre son influence en Syrie. [Photo fournie par Nizar Bou Ali]

Les combattants des milices formées par le CGRI dans le sud de la Syrie sont les éléments d'une campagne orchestrée par l'Iran pour étendre son influence en Syrie. [Photo fournie par Nizar Bou Ali]

Des combattants locaux de Sweida effectuent des missions de défense civile. [Photo fournie par Nizar Bou Ali]

Des combattants locaux de Sweida effectuent des missions de défense civile. [Photo fournie par Nizar Bou Ali]

Le CGRI a profité des besoins financiers des jeunes locaux et de leur désir d'éviter le service militaire et de réserve obligatoire pour les recruter dans ses propres rangs, a-t-il poursuivi.

« Le CGRI a renforcé sa présence militaire dans la région autour de Sweida en augmentant le nombre de ses positions militaires et de ses postes d'observation commandés conjointement par des officiers iraniens et [du Hezbollah] libanais et en en mettant en place de nouveaux », a continué Bou Ali.

Les familles des officiers et des combattants du Hezbollah se sont également installées dans la région en collusion avec le régime syrien, a-t-il ajouté, et la milice libanaise a mis en place de nombreux points de contrôle et des patrouilles sur les routes qui mènent à Sweida.

Cela constitue « une source constante de provocations », a-t-il précisé.

Rejet des habitants locaux

Bou Ali a expliqué que les responsables du recrutement du CGRI et du Hezbollah n'ont pas réussi à recruter les jeunes de Sweida, malgré les incitations financières et les promesses d'influence qu'ils mettent en avant.

« Ils ont seulement réussi à recruter quelques individus de mauvaise réputation dans leurs rangs », a-t-il souligné, précisant que ces recrues ne sont pas à Sweida.

« Ils ont été exfiltrés de la région parce qu'ils étaient rejetés par les habitants », a-t-il poursuivi.

Les habitants de Sweida ont réagi à cette présence accrue du CGRI en renforçant les groupes armés locaux qui effectuent des missions de défense civile, a expliqué Bou Ali.

Ces groupes sont prêts à répondre à toute atteinte à la sécurité, a-t-il conclu, et à passer à l'action immédiatement, comme ils l'ont fait lorsque « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) avait tenté de s'infiltrer dans la région et qu'ils avaient joué un rôle essentiel pour le contraindre à se retirer.

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