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Sécurité

La police locale reprend en charge la sécurité dans les provinces irakiennes

Alaa Hussain à Bagdad

Le 9 janvier, le commandant de la police de Dhi Qar inaugure le poste de police d'al-Fidaa après sa remise en état. [Photo fournie par la police de Dhi Qar]

Le 9 janvier, le commandant de la police de Dhi Qar inaugure le poste de police d'al-Fidaa après sa remise en état. [Photo fournie par la police de Dhi Qar]

Signe du renforcement de la sécurité dans les provinces irakiennes, les commandements des opérations commenceront bientôt à remettre les missions de sécurité aux forces de police locales, ont expliqué des responsables à Diyaruna.

Selon ce nouveau plan, que le gouvernement irakien envisage de mettre en œuvre cette année, la transmission des missions sécuritaires interviendra d'abord dans les provinces méridionales avant de s'étendre au reste des provinces irakiennes.

Les commandements des opérations remettent actuellement les missions de sécurité dans toutes les provinces irakiennes, chaque commandement gérant habituellement la sécurité dans une province, à l'exception du commandement des opérations d'al-Rafidayn, qui gère la sécurité dans quatre provinces à la fois.

Le major général Ali Ibrahim Daboun, commandant des opérations d'al-Rafidayn, en charge de la sécurité dans les provinces de Dhi Qar, Muthanna, Maysan et Wasit dans le sud de l'Irak, a expliqué que les détails du plan font encore l'objet de discussions et de conférences avec les commandants de la police locale.

« Cette remise se fera par étapes, en commençant dans les provinces de sud pour s'étendre ensuite au reste des provinces, en fonction d'un calendrier qui ne va pas au-delà de juillet », a-t-il précisé à Diyaruna.

Dans chacune de ces provinces, la police locale prendra en charge toutes les missions de sécurité, a-t-il expliqué, soulignant que le ministère de l'Intérieur fera office de point de contact et qu'il recevra à son tour ses instructions du commandement des opérations conjointes, dirigé par le commandant en chef des forces armées.

« Le rôle des commandements des opérations dans les provinces se limitera alors à la surveillance, à la supervision et à la présentation de rapports réguliers sur la situation sécuritaire dans chaque province », a ajouté Daboun.

Pour sa part, l'armée continuera à mettre en œuvre la sécurité à l'extérieur des villes et aux frontières de l'Irak, a-t-il ajouté.

« La police locale prendra en charge toutes les missions effectuées jusqu'ici par les commandements des opérations, y compris le maintien de la sécurité des institutions gouvernementales, la mise en œuvre de la sécurité et la poursuite des individus recherchés », a-t-il précisé.

Le chef de la police de chaque province, aux côtés du responsable de la commission provinciale pour la sécurité, habituellement le gouverneur, fera office d'autorité suprême de la sécurité dans chaque province.

Les autorités locales « sont prêtes »

Les responsables gouvernementaux locaux ont accueilli favorablement ce plan, affirmant qu'ils étaient totalement prêts à assumer les missions de sécurité en dépit du manque de personnel et de véhicules.

« Les autorités locales de Dhi Qar et leurs forces de police sont prêtes à reprendre pleinement les missions de sécurité autrefois assurées par le commandement des opérations », a déclaré à Diyaruna Hasan Waryoush, membre du conseil provincial.

Il a fait part de ses préoccupations quant à la faiblesse des infrastructures policières, au manque d'équipements adéquats et à la pénurie de personnel.

« Nous restons malgré tout en mesure de reprendre les missions de sécurité après le commandement des opérations grâce aux efforts de la police et à la coopération des habitants », a-t-il ajouté, soulignant l'importance du signalement de tout déplacement ou individu suspects à la police par les citoyens.

Le gouvernement local avait auparavant dialogué lors d'une rencontre avec l'ancien Premier ministre Haider al-Abbadi en juillet 2018 du plan du gouvernement fédéral de subvenir aux besoins de la police de Dhi Qar en équipement et en personnel, a-t-il poursuivi.

Cela fait longtemps que les autorités locales travaillent à renforcer les procédures de sécurité indépendamment des commandements des opérations, a expliqué Waryoush, soulignant qu'elles envisageaient d'acheter un système de surveillance intégré par caméras de sécurité avant le début de la crise économique.

Fort soutien social

Les provinces du sud bénéficient de plusieurs atouts qui les aident à gérer la sécurité en interne sans l'aide des commandements des opérations ou de l'armée, a expliqué le politologue Wissam al-Sayyid Tahir à Diyaruna.

« L'atout le plus important dans ces provinces est leur structure tribale et la cohésion sociale dont elles bénéficient », a-t-il expliqué, ce qui se traduit par la mise en place de liens très forts avec les forces de sécurité de ces provinces.

« Aucun système de sécurité ne peut réussir sans le soutien de la population [locale] et les informations que fournissent les habitants », a ajouté Tahir, soulignant que ces deux conditions existent actuellement dans les provinces méridionales.

Il a rappelé l'effort de renseignement naissant par les agences de sécurité dans toutes les provinces irakiennes, « qui est devenu un élément important dans la lutte contre les attaques terroristes avant qu'elles ne se produisent, et pour arrêter les plus hauts dirigeants terroristes dans le pays ».

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