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Les habitants d'Alep cherchent à s'abriter dans une ville en ruines

AFP

Izzat al-Dahan se tient au balcon de son appartement d'Alep le 11 février, dans le district de Salaheddine anciennement aux mains de l'opposition. [Louai Beshara/AFP]

Izzat al-Dahan se tient au balcon de son appartement d'Alep le 11 février, dans le district de Salaheddine anciennement aux mains de l'opposition. [Louai Beshara/AFP]

Le 11 février, des tracteurs et des camions déblaient les gravats du district de Salaheddine à Alep, qui était contrôlé par l'opposition. [Louai Beshara/AFP]

Le 11 février, des tracteurs et des camions déblaient les gravats du district de Salaheddine à Alep, qui était contrôlé par l'opposition. [Louai Beshara/AFP]

Des enfants dans les décombres de bâtiments lourdement endommagés ou détruits lors des batailles entre les combattants de l'opposition et les forces du régime dans le district de Salaheddine à Alep, le 11 février. [Louai Beshara/AFP] 

Des enfants dans les décombres de bâtiments lourdement endommagés ou détruits lors des batailles entre les combattants de l'opposition et les forces du régime dans le district de Salaheddine à Alep, le 11 février. [Louai Beshara/AFP] 

Izzat al-Dahan se tient dans son appartement endommagé de Salaheddine à Alep le 11 février. D'abord déplacée par les combats, sa famille est aujourd'hui contrainte de se déplacer à nouveau, car le bâtiment est destiné à être détruit. [Louai Beshara/AFP] 

Izzat al-Dahan se tient dans son appartement endommagé de Salaheddine à Alep le 11 février. D'abord déplacée par les combats, sa famille est aujourd'hui contrainte de se déplacer à nouveau, car le bâtiment est destiné à être détruit. [Louai Beshara/AFP] 

Dans la ville syrienne d'Alep, Izzat al-Dahan a escaladé jusqu'à son appartement au sixième étage d'un immeuble tombant en ruine, et a poussé la planche qui sert de porte. C'est chez lui, mais plus pour longtemps.

Il est entré dans l'appartement froid et sombre et a examiné les dégâts causés par le lourd bombardement qui a déferlé sur la ville pendant des années.

Il possède cet appartement, avec ses murs noircis, depuis 22 ans, mais il doit désormais faire ses valises pour repartir.

« Nous avons déjà été déplacés quatre fois pendant le conflit, et nous pensions que nous n'aurions plus jamais à le faire avec la fin des bombardements et des affrontements » fin 2016, a-t-il rapporté. « Mais aujourd'hui on m'a dit [...] qu'il faut que nous repartions. »

Izzat al-Dahan se tient au balcon de son appartement le 11 février, dans un bâtiment lourdement endommagé lors des combats entre les combattants de l'opposition et les forces du régime, dans le district de Salaheddine à Alep, auparavant tenu par l'opposition. [Louai Beshara/AFP] 

Izzat al-Dahan se tient au balcon de son appartement le 11 février, dans un bâtiment lourdement endommagé lors des combats entre les combattants de l'opposition et les forces du régime, dans le district de Salaheddine à Alep, auparavant tenu par l'opposition. [Louai Beshara/AFP] 

Dahan, âgé de 50 ans, sa femme et leurs sept enfants sont les seuls résidents occupant encore l'immeuble, qui est l'un des nombreux bâtiments du quartier de Salaheddine gravement endommagés au cours de la bataille longue de quatre ans pour le contrôle de ce bastion qui appartenait à l'opposition.

Les autres habitants ont tous fui, et la municipalité demande maintenant à Dahan et sa famille de partir aussi, déclarant que l'immeuble n'est pas sûr.

Avec peu de reconstruction en cours à Alep depuis que le régime a repris les districts de l'opposition avec l'appui de la Russie fin 2016, de nombreux bâtiments de la zone sont au bord de l'effondrement.

Plus tôt ce mois-ci, onze personnes, dont quatre enfants, ont trouvé la mort dans l'effondrement d'un bâtiment de cinq étages dans le quartier.

Cette crise a poussé les autorités syriennes à mettre en place des « commissions d'inspection » chargées de déterminer quels bâtiments devaient être démolis.

« Nulle part où aller »

« Nous avons d'abord quitté cet appartement en 2012, déménageant d'un quartier à un autre à Alep, pour échapper aux affrontements », a rapporté Dahan.

Ils sont ensuite revenus en 2016 et ont « commencé à rénover tout ce qui pouvait l'être, en espérant que l'on pourrait rester », a-t-il ajouté.

La femme de Dahan, Oumm Mohammad, a déclaré qu'ils n'ont nulle part où aller.

« Nous savons que cet endroit est dangereux et que l'immeuble peut s'effondrer à tout moment, mais nous n'avons pas d'autre choix », a-t-elle expliqué dans la cuisine. « Nous n'avons nulle part où aller, et aucun argent pour louer une nouvelle maison. »

L'entrée du quartier a été bloquée par les bulldozers qui détruisent tout un ensemble de bâtiments.

Hasan al-Jok, maire de Salaheddine, a expliqué que les habitants lui disent qu'il préféreraient rester, mais que les risques sont trop élevés.

« Il y a deux mois, nous avons réussi à évacuer entièrement un immeuble, qui s'est effondré quatre jours plus tard », a-t-il rapporté.

« Nous estimons qu'il est de notre responsabilité de dire aux gens qu'il faut évacuer afin que de tels incidents catastrophiques ne se reproduisent pas », a-t-il déclaré.

« La mort nous suit jusqu'à chez nous »

Al-Jok a précisé que la municipalité déplace les habitants évacués vers des abris dans deux autres quartiers d'Alep, à Bustan al-Basha et Masaken Hanano.

Mais « la plupart des gens ne veulent pas aller dans ses refuges et essaient de louer un appartement plus petit dans le même quartier », a-t-il ajouté.

Jusqu'ici, plus d'une vingtaine de bâtiments ont été évacués, a-t-il expliqué, ajoutant qu'un plan de reconstruction est en cours de préparation une fois les démolitions terminées.

Après la fin des combats, « les gens ont commencé à affluer avant que les lieux n'aient été correctement inspectés », a rapporté Abdelmonem Omar, 50 ans, assis devant son immeuble.

Il y a quelque temps, « une pierre est tombée sur la tête d'une femme, la tuant sur le coup », a-t-il rapporté. « Maintenant, nous avons même peur de marcher, et nous regardons constamment les bâtiments, de peur qu'ils ne s'écroulent. »

Après des années de guerre, « la mort nous suit jusque dans nos foyers et nos magasins », a-t-il conclu.

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