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Terrorisme

Syrie : l'EIIS utilise des femmes kamikazes dans son dernier bastion

Waleed Abou al-Khair au Caire

Les femmes kamikazes que l'EIIS utilise dans son dernier combat contre les FDS dans l'est de la Syrie sont difficiles à arrêter, car elles peuvent se cacher dans les flots de civils qui fuient les zones de l'EIIS. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Les femmes kamikazes que l'EIIS utilise dans son dernier combat contre les FDS dans l'est de la Syrie sont difficiles à arrêter, car elles peuvent se cacher dans les flots de civils qui fuient les zones de l'EIIS. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Dans une tentative désespérée pour garder le contrôle de son dernier bastion dans l'est de la Syrie, « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) utilise des femmes pour mener des attentats suicides contre les Forces démocratiques syriennes (FDS).

Les FDS resserrent l'étau autour de l'EIIS dans la province de Deir Ezzor, à l'est du pays, à la frontière avec l'Irak, avec un soutien aérien de la coalition internationale.

Leur objectif est de chasser l'EIIS du seul bout de territoire restant de leur proto-État déclaré en 2014 à travers la Syrie et l'Irak.

Alors que les FDS progressent, des milliers de personnes ont fui la « poche d'al-Baghouz » ces derniers jours, civils et combattants présumés de l'EIIS.

Des combattants des FDS font le signe de la victoire lors de leurs combats contre les derniers éléments de l'EIIS dans la campagne de Deir Ezzor. Alors que l'étau se resserre autour de l'EIIS, le groupe utilise des femmes pour mener des attentats suicides contre les FDS. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Des combattants des FDS font le signe de la victoire lors de leurs combats contre les derniers éléments de l'EIIS dans la campagne de Deir Ezzor. Alors que l'étau se resserre autour de l'EIIS, le groupe utilise des femmes pour mener des attentats suicides contre les FDS. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Un véhicule militaire des FDS participe à des opérations contre l'EIIS dans la province de Deir Ezzor. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Un véhicule militaire des FDS participe à des opérations contre l'EIIS dans la province de Deir Ezzor. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

« Les éléments restants de l'EIIS sont acculés dans une toute petite zone dans l'est de la campagne de Deir Ezzor, près de la frontière entre l'Irak et la Syrie », a fait savoir l'officier des FDS Farhad Khoja à Diyaruna.

Des éléments de l'EIIS sont retranchés dans cette zone au milieu des civils, afin d'éviter d'être pris pour cibles, et d'autres restent hors de vue dans des tunnels souterrains qu'ils ont creusés en avance pour se protéger des frappes aériennes, a-t-il déclaré.

Des femmes utilisées comme « bombes humaines »

Bien que de nombreux combattants de l'EIIS se tapissent dans des tunnels, le groupe « force des femmes à se battre en les transformant en bombes humaines », a indiqué Khoja.

Ces femmes sont équipées d'explosifs et envoyées à travers les tunnels « pour se faire exploser parmi les unités des FDS qui avancent », a-t-il expliqué.

La plupart de ces attentats ont échoués, car les FDS étaient sur leur gard, a rapporté Khoja, et ils n'ont donc « causé que quelques pertes en vie et en équipement ».

Mais les femmes kamikazes sont difficiles à appréhender, car « elles pourraient se trouver n'importe où », a-t-il indiqué, y compris dans les flots de civils qui fuient les zones de l'EIIS.

« Il est possible que l'EIIS glisse parmi eux une femme kamikaze pour qu'elle se fasse exploser une fois qu'elle aura atteint les FDS », a-t-il indiqué. « Les civils qui fuient sont donc traités avec beaucoup de prudence. »

Des unités féminines des FDS ont été chargées de fouiller les femmes qui fuient et de contrôler leur identité, a rapporté Khoja.

« Nous nous attendions à ce que le groupe recoure à des kamikazes, au vu des lourdes pertes qu'il a subies lors des récents combats », a affirmé à Diyaruna Yahya Mohammed Ali, spécialiste des groupes terroristes.

L'EIIS s'est tourné vers les femmes, parce qu'il ne lui reste que peu d'hommes capables de mener de telles attaques, a-t-il ajouté, notant que le groupe a déjà utilisé cette tactique par le passé, lorsqu'il a été sous pression dans ses anciens bastions en Irak et en Syrie.

Menaces et manipulations de l'EIIS

« Cette tactique n'est pas limitée à l'utilisation de femmes, mais elle comprend aussi des enfants », a fait savoir Ali, expliquant que les femmes, les enfants ou les jeunes sont menacés ou manipulés par les dirigeants de l'EIIS afin qu'ils commettent de tels crimes.

Les civils qui fuient les régions contrôlées par l'EIIS rapportent que la plupart des femmes de l'EIIS ont fui ou ont pris les armes aux côtés des hommes, a déclaré l'activiste Ammar Saleh.

La plupart de ces femmes ont perdu leur mari lors des récentes batailles et sont contraintes d'obéir aux ordres du groupe, qui incluent les combats ou les attentats suicides, a-t-il rapporté à Diyaruna.

Saleh a fait savoir que beaucoup de civils qu'il a rencontrés dans le camp de déplacés d'al-Hol lui ont dit que « tous les éléments de l'EIIS, hommes et femmes, ont complètement disparu ».

Ils se cachent dans des tunnels qu'ils ont creusés sous les maisons dans des zones encore sous leur contrôle, a-t-il rapporté, ajoutant que « certains de ces tunnels vont jusqu'à d'autres zones qui leur ont été reprises ».

« Cela leur permet de s'enfuir ou de lancer des attentats suicides », a-t-il conclu.

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