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Les FDS reprennent les évacuations après avoir ouvert le dernier bastion de l'EIIS

Waleed Abou al-Khair au Caire

Des membres des FDS aux abords de la dernière poche tenue par l'EIIS, dans la région d'al-Baghouz. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Des membres des FDS aux abords de la dernière poche tenue par l'EIIS, dans la région d'al-Baghouz. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Les civils sont sortis en grands nombres du dernier bastion syrien du groupe de « l'État islamique en Irak et en Syrie » mardi 5 mars, pour atteindre le territoire tenu par les Forces démocratiques syriennes (FDS), a rapporté l'AFP.

Cette sortie en masse d'habitants de la dernière poche tenue par l'EIIS a déclenché une situation d'urgence humanitaire majeure, les Nations unies indiquant que des centaines de personnes devraient arriver dans les camps de déplacés administrés par les FDS durant la seule journée de mardi.

Les FDS et leurs alliés de la coalition internationale sont parvenus à entrer dans le dernier bastion du territoire de l'EIIS, dans le village d'al-Baghouz durant le week-end, déclenchant un déluge de frappes aériennes et de feu d'artillerie sur les combattants assiégés.

Mais les FDS ont ralenti leur offensive dimanche en raison de la présence de civils encore coincés dans cette poche.

Un combattant des FDS surveille les camions transportant les civils qui quittent la poche d'al-Baghouz. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Un combattant des FDS surveille les camions transportant les civils qui quittent la poche d'al-Baghouz. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Selon un porte-parole des FDS, des milliers de personnes ont été évacuées du village depuis que ses forces ont ralenti leur progression.

« Nous sommes parvenus à évacuer près de 3 000 personnes » de cette poche, a déclaré Moustafa Bali lundi dans la soirée.

« Un grand nombre de djihadistes de l'EIIS se sont rendus à nos forces dans ce même groupe », a-t-il poursuivi.

Plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées à un point d'inspection à proximité du village d'al-Baghouz pour y être contrôlées après s'être enfuies lundi et durant les premières heures de mardi.

Parmi elles se trouvait la veuve de l'extrémiste français Jean-Michel Clain, qui a déclaré à l'AFP que son mari avait été tué le mois dernier par un tir de mortier, après son frère Fabien.

Fabien Clain, 41 ans, avait enregistré un message audio de l'EIIS revendiquant les attentats de novembre 2015 à Paris, lorsque des extrémistes avaient tué 129 personnes dans des attaques combinées.

Les opérations progressent « un mètre à la fois »

Les opérations militaires progressent lentement « pour épargner les vies des civils qui sont encore utilisés comme boucliers humains par l'EIIS », a expliqué à Diyaruna Farhad Khoja, officier dans les FDS.

Le grand nombre de mines enterrées par le groupe retarde également l'avance des FDS, a-t-il ajouté.

« L'EIIS compte beaucoup sur ses snipers et ses kamikazes », a-t-il poursuivi, soulignant qu'un grand nombre de snipers avaient été tués lors de ces affrontements et que dix voitures piégées de l'EIIS avaient été neutralisées.

« Des dizaines d'éléments de l'EIIS ont été abattus ou blessés », a poursuivi Khoja. « Les opérations militaires se concentrent actuellement sur les dépôts de munitions et les tranchées, et sur la consolidation de nouvelles positions pour les forces qui progressent. »

« L'opération progresse lentement, un mètre après l'autre, et les fortifications nécessaires sont construites en préparation à l'assaut final », a-t-il ajouté.

« Sans la présence de ces civils, la bataille se serait terminée il y a quelque temps, mais la détermination de la coalition internationale et des commandants des FDS à sauver les vies [civiles] ralentit les opérations », a-t-il expliqué.

Le nombre de civils qui ont fui la zone des opérations est désormais supérieur à 50 000, a expliqué Khoja, « dont tous ont été transférés vers des camps érigés dans ce but ».

« Ceux qui sont suspectés être des éléments de l'EIIS sont interrogés », a-t-il ajouté en conclusion, soulignant que les éléments retranchés à al-Baghouz sont pour l'essentiel des Irakiens et des Syriens, et que des Russes, des Asiatiques et des ressortissants de certains pays européens sont également présents.

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