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Économie

Reprise des activités des compagnies pétrolières étrangères en Irak

Khalid al-Taie

Des pompiers irakiens luttent contre un incendie allumé par l'EIIS dans le champ de pétrole d'al-Qayyarah, au sud de Mossoul, sur cette photo d'archive publiée le 9 février 2017. [Photo fournie par le ministère irakien du Pétrole]

Des pompiers irakiens luttent contre un incendie allumé par l'EIIS dans le champ de pétrole d'al-Qayyarah, au sud de Mossoul, sur cette photo d'archive publiée le 9 février 2017. [Photo fournie par le ministère irakien du Pétrole]

Les entreprises étrangères reprennent leurs activités dans le secteur irakien du pétrole dans les régions libérées de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), ont fait savoir les autorités.

Début février, la compagnie angolaise Sonangol Group a repris ses travaux de mise en valeur de la production pétrolière dans deux champs pétroliers importants au sud de Mossoul, a rapporté à Diyaruna Assem Jihad, porte-parole du ministère irakien du Pétrole.

Cette compagnie avait remporté un contrat en 2009 pour l'augmentation de la production dans les champs d'al-Qayyarah et de Najma, a-t-il poursuivi, « mais les opérations avaient été suspendues après que des combattants de l'EIIS se furent emparés de Mossoul mi-2014 ».

Durant la période où l'EIIS contrôlait ces régions et lors des combats pour en chasser le groupe, ses combattants ont saboté les deux champs et mis le feu à plusieurs puits de forage, a-t-il ajouté.

Des techniciens irakiens réparent des lignes de transport dans le champ pétrolier d'Ajil, qui avait été vandalisé par des éléments de l'EIIS en mai 2018. [Photo fournie par la Iraqi North Oil Company]

Des techniciens irakiens réparent des lignes de transport dans le champ pétrolier d'Ajil, qui avait été vandalisé par des éléments de l'EIIS en mai 2018. [Photo fournie par la Iraqi North Oil Company]

Après que les forces irakiennes eurent repris le contrôle des champs pétroliers, les employés de la North Oil Company, une entreprise d'État, réussirent à éteindre tous les feux et à remettre les installations en état, a continué Jihad.

Parallèlement, sur d'autres champs pétroliers irakiens, « des négociations bilatérales avec des sociétés [d'énergie] étrangères en sont en un stade avancé et sont porteuses de nombreuses promesses », a-t-il expliqué.

« Nous avons bon espoir que la Korea Gas Corporation (Kogas) démarre l'exploitation du champ gazier d'Akkas à al-Qaim, dans l'ouest de la province de l'Anbar », a poursuivi Jihad.

Akkas est considéré comme le plus grand champ gazier en Irak, avec près de 150 milliards de mètres cubes de réserves de gaz naturel. L'Irak avait signé un accord avec la Kogas en 2011 pour la mise en valeur de ce champ.

Efforts pour sécuriser les opérations

Jihad a souligné les efforts permanents du gouvernement pour attirer les entreprises étrangères et sécuriser les opérations dans les champs pétroliers et les installations en Irak.

« Les champs de pétrole et de gaz dans les zones libérées sont sécurisés par les forces de la police de l'énergie », a-t-il expliqué, ajoutant que des unités de l'armée sont également déployées dans ces régions pour en renforcer la protection.

« Nos personnels travaillent d'arrache-pied pour réparer les puits endommagés, ainsi que les lignes de production et de transport », a-t-il poursuivi, ajoutant que les champs et les raffineries des provinces de Ninive, Salaheddine, Kirkouk et de l'Anbar sont de nouveau opérationnels.

En mai dernier, le gouvernement irakien a signé un contrat avec British Petroleum (BP) pour la production pétrolière à Kirkouk.

Grâce à cet accord, l'Irak espère surmonter les obstacles et les défis sécuritaires qui ont négativement impacté la capacité de production des champs de pétrole de Kirkouk, à l'instar de Bay Hassan et Jambour, a expliqué l'expert pétrolier Hamza al-Jawahiri.

BP a conçu des programmes qui visent à « augmenter le plafond de production de ces champs, le faisant passer d'environ 400 000 barils par jour à 750 000, voire un million de barils par jour », a-t-il indiqué à Diyaruna.

Dans le cadre de cet accord, la compagnie a lancé des études techniques et géologiques et met en place des traitements techniques pour résoudre les problèmes de faible production, a-t-il précisé, et pour trouver les moyens d'utiliser le gaz produit comme un produit dérivé.

« Le gouvernement travaille à remettre sur pied l'ensemble de l'infrastructure du secteur du pétrole qui a été affecté par le terrorisme et par la guerre », a ajouté al-Jawahiri.

Rassurer les investisseurs étrangers

L'économiste Salama Smeisim a souligné l'importance qu'il y a à mettre en place des mesures de protection suffisantes pour rassurer les compagnies pétrolières à les inciter à reprendre leurs projets de développement dans les zones libérées.

« L'environnement de travail sur les champs pétroliers libérés reste encore quelque peu préoccupant en raison des menaces terroristes », a-t-elle expliqué à Diyaruna.

« Nous devons promouvoir un climat sécuritaire hautement contrôlé qui permette de rassurer non seulement celles qui nous ont quittés, mais aussi celles qui sont intéressées à investir », a-t-elle ajouté.

Les provinces libérées de l'EIIS ont « un grand besoin de développement complet et de gestion des ressources des recettes pétrolières, de manière à pouvoir atteindre les objectifs de développement », a conclu Smeisim.

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