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L'Irak mobilise des troupes pour fortifier la frontière avec la Syrie

Khalid al-Taie

Des commandants militaires irakiens inspectent les mesures de sécurité le long de la frontière irakienne avec la Syrie, le 9 février. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Des commandants militaires irakiens inspectent les mesures de sécurité le long de la frontière irakienne avec la Syrie, le 9 février. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

L'Irak a déployé des troupes supplémentaires dans la bande frontalière avec la Syrie à titre de précaution contre d'éventuelles attaques ou tentatives d'infiltration des derniers éléments de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), a expliqué à Diyaruna un spécialiste irakien de la sécurité lundi 11 février.

La frontière irako-syrienne « a été le théâtre d'intenses préparations militaires et de renforcements des unités qui y sont stationnées », a expliqué l'expert en sécurité Saeed al-Jayashi.

« Des troupes supplémentaires équipées de moyens d'artillerie et d'armes lourdes ont été envoyées à la frontière », a-t-il ajouté.

Les forces irakiennes ont pris une série de mesures visant à fortifier la zone frontalière, notamment le déploiement d'avions de reconnaissance, de tours d'observation, de postes de gardes et de caméras de vision nocturne.

Le président irakien Barham Saleh discute des efforts de lutte contre le terrorisme avec la ministre française de la Défense Florence Parly lors de la visite de cette dernière à Bagdad le 8 février. [Photo fournie par les services de la présidence irakienne]

Le président irakien Barham Saleh discute des efforts de lutte contre le terrorisme avec la ministre française de la Défense Florence Parly lors de la visite de cette dernière à Bagdad le 8 février. [Photo fournie par les services de la présidence irakienne]

« Il subsiste une présence terroriste en territoire syrien à proximité de la frontière avec l'Irak, mais les [terroristes] perdent progressivement pied et voient leur influence diminuer dans cette région », a-t-il déclaré à Diyaruna.

« Ce récent déploiement militaire s'inscrit dans le cadre des opérations préventives de nos forces pour répondre à toute urgence et empêcher le risque d'infiltration par des terroristes, particulièrement après l'intensification de la pression militaire exercée contre eux », a poursuivi al-Jayashi.

« L'Irak s'est préparé au pire des scénarios », a-t-il ajouté. « La victoire sur l'EIIS a été obtenue au prix du sang et de précieux sacrifices, et nous ne voulons pas que les résidus de ce groupe terroriste qui fuient la Syrie entrent dans notre pays et menacent une nouvelle fois la sécurité de nos villes. »

Soutien français

Samedi dernier, les Forces démocratiques syriennes (FDS) appuyées par la coalition internationale ont annoncé une dernière offensive pour reprendre la dernière poche située dans et autour du village d'al-Baghouz, à proximité de la frontière irakienne, après une pause de plus d'une semaine pour permettre aux civils de fuir la zone.j

Une force d'artillerie française, déployée dans le désert de la vallée de l'Euphrate à l'intérieur de l'Irak dans le cadre de la coalition internationale, a effectué plusieurs frappes à l'obus de 155 mm contre l'EIIS dans la province rurale de Deir Ezzor.

Ces obus, d'une portée de 40 kilomètres, ont frappé des cibles spécifiques des activistes en profondeur dans le territoire syrien.

« Nous sommes ici à moins de dix kilomètres de la ligne de front », a souligné le colonel François-Régis Legrier, commandant de la Task Force Wagram, le groupe d'artillerie français engagé au sein de la coalition internationale.

Legrier, dont le 68e Régiment avait participé à la reprise de Mossoul en 2016, a expliqué qu'il restait « quelques centaines de combattants à al-Baghouz, pas plus », a rapporté l'AFP.

« Mossoul, c'était une bataille de neuf mois et 10 000 obus tirés. Ici, cela fait quatre mois et nous en sommes à 3 500 obus », a-t-il poursuivi.

« La fin est proche », tel est en substance le message adressé par Florence Parly, la ministre française de la Défense, qui s'est rendue samedi après Bagdad sur le site de la Task Force Wagram à al-Qaim.

« Les terroristes n'ont plus de chefs, plus de communications, sont en déroute, sur le point de s'effondrer. Terminons cette guerre », a déclaré la ministre à un groupe de quelque 40 soldats français occupant le poste avancé aux côtés d'une centaine de soldats américains.

Parly, arrivée à Bagdad vendredi dernier, a tenu une série de consultations avec de hauts responsables irakiens, consacrées aux efforts de lutte antiterroriste des deux pays.

« Cette visite, qui intervient après une visite réussie du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, reflète la relation étroite qui existe entre l'Irak et la France », a expliqué l'expert en sécurité al-Jayashi.

« La mission militaire française continue d'aider l'Irak en termes de soutien militaire, de formation et de consultation, en plus de sa contribution directe à l'éradication de l'EIIS de Syrie », a-t-il conclu.

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