La campagne du sud d'Alep a récemment été le théâtre d'une vague de déplacements, alors que les civils fuient quotidiennement les bombardements menés par le régime syrien et ses alliés, a rapporté un militant local.

Les intenses bombardements contre la campagne d'Hama et Idlib ont également blessé et tué des civils, a indiqué le militant Haisam al-Idlibi à Diyaruna.

Plusieurs villes et villages de la campagne du sud d'Alep ont été bombardés par des roquettes et des tirs d'artillerie, un exode de masse s'est déclenché depuis cette zone vers l'intérieur de la province, a-t-il déclaré.

Les villes les plus touchées sont Jazraya, al-Othmaniya, Zammar al-Jadida, Huwayr, Tal Bajir et al-Eis, a-t-il précisé.

Ces villes forment une ligne devant les territoires contrôlés par le régime, a-t-il fait remarquer, et sont d'une importance stratégique pour lui car elles sont situées à proximité de carrefours très importants.

Bombardement continu du régime

Le bombardement ininterrompu des trois derniers jours a tué trois civils et fait quatorze blessés, a ajouté al-Idlibi.

Jeudi 7 mars, les bombardements se sont étendus aux confins de la province d'Idlib, notamment aux villes de Jisr al-Shughour, Khan Sheikhun, al-Nayrab et Khan al-Subul, a-t-il rapporté.

Des roquettes à sous-munitions ont frappé al-Nayrab et Khan Sheikhun, causant d'importants dégâts matériels.

Parmi les autres villes attaquées par le régime se trouvent Qastoun, Zayzoun et al-Zeyara, a précisé al-Idlibi, où onze personnes ont trouvé la mort, dont des combattants de l'opposition et des civils, et beaucoup d'autres ont été blessées.

Beaucoup des victimes civiles sont des femmes et des enfants, a-t-il fait savoir.

« Les civils ont peur que ces bombardements quotidiens ne soient un prélude à une opération militaire de grande envergure du régime et de ses alliés », a-t-il rapporté.

Cela est inquiétant, car cette région est dans la zone tampon désignée par l'accord signé entre le régime syrien, la Turquie et la Russie, a-t-il ajouté.

Khan Sheikhun désertée

Dans la ville de Khan Sheikhun, à Idlib, les rues sont presque vides, a rapporté l'AFP.

Affrontements et non-respects de la zone démilitarisée ont été fréquents ces dernières semaines, et les tirs du régime contre Khan Sheikhun ont poussé des milliers de personnes à s'enfuir.

Depuis le début du mois de février, plus de 7000 hommes, femmes et enfants ont fui la ville, en direction principalement d'autres zones d'Idlib, ont précisé les Nations unies.

Abou Abdu al-Sarmani, habitant de la ville, a expliqué que lui, sa femme et ses trois filles avaient fui Khan Sheikhun la semaine dernière à cause des bombardements, mais aussi parce que la ville est devenue invivable.

« Il n'y a plus de travail, plus personne, pas d'hôpitaux, pas de médecins, pas de pharmacies, pas d'infrastructure de base pour vivre », a-t-il rapporté.

Al-Sarmani a indiqué que sa famille avait déménagé à Sarmada, à cent kilomètres plus au nord.

Huit ans après le début de la guerre en Syrie, le régime a repris du terrain et contrôle désormais près des deux tiers du pays et la plupart des artères commerciales principales.

Mais une section de la route qui relie Damas à Alep reste inaccessible pour lui, car elle traverse Idlib et notamment Khan Sheikhun.