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Terrorisme

L'EIIS se replie vers les régions reculées de Diyala

Khalid al-Taie

Un élément de l'EIIS est arrêté pour des charges de terrorisme dans la région de Hamrine sur cette photo d'archive d'août 2017. [Photo fournie par le commandement de la police de Diyala] 

Un élément de l'EIIS est arrêté pour des charges de terrorisme dans la région de Hamrine sur cette photo d'archive d'août 2017. [Photo fournie par le commandement de la police de Diyala] 

Des renseignements irakiens font état d'une intensification des luttes intestines entre les derniers éléments de « l'État islamique en Irak et en Syrie » encore présents dans la province de Diyala, ont expliqué les autorités irakiennes, attribuant ces conflits internes aux nombreuses pressions extérieures, à la fragmentation interne et à un faible moral.

« Les derniers éléments de l'EIIS qui se terrent encore se sont retirés dans des zones éloignées, en particulier dans le bassin d'al-Waqf, dans les monts Hamrine et dans le district d'al-Adhim », a indiqué à Diyaruna le major général Faisal al-Abadi, chef de la police de Diyala.

« Seuls subsistent des petits groupes d'une centaine d'éléments tout au plus », a-t-il poursuivi, soulignant que ces hors-la-loi occupent essentiellement des grottes situées aux confins de la province.

« Nos opérations contre ces éléments les ont contraints à vivre en situation de peur et de détresse psychologique, car leurs ressources humaines et financières se sont considérablement réduites et ils n'exercent désormais plus aucune influence », a continué al-Abadi.

Des soldats irakiens incendient une maison de repos utilisée par l'EIIS dans les vergers de la province de Diyala, sur cette photo d'archive datée d'octobre 2017. [Photo fournie par la Direction irakienne des renseignements]

Des soldats irakiens incendient une maison de repos utilisée par l'EIIS dans les vergers de la province de Diyala, sur cette photo d'archive datée d'octobre 2017. [Photo fournie par la Direction irakienne des renseignements]

Les frappes de l'aviation irakienne et de la coalition internationale ont « réduit l'EIIS à un groupe fragmenté qui n'a plus la capacité de se regrouper ni de se reconstituer », a-t-il expliqué.

Les pressions extérieures ont accentué les divisions et attisé les conflits au sein du groupe, a-t-il déclaré, ajoutant que les renseignements faisaient état de luttes intestines de plus en plus manifestes dans ses rangs.

Elles surviennent souvent par suite des récriminations entre leaders ou entre les éléments, qui s'accusent mutuellement de traîtrise, de désobéissance ou de décisions unilatérales, a-t-il poursuivi.

Al-Abadi a décrit les éléments de l'EIIS comme n'ayant « ni principes, ni valeurs ni système de croyance », ajoutant qu'ils étaient « venus des quatre coins du monde pour propager un culte de la mort et de la destruction dans notre pays ».

« Nous les avons battus sur le champ de bataille, et aujourd'hui nous les traquons jusqu'à leur dernier souffle, et nous ne nous arrêterons pas avant de les avoir complètement détruits », a-t-il déclaré.

La police irakienne fait tout ce qui est en son pouvoir pour protéger Diyala de la menace du terrorisme, a-t-il ajouté, avec le soutien de l'ensemble des segments de la société.

Diminution du nombre de hors-la-loi

Le député irakien Abdoul Khaliq al-Azzawi, représentant de Diyala au parlement, a indiqué à Diyaruna que certains activistes affiliés à l'EIIS se cachaient encore dans la province.

« Des éléments de l'EIIS se trouvent encore à al-Waqf, dans les vergers d'al-Mukhaisa, dans les vallées de Hamrine et à la frontière avec la province de Salaheddine », a-t-il poursuivi.

« Mais il s'agit pour l'essentiel de petits groupes fragmentés ici et là qui continuent à souffrir de problèmes et de luttes internes, et dont l'influence est désormais limitée », a-t-il précisé.

Ces résidus sont peu susceptibles de faire quoi que ce soit qui menace la sécurité, a poursuivi al-Azzawi, « du fait de la poigne de fer de la police locale et des unités de la 5e armée, en plus du commandement des opérations dans Diyala, des agences de renseignement et des forces de la mobilisation populaire et tribale ».

En décembre, la plupart des efforts de sécurité ont visé des éléments de l'EIIS à Diyala, a-t-il indiqué.

« Au moins sept maisons de repos et des dépôts de nourriture et d'approvisionnements ont été détruits, et plus de vingt bateaux que l'ennemi utilisait pour le transport ont été incendiés et détruits », a-t-il ajouté.

« Trois membres de l'EIIS ont été tués lors d'une frappe aérienne près du lac de Hamrine », a-t-il précisé.

Une influence en baisse dans Diyala

Selon Khodar Muslim, membre du conseil provincial de Diyala, ces luttes internes « reflètent le niveau de dévastation et l'état psychologique délabré dans lequel se trouvent les terroristes".

Il a souligné l'importance de « profiter de cet état pour éradiquer ce qu'il reste des combattants de l'EIIS qui se cachent encore dans Diyala ».

Diyala « revêt pour les terroristes une importance stratégique en raison de sa nature géographique qui offre des caches naturelles, de sa proximité avec la capitale Bagdad et de la présence de routes commerciales qui la relient à d'autres provinces », a poursuivi Muslim.

« Mais nos forces obtiennent des succès sans précédent dans le nettoyage de la province des poches de l'EIIS », a-t-il ajouté.

« La situation sécuritaire s'est notoirement améliorée, et l'organisation terroriste est aujourd'hui affaiblie et a perdu son influence », a conclu Muslim.

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2 COMMENTAIRE (S)
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On les surveille tout le temps!

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Merci!

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