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Terrorisme

L'EIIS se cache derrière les civils dans son bastion de Deir Ezzor

Waleed Abou al-Khair au Caire

Ces civils syriens ont réussi à s'enfuir de la dernière zone contrôlée par l'EIIS à Deir Ezzor. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Ces civils syriens ont réussi à s'enfuir de la dernière zone contrôlée par l'EIIS à Deir Ezzor. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

« L'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) fortifie ses positions dans la dernière enclave qu'il occupe encore dans la province de Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie, en utilisant des groupes de civils comme boucliers humains, a indiqué un militant local.

Les civils qui ont réussi à s'échapper des zones contrôlées par l'EIIS ces derniers jours ont raconté aux Forces démocratiques syriennes (FDS) qu'un grand nombre d'habitants locaux étaient incapables de s'enfuir parce qu'ils étaient retenus par le groupe extrémiste, a expliqué à Diyaruna le militant social et des médias Ammar Saleh.

Selon les civils qui ont réussi à s'enfuir, ceux qui ont été contraints de rester dans l'enclave sont utilisés comme boucliers humains pour entraver l'offensive montée contre eux, a précisé Saleh.

L'EIIS « sait que les forces de la coalition internationale et les FDS ne feront pas courir un danger direct aux civils », a-t-il ajouté, soulignant que cette décision a eu pour effet de ralentir fortement la progression militaire au cours des derniers jours.

Des membres des Forces démocratiques syriennes proches de la zone où l'EIIS utilise des civils comme boucliers humains. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Des membres des Forces démocratiques syriennes proches de la zone où l'EIIS utilise des civils comme boucliers humains. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Familles évacuées vers des camps de déplacement

Alors que les FDS et la coalition internationale ont accentué leurs efforts ces dernières semaines, des milliers de civils se sont rués hors de la zone, a rapporté l'AFP.

Plus de 36 000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants de familles de l'EIIS, ont fui depuis décembre en empruntant les couloirs humanitaires mis en place par les FDS, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Ce chiffre comprend quelque 3 200 combattants de l'EIIS, a précisé l'observatoire.

Mais alors que des centaines de personnes avaient atteint le territoire contrôlé par les FDS au début du mois dernier, ce flux s'était considérablement ralenti.

Les familles qui avaient réussi à s'enfuir avec l'aide des FDS ont été évacuées vers des camps de déplacés, a indiqué Saleh.

Ces familles ont été en communication entre elles pour vérifier quelles familles et quelles personnes n'avaient pas réussi à s'enfuir, et pourraient donc se trouver parmi celles que l'EIIS utilise comme boucliers humains, a-t-il ajouté.

Les efforts visant à chasser l'EIIS se limitent actuellement à de la surveillance, à des opérations de snipers et à l'identification de couloirs de sortie sûrs pour les civils restants, a poursuivi Saleh.

« Les frappes aériennes menées par la coalition internationale semblent également prendre en compte la sécurité des civils », a-t-il ajouté, « et sont désormais moins fréquentes et visent des cibles spécifiques et soigneusement choisies ».

Pour leur part, a ajouté Saleh, les éléments de l'EIIS sont invisibles, ce qui indique clairement qu'ils se cachent dans des tunnels souterrains, l'un de leurs modes d'opération favori.

Les opérations de surveillance ne permettent de détecter que de temps en temps les déplacements de femmes de l'EIIS, selon des éléments des FDS positionnés à proximité de la dernière enclave encore tenue par l'EIIS.

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